Sanctuaire Saint-Jérôme L'Adoration Perpétuelle à Toulouse

Homélie du Dimanche 26 Novembre 2023

26 novembre 2023

Matthieu, le publicain, le collecteur d'impôt devenu disciple de Jésus, nous offre cette grande fresque du jugement dernier, du regard de Dieu sur nos vies, sur leur valeur aux yeux de Dieu. Nous nous demandons souvent dans notre vie : quelle est la volonté de Dieu, qu'attend-il de moi ? Et voici que cette belle page du jugement dernier éclaire notre recherche, notre interrogation. Le Pape François a pu l'exprimer ainsi un dimanche à l'angélus : « Le salut, commence dans l'imitation des œuvres de miséricorde à travers lesquelles Jésus a réalisé le Règne. Celui qui les accomplit prouve qu'il a accueilli la royauté de Jésus, parce qu'il a fait de la place dans son cœur pour la charité de Dieu. Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'amour, sur la proximité et sur la tendresse envers les frères. C'est cela qui permettra ou non notre entrée dans le règne de Dieu. Jésus, par sa victoire, nous a ouvert le règne, mais c'est à chacun d'entre nous d'y entrer, dès cette vie, en étant proches de notre frère qui demande de manger, d'être vêtu, accueilli, aidé. Et si vraiment nous pourrons aimer ce frère ou cette sœur, nous serons poussés à partager avec lui ou avec elle ce que nous avons de plus précieux, Jésus lui-même et son Évangile ! ». Ici-bas nous sommes invités à laisser l'Esprit de Dieu préparer nos cœurs ou le laisser nous habituer à vivre comme on vit en Dieu, comme on vit dans le royaume de Dieu. C'est un Royaume d'amour. Et Jésus est venu nous en ouvrir la porte : vis en faisant le bien, vis en faisant du bien aux autres. Nous écoutions il y a quelques dimanches le dialogue sur le plus grand commandement de la Loi, entre Jésus et un légiste pharisien venu l'interroger pour le mettre dans l'embarras. Et Jésus le faisait entrer sur ce chemin de l'amour du frère humain : Aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même, voilà le grand commandement. Il n'y en a pas de plus grand. Apprendre à aimer, apprendre à passer du cœur de pierre au cœur de chair, voilà l'œuvre de l'Esprit en nous, voilà le grand chantier de notre vie, voilà ce qui dessine le visage humain et fraternel auquel Dieu nous convie. Chers frères et sœurs, nous ne sommes pas le Christ et notre conversion n'est jamais achevée ! Mais ne perdons pas de vue la boussole, la lumière dans les obscurités du chemin de la vie. C'est quand on aime l'autre, le proche, plus que soi-même, qu'on donne le meilleur de soi-même. Nos vies ne s'évaluent pas à partir de ce que nous accumulons pour nous-mêmes mais à que nous donnons aux autres lors des multiples et diverses occasions que nous en donnent nos vies quotidiennes. A chacune de nos célébrations nous chantons les louanges de Celui qui a fait déborder son amour dans l'œuvre de la création et encore plus dans celle de la rédemption. Il nous a créés par amour. Il nous a sauvés par amour. Il nous poursuit de son amour. Dans un instant nous en ferons mémoire :  Le Christ qui après avoir lavé les pieds de ses disciples va encore plus loin.  Il se donne à eux comme nourriture de salut : « Ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi. » Voilà le Christ-Roi, Celui qui ouvre les portes de l'alliance nouvelle, les portes de la vie, les portes du pardon, celles de la vie éternelle. Le berger donne sa vie pour ses brebis, le premier-né d'entre les morts entraine tous les siens dans la victoire, la victoire de la vie et de l'amour. Il est long le chemin, il est lent, mais nous savons où il conduit : Il conduit en Dieu, Il conduit au royaume de Dieu, royaume d'amour, de lumière, de vie, de vérité. Nous ne sommes jamais tant dans le vrai que lorsque nous aimons puisque Dieu est amour. « Entre dans la joie de ton maître », la joie d'aimer comme Dieu aime, jusqu'au bout. Amen

