Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

24/05/2020 7è Dimanche de Pâques

24 mai 2020

Homélie 17,1b-11a  mgr G. Pontier

Voilà que nous allons retrouver la possibilité de reprendre les célébrations dans nos églises, ensemble, avec prudence et sens des responsabilités. C'est une grande joie pour nous tous, même si nous ne sommes pas demeurés comme des abandonnés. Nous avons bénéficié de nombreuses propositions de soutien pour notre prière et pour la vie de charité. L'année liturgique s'est poursuivie. Nous avons terminé le carême avec les grands moments de la semaine sainte dans la solitude de nos maisons. Nous venons de fêter l'Ascension du Seigneur.

La liturgie de reprise de ce dimanche nous invite à rejoindre ce temps de retrait des Apôtres, des disciples, de femmes, dont Marie, la mère de Jésus, regroupés dans la « chambre haute » pour attendre ce que Jésus leur a promis, l'envoi de l'Esprit-Saint. Comme de bons juifs, ils se préparent à la fête de Shavouot, nourris par ce qu'ils viennent de vivre, les apparitions du Ressuscité, le partage du pain et du vin, ses derniers enseignements.

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ASCENSION ÉCOUTER LA PAROLE 23 MAI 2020 père Lizier de Bardies

21 mai 2020

Pendant toute la période du confinement beaucoup de prêtres et de paroisses ont déployé des prodiges d'ingéniosité et de ténacité pour rejoindre leurs ouailles par les réseaux numériques. Combien de curés ne se sont-ils pas astreints à apprendre à manier facebook, uoutube, ou autre zoom, afin que les paroissiens puissent suivre depuis chez eux et sur leurs écrans les messes que les pasteurs célébraient seuls dans leur église ou leur presbytère, face à quelque opérateur qui tenait la caméra. Des temps d'adoration virtuelle ont été aussi proposés via des images en plan fixe, sur le Saint-Sacrement exposé. Il s'agissait de donner à voir, donner à voir la messe, donner à voir l'hostie, la vue étant convoquée à la prière…
Tout cela a fait beaucoup de bien, et a permis à beaucoup de fidèles de se sentir accompagnés, soutenus, et même rejoints par leurs prêtres, même si l'absence de la communion autre que spirituelle comme de la présence réelle de l'assemblée marquait de plus en plus au fil des jours et des semaines.
Tout cela est – redisons-le – bel et bon, et il y a longtemps que les messes dominicales (sans parler des grands rassemblements comme par exemple les Journées mondiales de la jeunesse) retransmises depuis des décennies sur les écrans de monde entier rendent de singuliers services aux chrétiens empêchés de se joindre à l'assemble le jour du Seigneur. Mais cette omniprésence du dieu-écran ne doit pas nous égarer : le christianisme est religion de la parole et en aucun cas religion de la vue ou de la vision, et c'est d'abord cette Parole qu'il faut transmettre et annoncer, via aussi toutes les possibilités qu'offrent les réseaux numériques, bien plus que des images. La foi naît de l'audition, comme l'écrit saint Paul aux Romains. L'image conduit à l'idole.
Dans la Bible, Dieu se donne à entendre, il se révèle par sa parole, il est le Nom à invoquer, mais il ne se donne jamais à voir, et le premier commandement que recevra Moïse sur le Sinaï comportera cette clause : « Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. » Car la parole, précisément, ‘dit' quelque chose, elle interpelle, elle établit une relation, elle propose une alliance ; on peut l'écouter ou la rejeter, lui obéir ou la nier, mais la parole ne se laisse ni saisir ni enfermer. L'image, elle, ne ‘dit' rien, elle enferme, elle capte et hypnotise, on peut mette la main sur elle, la posséder. Elle est immobile, inerte, nie toute relation car elle renvoie à soi-même. Elle est mortifère.
La Parole, elle, est créatrice, elle est Esprit et elle est Vie.

