Homélie du Dimanche 20 Avril 2025 Jour de Pâques
Mgr Georges Pontier | 20 avril 2025
Marie Madeleine, Pierre et Jean, voilà ces trois que l'évangéliste Jean retient comme les tous premiers témoins du mystère du tombeau vide : Marie Madeleine, présente au pied de la croix avec Jean le disciple que Jésus aimait et Pierre, celui qui avait fièrement affirmé : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », Pierre celui qui venait de dire lâchement : « je ne connais pas cet homme », repris par ses peurs et ses espoirs déçus ; Pierre qui n'était pas au pied de la croix. Les voilà tous les trois au petit matin du jour qui venait de les ébranler, ce jour du calvaire, ce jour de la mort du Bien Aimé, ce jour où la bonté même avait affrontée la méchanceté, la violence et le péché des hommes. L'histoire paraissait achevée. « Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas compris que, selon l'Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts. »
Ne soyez pas rabat joie…réjouissez-vous !
Père Michel Pagès | 18 avril 2025
Les récits évangéliques de « l’évènement » de Pâques sont nombreux et variés pour évoquer « les apparitions du Ressuscité ». Il faut nous en imprégner. Il faut en faire mémoire. Il faut leur faire donner tout leur suc de lumière et d’Espérance. Car ils ont vocation à rejoindre et à transcender l’histoire de chacun comme l’histoire de tous les hommes.
A entendre les récits évangéliques de la nuit de Pâques comme ceux du jour de Pâques, comment ne pas être saisi par leur réalisme ? « le trouble d’un tombeau ouvert »« la frayeur des femmes »« l’enthousiasme de Marie Madeleine » « le réalisme de Pierre et de Jean…il vit et il crut » « l'étonnement de ce qui était arrivé »…autant de mots et de réactions pour nous réveiller, nous déranger, nous provoquer sur la valeur de nos vies et sur la destinée humaine. Parce qu'il y a un au-delà des choses humaines et de la mort, dans une terre appelée à être renouvelée comme une « Galilée des nations » pour « une autre présence » !
Comme un appel à nous inscrire aujourd'hui, dans « une mentalité pascale »…
Homélie du Dimanche 13 Avril 2025 Les Rameaux
Mgr Georges Pontier | 13 avril 2025
Face à la méchanceté, l'injustice, la haine, les formes multiples de violence à son égard, gardons précieusement en mémoire les trois paroles dites sur la croix par Jésus que l'évangéliste Luc nous rapporte. Elles sont paroles de salut et de victoire sur le péché et sur la mort.
La première implore le pardon pour ceux qui le rejettent et le mettent à mort : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. » Voilà la parole de pardon, voilà la victoire du crucifié sur la haine et la vengeance. Le pardon du Père. Nous ne savons pas ce que nous faisons : les destructions, les blessures, les peines que nous provoquons aux autres et à Dieu. Seul le pardon ouvre un avenir nouveau.
La deuxième dite au malfaiteur qui l'implore, tout proche de Lui : « Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le paradis. » Parole d'espérance : La mort n'est pas le terme ! Après elle il y a un « avec moi, tu seras ». Celui qui s'est fait volontairement proche des rejetés de la vie entraine dans sa victoire tous ceux qui ne refusent pas sa proximité ! Quelle espérance pour nous tous !
La Semaine Sainte…Il y a des moments importants dans la vie…
Père Michel Pagès | 11 avril 2025
Le récit évangélique qui ouvre le Dimanche des rameaux (Luc 19, 28-40) a vocation à éclairer nos vies et nos cheminements chrétiens…Si nous y sommes attentifs, tout y est en « annonce » et « promesse » : « Jésus monta à Jérusalem »…parce que la vie est « une montée », une croissance à comprendre et à assumer…Près de « l'endroit des oliviers », nous savons ce que représente « ce jardin des oliviers » pour Jésus et l'annonce de sa passion, mais savons-nous que, dans un regard biblique plus large et plus ancien, ce lieu est « le lieu des pleurs » ? Comment le lire ? Sans doute, qu'au seuil de la ville sainte de Jérusalem, tant d'hommes, avant Jésus et avant nous, se sont demandés comment franchir un seuil de vie, traverser une épreuve, assumer ce qu'il faut assumer, en commençant par pleurer ! « Vous trouverez un petit âne attaché, personne ne l'a monté et dites le Seigneur en a besoin »…l'âne est bien plus qu'il n'y paraît. Il révèle le mystère de l'homme dans sa réalité basique : endurer, se cabrer, porter, avancer ou reculer sur un parcours de vie. Notons que celui qu'on réquisitionne pour Jésus « n'a jamais servi », à la manière du tombeau « neuf » pour la sépulture de Jésus. Le cher cardinal Etchegaray commentait humblement son parcours de vie avec ces mots « j'avance comme un âne » ! « Le Seigneur en a besoin », curieuse remarque qui dit quelque chose de la providence. On ne prend pas impunément le bien ou l'âne de son voisin, mais Jésus annonce que cela doit se faire et se fera comme cela arrive parfois dans nos vies, ces clins d'œil de la providence ! On le couvre de manteaux dessus et dessous, on se réjouit du fait qu'il porte Jésus parce que cet âne nous invite à le porter à notre tour : « Bénie soit celui qui vient au nom du Seigneur »… Le texte évoque « les gens » qui se montrent capables de « reconnaître le Messie », celui qui vient sauver. Mais ce sont les mêmes « gens » qui crieront « à mort » quelques jours plus tard, de quoi nous faire comprendre ce que nous sommes, capable du meilleur et du pire, de l'enthousiasme de la Foi et du déni de Foi. Qui l'ignore ? Ainsi sont « les gens », ainsi sommes-nous ! « Quelques pharisiens s'inquiètent » de cette popularité et voit la menace. La suite montrera qu'ils sont capables de tout pour le faire taire. Enfin, Jésus annonce « si les disciples se taisent, les pierres crieront ». C'est la vocation prophétique des appelés de Jésus et de l'Eglise que nous sommes tous, « prophètes pour ce temps ». Qu'allons-nous faire de ces jours saints ? Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire
Homélie du Dimanche 6 Avril 2025
Mgr Georges Pontier | 6 avril 2025
« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. » Voilà la Bonne Nouvelle du salut, la Bonne Nouvelle du pardon, du pardon de Dieu pour l'humanité, du pardon entre nous. La bonne nouvelle du pardon ne rend pas insensé. Elle transforme et pousse à repartir autrement dans nos vies. Les scribes et les pharisiens sont venus pour entendre une parole de condamnation, une parole de lapidation, une parole de mise à mort. Il y avait bien longtemps qu'ils essayaient de mettre Jésus en contradiction avec la loi de Moïse. Leur intention était de tendre un piège dans lequel Jésus tomberait. La femme ne les intéresse pas. Elle est seulement utile pour le piège qu'elle permet. Et les voilà joyeux de tenir enfin ce piège : ou il ne la condamne pas et il trahit la loi de Moïse ; ou bien il la condamne et renie tout ce qu'il a vécu dans sa proximité avec les pécheurs, sa bienveillance, sa bonté à tout révolutionner. Jésus se tait, se baisse, écrit sur le sable. Ils insistent. Alors il les invite d'une drôle de manière à appliquer la Loi qu'ils défendent : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. » Et les voilà remis devant leur propre conscience. Ils se connaissent entre eux et il les connaît ! Ils s'en vont en commençant par les plus âgés. Tous, tous. Les voilà vrais pour une fois ! lucides peut-être, peureux certainement, pantois !