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Le paradoxe de l’authentique pouvoir…

24 novembre 2023

Le saint Pape Jean Paul II a écrit : « Pour les hommes, la royauté du Christ ne cesse d’être paradoxale : il vit pour toujours, alors qu’il connaît la mort humaine, il est vainqueur, alors qu’il est déchu par un jugement et cloué sur une croix » et il continue… « L’Eglise, regardant le Christ qui rend témoignage à la vérité, doit toujours se demander à elle-même et au monde, comment libérer les forces du bien qui sont dans l’homme et qui sont plus fortes que les forces du mal » (Redemptor hominis n°12) .Le ton est donné ! Il y a un enjeu « aux choses humaines » et cet enjeu est plus grand que tout. Dans toutes les situations de précarité, Jésus nous invite à reconnaitre cet enjeu : « J’avais faim, j’avais soif, j’étais un étranger, j’étais nu, malade, en prison » (Matthieu 25, 31-46). Il s’agit de reconnaître Jésus, sa présence, sa force, sa bienveillance, bien au-delà des apparences. Quand notre Foi chancelle et que nous doutons de connaitre le Christ et sa puissance, quand le monde semble s’éloigner de la Foi, il faut revenir à la source ; donner et se donner, accueillir et partager, visiter et prendre soin ! Le juste devant Dieu est celui qui est tellement habité par la grâce, qu’il est comme unifié entre sa foi, son sens de l’autre, sa capacité de « faire quelque chose » dans une forme ou l’autre de gratuité. Les « bénis » de l’Evangile, sont ceux qui « disent et font ». Les « maudits » de l’Evangile sont ceux qui « disent et ne font pas », pas ceux qui font le mal mais d’abord ceux qui ne font pas le bien qu’ils pourraient faire ! Du coup, c’est tout l’Evangile qui nous rattrape : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’ils vous fassent…mais…tout ce que vous  voulez que le gens fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7, 12). Mère Teresa disait que « la plus grande pauvreté est de ne compter pour personne »

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Homélie du Dimanche 19 Novembre 2023

