Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

Comment ne pas penser à tous les couples ?

Père Michel Pagès |  17 janvier 2025

Le prophète Isaïe (62, 1-5) donne le ton en annonçant que Dieu veut comme « des épousailles » entre lui et le monde. Tout un programme mais aussi une promesse de « noces » que le récit de Cana vient rejoindre (Jean 2, 1-11). A Cana, des noces, la joie d'un couple, la fête, des amis, des projets, du vin. Comment ne pas se réjouir de cela ? Comment ne pas le souhaiter à ceux et celles qui cherchent à construire une relation sincère et joyeuse ? Mais le texte fait un pas de plus quand « le vin vient à manquer » comme si tout pouvait arriver, troubler symboliquement le projet d'un  couple ! Un réalisme qui nous invite à la vigilance et qui commence parfois par quelques négligences. Qui ne connait pas de couples « en difficulté ? ». Mais quand un couple veut se vivre « sous le regard du Seigneur » il ne doit  désespérer de rien. En l'occurrence c'est la médiation de Marie, son observation, son attention aux choses ordinaires, qui permet à Jésus d'agir. Jésus intervient et change l'eau en vin, « change la vie » quand advient la menace, le manque, la déception des familles et des amis. Dieu, en Jésus, a le pouvoir de changer la réalité humaine qui se découvre fragile, en l'appelant à un surcroît de vie et à un renouveau toujours possibleTout projet, toute existence porte cela « en germe ». Une vocation, un couple, un projet de vie est toujours en évolution et en questionnement. Et il faut y être attentif, non comme une menace mais comme une vigilance heureuse et confiante.

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Homélie du Dimanche 12 Janvier 2025

Mgr Georges Pontier |  13 janvier 2025

Il y a peut-être longtemps que nous n'avons pas participé à un baptême. Peut-être même ne savons-nous pas très bien la date de notre propre baptême, surtout si nous l'avons été tout petit enfant ? Et pourtant le baptême reste un geste fort de notre vie, un moment où quelque chose de nous-même a été proclamé, révélé.

L'évangéliste Luc d'ailleurs ne garde dans son récit du baptême de Jésus de Nazareth que cet essentiel du baptême au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, cette belle parole de la voix venue du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé, en toi, je trouve ma joie », précédée de la venue de l'Esprit-Saint sur Jésus lui-même, sous la forme corporelle d'une colombe.

Dans mon ministère d'évêque j'ai eu l'occasion de célébrer tel ou tel baptême dans des conditions plus exceptionnelles : en détention une fois ou celle d'un catéchumène, médecin de 81 ans. Ce sont des circonstances qui font apparaître de manière plus sensible la profondeur du baptême qui nous greffe à la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, sur la solitude et le non-sens. « Tu es mon Fils, en toi, je trouve ma joie ». Cette parole de vie, de relèvement, de tendresse, de miséricorde, de révélation.

Bien sûr le récit du baptême de Jésus de Nazareth revêt une dimension unique. Le Fils de Dieu n'avait pas besoin que lui soit révélé son être profond. Il vivait dans ce lien au Père. D'ailleurs Luc note : « Jésus priait. » Mais la réalité de son incarnation qui en faisait un véritable homme le nécessitait pour que cet homme nouveau entraine à sa suite l'humanité entière de laquelle il était venu se faire frère. Celui qui est le Fils en Dieu est venu se faire frère pour faire de nous des fils de Dieu, des fils chéris du Père. Non pas que le Père nous aurait rejetés, mais il fallait bien que soit dépassée, effacée cette rupture de confiance et d'amour. Il fallait bien que Dieu fasse le premier pas. Il fallait bien qu'il révèle la profondeur de son amour. Et le baptême véritable de Jésus, celui qui révèlera la profondeur de son amour pour l'humanité, s'accomplira, s'achèvera sur la croix, dans son passage de la mort à la vie, dans sa victoire sur la haine et le non-sens, par le triomphe de la vie et de l'amour. Là Il ouvrira pour tous ceux qui l'accueillent les portes de la rencontre et de la joie.