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6ème dimanche de Pâques LA PROMESSE DE L'ESPRIT SAINT 17 MAI 2020 père Lizier de Bardies

17 mai 2020

Après une première semaine de ‘déconfinement' nous devrions bientôt savoir quand nous pourrons à nouveau nous rassembler dans nos églises pour y célébrer l'eucharistie, et dans quelles conditions de protection et dispositions de prudence. Sera-ce pour Pentecôte, le 31 mai, ou plus tard en juin ? Mais déjà les textes de la liturgie dominicale – comme ceux aussi du jour de l'Ascension – nous préparent à accueillir dans quelques jours la descente et le don du Saint-Esprit sur les apôtres confinés au Cénacle avec quelques disciples, dont la Vierge Marie.
À la Pentecôte auraient dû être célébrée à la cathédrale, par notre archevêque, la confirmation de la majorité de quelque 150 adultes qui ont été accompagnés vers la réception de ce sacrement par le service diocésain du catéchuménat ; de même, en la vigile pascale, à laquelle nous n'avons pu nous associer que devant nos écrans, devaient aussi recevoir le baptême plus de 120 catéchumènes, dans leurs communautés respectives. Eux aussi attendent avec impatience et quelquefois anxiété de pouvoir naître à la vie nouvelle.
*Baptêmes, confirmations… nous savons tous que Jésus a été baptisé par Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain. Mais quand Jésus a-t-il été confirmé ? La question peut paraître étrange, mais Pierre indique une réponse dans le passage de sa Première Lettre que nous lisons ce dimanche : « Il a été mis à mort dans la chair ; mais vivifié dans l'Esprit. »
Saint Paul est encore plus explicite dans sa Lettre aux Romains : « Selon l'Esprit de sainteté, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. (Rm 1, 4)» La résurrection de Jésus est l'oeuvre du Saint-Esprit, dont nous professons dans le credo qu'« Il est Seigneur et il donne la vie. »

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5è dimanche de Pâques LE SACRIFICE 10 MAI 2020

14 mai 2020

Après la confirmation donnée le 28 avril, par le Premier Ministre, du processus de déconfinement général annoncé pour le 11 mai, mais le maintien de l'impossibilité de tout rassemblement dans les lieux de culte au moins jusqu'au 2 juin (mardi de la Pentecôte), des voix épiscopales courroucées se sont fait entendre : « relégation de la liberté de culte à la dernière roue du carrosse de la nation » ; la messe traitée « comme une activité secondaire, voire ludique… il en va de la santé de notre âme ! » ; indignation « à l'idée que les cultes ne puissent reprendre avant le 2 juin prochain… Cette interdiction prolongée du culte va entamer gravement notre confiance en ceux qui nous dirigent. » ; etc. Le Président de la Conférence des évêques de France, dans une réaction plus maîtrisée, « prend acte avec regret de cette date qui est imposée (…) à toutes les religions de notre pays »
Tout cela, et le temps de confinement contraint dans lequel nous sommes installés depuis huit semaines, nous conduit à nous interroger sur la place du culte dans notre vie, disons du rassemblement dominical autour de la Table de la Parole et du Pain Rompu.
*Quelle est la place de la messe dans l'architecture de la bonne religion catholique personnelle et portative de chacun ? L'essentiel de ma vie chrétienne se joue-t-il quand j'entre dans mon église paroissiale, ou au contraire quand j'en sors ? Ou plutôt : quel lien établis-je entre l'office dominical auquel je m'efforce d'être fidèle, et la « vraie vie », sur laquelle je serai d'ailleurs jugé ?
Les lectures bibliques de ce cinquième dimanche nous donnent quelques pistes de réflexion.
Prenons l'Évangile de ce jour tout d'abord. Qu'est-ce que Jésus demande à ses disciples ?
 de croire en lui : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »
 de le laisser partir, et revenir les emmener pour être auprès de lui : « Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »
 il révèle enfin que celui qui croit en lui fera les oeuvres qu'il faites, lui, Jésus : « Il en fera même de plus grandes »
La question devient alors : notre participation à la messe est-elle nécessaire pour croire, pour être emmenés par Jésus auprès de lui, et pour faire les oeuvres de Jésus ? » Nous pouvons noter au passage qu'un peu auparavant, dans le même épisode – nous sommes au cénacle, au cours de la dernière cène – Jésus a montré aux disciples à faire les mêmes oeuvres que lui en leur lavant les pieds : « C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous ».
Pour évoquer les oeuvres que Jésus veut faire en nous, ces oeuvres qui sont les oeuvres mêmes que le Père fait en Jésus, Pierre, dans la seconde lecture, emploie un vocabulaire que nous risquons de prendre à contre sens : il invite les croyants à qui il s'adresse, dans sa première lettre, « à présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ ». Il nous faut nous arrêter sur le terme ‘sacrifice', car c'est lui qui va faire le lien entre notre vie et notre participation à l'eucharistie.
*Jésus, dans sa douloureuse passion et sa mort sur la croix a le premier offert un sacrifice spirituel agréable à Dieu. Or la messe est l'actualisation pour notre bien et notre salut de cet unique sacrifice. Encore faut-il bien comprendre ce terme. Dans le langage courant, il a pris une signification négative. ‘Sacrifice' est devenu synonyme de ‘privation' (nous faisons le sacrifice de notre liberté de circulation pendant ce confinement). Mais dans la langue de l'évangile le mot ‘sacrifier' ne veut pas dire ‘supprimer' ni ‘renoncer à'. ‘Sacrifier' signifie simplement ‘rendre sacré', comme ‘purifier' signifie ‘rendre pur', ou ‘simplifier' ‘rendre simple'. Loin d'exprimer une mutilation ou une destruction le terme exprime par lui-même un accroissement d'être et de valeur.
D'ailleurs, même si le sacrifice du Christ s'accomplit dans l'effusion violente de son sang par la méchanceté des hommes, ce n'est pas à proprement celle-ci qui fait de la mise à mort de Jésus un sacrifice, mais bien la docilité et l'obéissance à Dieu que Jésus fait dans le don de lui-même, et dans sa parfaite et totale solidarité avec les hommes : « Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. »
Et, comme le développe l'auteur de la Lettre aux Hébreux, le sacrifice du Christ met fin aux sacrifices du Temple et aux cultes anciens. Au lieu d'une sanctification négative, réalisée au moyen de séparations rituelles, dans le culte juif, le chrétien est appelé à une sanctification positive, obtenue dans l'existence concrète, à l'image du sacrifice du Christ. Désormais la religion ne peut plus se concevoir comme un ensemble de pratiques extérieures qui s'ajoutent à la vie. C'est dans l'existence même que la religion doit maintenant s'établir. Le sacrifice du Christ n'a pas consisté en des rites extérieurs. Le Christ a pris son existence même, la transformant grâce à la prière en une offrande parfaite présentée à Dieu pour être utile aux hommes.