19 novembre 2023

Nous entendons de nouveau une des paraboles dans lesquelles Jésus enseigne ses disciples sur la compréhension du royaume de Dieu. Celle-ci nous invite à entrer dans un royaume où règnent la confiance et la responsabilité, la confiance et l'engagement. D'abord il y a la belle confiance de l'homme qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs. Et ses biens sont énormes. Les chiffres évoqués sont énormes en monnaie du temps, des sommes folles, comme pour dire qu'il confie tout, qu'il fait confiance en tout, que sa confiance est sans limite. La seule limite vient de celui qui reçoit, « à chacun selon ses capacités. » Et déjà cela est grand pour entrer dans la compréhension du royaume de Dieu : un royaume où Dieu fait confiance et cette confiance respecte les capacités de chacun, comble les capacités de chacun. Ni plus ni moins que ce que nous sommes capables de recevoir et de donner ! Il y a ensuite l'attitude des serviteurs face à cette confiance de leur Maître. La question ne porte pas sur la différence des biens confiés par le Maître, mais sur l'activité des serviteurs. Les deux premiers entrent dans le monde de la confiance. Le Maître leur a fait confiance, ils honorent cette confiance par leur engagement, leur activité, leurs choix. Ils se mettent à l'œuvre aussitôt. Le troisième n'entre pas dans le domaine de la confiance. Il vit dans celui de la peur et du soupçon. « J'ai pris peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre. » Il ne fait pas fructifier le bien du maître. La peur le paralyse. Il y a enfin le temps du jugement, le moment de l'évaluation. Ceux qui sont entrés dans le registre de la confiance et de la responsabilité, ceux qui ont été fidèles à la confiance en produisant des fruits dignes du royaume sont récompensés et celui qui s'est laissé paralysé par la peur demeure enfermé dans la peur. Il ne peut entrer dans le monde de la confiance. Ses peurs le paralysent.  La récompense est la même pour les deux premiers, indépendante de la taille des biens confiés : « Très bien serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup, entre dans la joie de ton Maître ». Le royaume est celui de la confiance, de la joie partagée. Qu'Il est bon de vivre dans la confiance. Le royaume de Dieu est celui où règne la confiance. Dieu fait confiance. A chacun il donne une part de ses biens, selon les capacités de chacun. Et eux-mêmes ont toute confiance en Lui. Par cette parabole, Jésus invite ses disciples à vivre dans la confiance et à trouver en elle la fécondité de leur vie, le dépassement de leurs peurs, l'épanouissement d'eux-mêmes. Dieu nous a appelés à la vie, Il nous a partagé son être et sa vie, il s'est remis entre nos mains. Il nous invite à entrer dans la joie qu'il y a à vivre dans la confiance partagée et vécue. Là se trouve la paix, Là se trouve la fécondité de nos vies. Le verset proclamé entre le chant des alléluias disait : « Demeurez-en moi, comme je demeure en vous. Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit, dit le Seigneur. » Dieu a pour chacun de nous la confiance qu'a un père pour ses enfants. Il nous a montrés en Jésus jusqu'où allait cette confiance, jusqu'au bout. Répondons par la nôtre : « Seigneur à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » Ne nous laissons pas prendre par nos peurs ou nos doutes, par les épreuves de la vie. « Nous avons du prix auprès du Seigneur et Il nous aime. » Il nous a faits pour nous faire entrer dans sa joie. Préparons par notre vie vécue en Lui la joie de la rencontre.  Produisons des fruits dignes du Royaume, dignes de la confiance que Dieu nous fait. Dieu nous a confiés son royaume, Soyons des enfants de lumière et de paix, de fraternité et de joie.

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Tout change quand on nous fait confiance… Tout change quand on fait confiance…

17 novembre 2023

Nous venons d’entendre « Un maître partit en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens ». (Mt 25, 14-30). En écho de cette parabole me reviennent en mémoire ces mots de St Paul « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? (I Cor 4, 7). « Confier »/ »recevoir »…Il me semble que c’est » le mystère de la confiance » que Jésus expose à nos vies. Prendre conscience que la vie est un don, avec ses talents, qu’elle nous est » confiée » et que nous pouvons nous accomplir en les faisant fructifier. Si Dieu donne, si « le maître » nous « confie ses biens », c’est qu’il nous fait confiance. Tout change quand on prend conscience qu’on nous fait confiance. Tout change quand on regarde sa vie comme un don et comme un extraordinaire « chalenge » basé sur la confiance. Le Maître connait ses serviteurs et leurs capacités. L’important n’est pas la quantité des dons reçus mais la façon dont nous les faisons fructifier ! Je vous invite à regarder votre cheminement de vie, de cœur, familial, éducatif, professionnel, vocationnel…Chaque fois qu’on nous a fait confiance, qu’on nous a encouragé et qu’on nous l’a dit,  « des ailes nous ont poussé », nous avons pu progresser, avancer, devenir pleinement ce que nous avions vocation à être, vivre dans la confiance et pouvoir aider les autres à cette confiance…L'Évangile dit : « Entre dans la joie de ton Maître ». Je mesure en disant cela tout ce qui peut naître de l’attitude inverse et de ses conséquences ; confiance déçue, trompée, utilisée, absence d’encouragement…Je mesure aussi qu’on peut soi-même, décevoir dans la confiance mise en nousJe mesure encore tout l’enjeu sociétal et humain de la confiance qui va avec l’autorité de quelqu’un, comme l’évoque « le maître » de la parabole. Le mot latin « augere » « autorité » exprime l’idée « d’augmenter/faire grandir ». Celui qui a une vraie « autorité » et qui l’a reçu pour un temps, doit veiller à valoriser le travail et la mission de chacun au point de le « faire grandir ». Quel défi ! De la confiance reçue peut naître une confiance donnée, et tout peut changer de notre façon d’être à Dieu, aux autres, au monde et à notre propre vie. On comprend, dès lors, le cri de douleur et la blessure du Maître face à la confiance refusée : « Jetez-le dehors dans les ténèbres, là où il y aura des pleurs »…Vivre la confiance !   Père Michel Pagès, recteur

