Nous sommes faits pour accueillir et nous laisser interpeller, « toucher », par l'Evangile. C'est ce double mouvement qui, tout à la fois, nous façonne peu à peu et nous rend capable de façonner le monde…On parle de « mission » ! Comment l'entendre en ce monde où de tous côtés, on nous presse ? Comment lui donner un visage dans les circonstances difficiles de ce temps ? Le récit évangélique nous montre Jésus toujours « en route » rencontrant les personnes et agissant alors « qu'on lui amène un sourd-muet qu'il va toucher » / « poser la main sur » (Marc 7, 31-37). Tant de malades l'ont approché et touché, au point qu'on a pu dire, qu'il est « à portée de main » ! Et si la mission avait quelque chose à voir avec cela ? Etre touché par Jésus et rendu capable de toucher le cœur et la vie des autres ? Qui n'a pas dit ou entendu un jour : « ça me touche ! Ce que vous dites ou faites, me touche » ? Etre « touchable » c'est être vulnérable, accessible, proche, sans crainte de s'abaisser et d'écouter l'autre, dans sa joie comme dans son mal et par le fait, capable de le rejoindre. La mission, c'est chaque jour et partout où Jésus nous rejoint et nous touche, si nous savons le voir. La mission, c'est, en écho, se sentir capable de vivre cela pour les autres. C'est concret la mission et il ne peut y avoir ceux qui en parlent et ceux qui la vivent ! On l'expérimente dans la vie ordinaire, dans les rencontres, là où l'on a mal, là aussi où se trouve une part de bonheur, dans une Parole accueillie et méditée, dans les sacrements qui sont les gestes de Jésus réactualisés, qui touchent et agissent. La mission, c'est Jésus qui ouvre les cœurs et qui nous mandate pour le faire. C'est Jésus qui nous apprend à parler de lui et à aller vers les autres, avec une parole vraie qui ne se contente pas de parler mais communique une expérience et une force, un enjeu plus profond qui n'est rien de moins que Dieu en ce monde…La mission c'est Jésus qui ouvre les cœurs…mais il revient à chaque baptisé de se demander comment il est « prêtre » en sanctifiant sa vie, ses relations, son travail et le monde où il vit…La mission c'est Jésus qui ouvre les cœurs…mais il revient à chaque baptisé de se demander comment il est « prophète » en sa vie, comment il porte, un témoignage en paroles et en actes…La mission c'est Jésus qui ouvre les cœurs…mais il revient à chaque baptisé de se demander comment il est « roi » c'est-à-dire signe du Royaume qui vient et qui va bien au-delà des choses qui passent…Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire
Homélie du Dimanche 8 Septembre 2024
8 septembre 2024
La vengeance de Dieu. Voilà bien une expression du prophète Isaïe qui peut nous étonner : « La vengeance de Dieu. » Lorsqu' elle sort de la bouche du prophète, c'est pour réconforter ses concitoyens éprouvés par les événements ou pour les secouer : convertissez-vous, sinon vous verrez la vengeance de Dieu. Dieu ne supportera pas que son œuvre soit ainsi détournée, cassée, pervertie. Isaïe ajoute : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »
Homélie du Dimanche 1° Septembre 2024
1 septembre 2024
Nous connaissons tous des personnes qui passent leur temps à observer les comportements des uns et des autres, à les juger sans en savoir plus sur elles ! C'est insupportable et ces personnes se rendent insupportables. Et aucun de nous n'a échappé à ce reproche, une fois ou l'autre. Quand cela se passe dans la sphère religieuse, c'est particulièrement désagréable. Voilà bien cette attitude que Jésus dénonce chez des scribes et des pharisiens venus de Jérusalem pour surveiller et juger. Et les voilà observant que quelques-uns des disciples de Jésus ne se sont pas lavés les mains avant de prendre leur repas. Alors les défenseurs de la tradition des anciens les dénoncent et interpellent Jésus. Que va-t-il- il dire ? Que va-t-il faire ?
Notre vocation à « regarder »…
29 août 2024
« C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses…Inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure…Tout ce mal vient du dedans et rend l’homme impur »…Marc, 7, 1-23. Entendre ces mots, de la bouche même de Jésus, c’est prendre la mesure de la complexité de l’homme, de sa part de mystère. L’Evangile met le doigt sur ces choses et nous interroge. Ce qu’on appelle « coeur » peut apparaître, selon les temps, les événements et les étapes de vie, comme un enchevêtrement de pulsions contradictoires, de désirs ballotés, de vides à combler, d’intérêts malsains…Devant « son coeur » l’homme parfois reste perplexe et se demande qui commande sa vie. Cette interrogation est de toujours ! Face à cela, l’homme peut décider de « sauver les apparences ». L’intérieur de la marmite peut bouillir, on serre les écrous du couvercle de mille manières, par des habitudes, des commandements arbitraires, des paroles écrasantes, des mondanités…Jésus, lui, vient de nous dire que ce chemin n’est pas le bon. Il a déjà parlé des « sépulcres blanchies « dont l’intérieur n’est que pourriture (Mt 23, 27).
Avancer encore et reconstruire sans cesse…
25 août 2024
Nous venons de l'entendre, Jésus ne se contente plus de « donner des signes, il évoque ce qu'il est « en se donnant » ! « je suis le pain de vie….celui qui mange ma chair a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour »… C'est la valeur de la nourriture et du sens qu'on lui donne….Je pense à ma grand mère maternelle qui, en nous accueillant, ne cessait de dire : « Qu'est-ce que tu veux manger » ? « Qu'est-ce qui te ferait plaisir » ? Donner et se donner !
Homélie du Dimanche 18 Août 2024
18 août 2024
Nous arrivons à la fin de l'enseignement de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Nous l'écoutons depuis trois dimanches. On appelle ce discours, « le discours du Pain de vie. » L'évangéliste St Jean, à la différence de Marc, Mathieu et Luc, ne rapporte pas le récit du dernier repas de la Cène de Jésus avec ses disciples où, il prit le pain et le vin, les leur partagea, en les invitant à manger et à boire pour se nourrir de son corps et de son sang qui vont être livré et versé pour le salut du monde. Les premiers chrétiens n'ont pas eu de mal à reconnaitre dans ce discours de Capharnaüm, au lendemain de la multiplication des pains, une préparation et une annonce de l'eucharistie, de ce repas qui, à partir de Pentecôte, les a réunis le dimanche pour fêter le Vivant, le Ressuscité, le Vainqueur de la mort, Celui qui ouvre les portes de la vie éternelle.