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4ème dimanche de Pâques  LA PORTE 3 MAI 2020

4 mai 2020

 

La parabole du berger suit immédiatement, dans l'Évangile de Jean, le récit de la guérison de l'aveugle-né, qui se termine par des paroles très dures de Jésus à l'adresse des pharisiens : « Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. ». Jésus prend alors l'image du pasteur qui entre par la porte de l'enclos, et non en escaladant par un autre endroit comme les voleurs. Ce berger, les brebis en reconnaissent la voix, il les appelle chacune par son nom, les fait sortir par la porte de la bergerie, et marche à leur tête. Mais les pharisiens ne comprennent pas ces paroles, nous dit l'Évangile.

Jésus ne s'attribue pas ici (il le dira un peu plus tard) le titre que nous connaissons bien : « Je suis le bon berger… ». Il enchaine sur une autre parabole qui continue l'image de la porte : « Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé… je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

*Ce quatrième dimanche du temps pascal, appelé souvent « dimanche du Bon Pasteur » amène à réfléchir au sens profond du ministère pastoral dans l'Église, à commencer par celui des prêtres. Ne pourrait-on pas dire en méditant la parole de ce jour que ce ministère consiste en quelque manière à présenter grande ouverte la Porte qu'est le Christ ?  Cette porte est passage, cette porte est Pâques : dans l'Église la foi fait un seul corps entre celui qui adhère et le Christ. Le baptême nous fait sacrement : le baptisé est sacramentel, et les personnes consacrées, les  religieux, les religieuses – ont pour vocation d'en porter le témoignage.

Les diacres et les prêtres, eux, en exercent le ministère, c’est-à-dire le service : Ils exercent le service de la Parole, qui est premier – annonce et prédication et, dans l'homélie au cours de la liturgie, appropriation et partage de cette Parole, comme on partage le pain. Et bien sûr catéchèse et enseignement.

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3ème dimanche de Pâques (A) 26 avril 2020

4 mai 2020

 

Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. »

Selon les évangélistes Marc, Luc et Matthieu, lors de ses apparitions à ses disciples Jésus mange avec eux ; ou bien c’est au cours d’un repas qu’il leur apparaît. Ce fait frappant est cohérent avec la grande place que les repas tiennent dans l'Évangile et dans l’enseignement de Jésus, depuis son premier signe lors d’un repas de noces à Cana de Galilée. Dans les paraboles aussi, banquets et festins sont souvent évoqués comme signes de la fête divine. Les adversaires de Jésus ne le traitent-ils pas d’ivrogne et de glouton ?

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