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Homélie du Dimanche 12 Novembre 2023

12 novembre 2023

Nous sommes comme ces jeunes filles de la parabole, nous qui entendons à chaque Eucharistie l'invitation du Seigneur : « Heureux les invités au repas des noces de l'Agneau. » Comme elles, nous sommes invités au repas des Noces, à la rencontre festive le jour et l'heure venues. Nous sommes des invités. Cette parabole nous le rappelle tout en insistant sur le fait qu'il ne suffit pas d'être des invités, encore faut-il être prêts pour le jour et l'heure que nous ne connaissons pas. Voilà notre part ou notre responsabilité : être prêts, avoir prévu ce qu'il faut pour le moment, le grand moment : celui de la venue de l'époux. Il est là. Ai-je bien préparé tout ce qu'il faut pour le suivre et entrer à sa suite ? La préparation de ce moment a -t-elle eu une place dans ma vie ?

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La valeur et l’usage du temps…

10 novembre 2023

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Mt 25, 1-13)… Il ne s’agit pas d’une « parabole de plus » mais bien d’une invitation, réaliste, à se demander ce que nous faisons du temps. Et puisque tous, nous finissons par dire « la vie passe vite », une forme d’urgence à assumer ! Et pourtant, Dieu se révèle « dans le temps », en magnifiant « les choses de la vie », tout en précisant les limites. En créant le monde et en créant l’homme « au cœur du monde », Dieu l’a situé « dans le temps ». Ce temps qui ne définit pas Dieu, puisqu’il est « de toujours  mais qui constitue l’homme dans sa vocation à se déployer comme fils et filles de Dieu, dans l’espace du temps. Et cela est bien concret ; Neuf mois pour « prendre forme »…Du temps pour sourire et communiquer…Du temps pour parler et apprendre…Du temps pour les premiers pas…à chaque situation, à chaque âge sa découverte et des années pour devenir libre et autonome…Du temps pour apprendre à vivre et à aimer…La parabole (Mt 25, 1-13) nous parle de ce moment de vie où, dans des circonstances heureuses, comme celles de Noces, nous devons prendre la mesure de ce que nous faisons du temps qui nous est donné ! Les Noces, c’est concret et c’est important « dans le temps d’une vie » parce c’est de l’amour. C’est une promesse de vie à notre portée et c’est essentiel quand il s’agit de comprendre qu’on peut s’engager dans le temps et peut-être pour la vie « par amour »…Oui, la parabole nous parle de l’usage du temps par la médiation de ces jeunes filles, qui peuvent être « insouciantes » ou « prévoyantes » ! N’est-ce pas ce qu’on attend d’elles, savoir attendre, faire un bon usage du temps dans la perspective de « ce qui doit venir » ? N’est-ce pas ce qu’on attend de nous ? Savoir attendre, se tenir prêt, vivre le temps comme quelque chose de positif où il faut parfois patienter, où les choses peuvent tarder et où une attente prolongée peut être vécue comme une épreuve alors que c’est peut-être une chance ? C’est l’usage du temps qui creuse en nous une épaisseur de vie, la valeur des sentiments et des liens dans lesquels nous nous engageons ou pas…car « l’époux » parait tarder ! N’est-ce pas le temps qui fait naître l’amour, le construit et l’accomplit ? N’est-ce pas dans la longueur du temps qu’on se construit et qu’on se révèle ? Dans un monde où tout va vite, où l’engagement n’est plus la norme, prenons conscience du témoignage que nous pouvons donner « car tout s’accomplira » dit Jésus…             Père Michel Pagès, recteur

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