Oui le baptême chrétien vient greffer chacun de ceux qui le reçoivent et en vivent sur la source d'amour et de vie qu'est notre Dieu. Il nous ouvre les portes de la vie. Il nous met en contact avec cette source qui se déverse à-travers la parole de Dieu, les sacrements, la vie communautaire, la prière, la charité fraternelle, dans ce courant de vie et d'amour qu'est notre Dieu. Etre baptisé ne prend qu'un instant. Vivre en baptisé transforme toute la vie. L'apôtre Paul l'écrit à son disciple Tite, comme nous le lisions « Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous as renouvelés dans l'Esprit-Saint. Cet Esprit, Dieu l'a répandu sur nous en abondance, par Jésus-Christ notre sauveur afin que, rendus justes par sa grâce, nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle. »

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Une promesse de vie et de joie…

Père Michel Pagès |  9 janvier 2025

« Le peuple était en attente » écrit St Luc (3, 15-22). Mais nous sommes tous « en attente » ! C'est même le « fond commun » de l'humanité ! Cette parole inaugure le récit de ce baptême que Jésus revendique et que Jean peine à lui donner. C'est comme s'il nous fallait prendre la mesure de cette « attente des peuples » dans l'un et l'autre  baptême. Jean répond à cette « attente » des peuples par le rite de l'eau qui signifie clairement, conversion, purification nécessaire à toute vie invitée à changer pour avancer « en Dieu ». Jésus veut passer par ce chemin qu'il veut assumer. Le Baptême que Jésus inaugure, celui que nous avons reçu, transforme toutes nos eaux saumâtres en eaux vives. On est passé d'un acte provisoire de purification et de conversion à un acte qui irradie et fait vivreCar au-delà du changement de vie, il y a une promesse de vie ! La vie chrétienne ne se réduit pas à une conversion, elle la prend en compte, mais elle est faite pour une plénitude de vie. Bien au-delà du temps nécessaire à la conversion, il y a le temps espéré pour vivre vraiment. On dira du Baptême de Jésus qu'il est définitivement orienté vers une vie à déployer et à rayonner. Saint Luc nous montre combien cette vie nouvelle et de plénitude, est concrète, dès que Jésus quitte les eaux du baptême de Jean : « Le ciel s'ouvre »…comme nos vies faites pour s'ouvrir à plus que soi, rayonnantes, attentives au bien d'autrui, qui, jamais ne se referment. « L'Esprit-Saint comme un colombe »…Ne dit-on pas  que « voler est le vieux rêve de l'homme » comme on rêve de se déployer, de témoigner, de partager, sans jamais se replier. « Une voix du ciel se fait entendre : tu es mon fils bien aimé »…et quelle voix ! celle d'un Père qui ne demande qu'à être père en prodiguant aux enfants « bien-aimés » que nous sommes, sa vie, sa protection, sa force, ses promesses jusqu'en vie éternelleun vrai père soucieux des siens et de tous, comme le secret de toute paternité. Demandons, en ce jour, que se creuse en nous, cette véritable attente semée lors de notre Baptême pour en vivre. Demandons que se manifeste tous les jours davantage cet accomplissement déposé en germe lors de notre Baptême. Demandons que la promesse de vie déposée en nous devienne source de vie pour les autres, témoignage et rayonnement. Demandons pour notre monde en quête perpétuelle de sens de comprendre où est la source et où est la vie, infiniment précieuse mais fragile. Que ce Jubilé nous l'apprenne…Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire

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Homélie du Dimanche 5 Janvier 2025

Mgr Georges Pontier |  5 janvier 2025

Après les bergers venus la nuit de Noël dont nous parlait l'évangéliste Luc, voici les Mages que Matthieu nous présente : ils ont vu se lever une nouvelle étoile et ils se sont mis en marche pour se laisser conduire là où l'étoile les mènerait. Luc a voulu insister sur l'humilité de ce Dieu qui se fait frère des hommes, couché dans une mangeoire, proche des pauvres et des petits. Matthieu a rédigé son récit pour qu'on comprenne bien que celui qui vient de naître est le sauveur de toutes les nations espéré et annoncé par les prophètes.

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En cette Année Jubilaire…Sachons lire les signes…

Père Michel Pagès |  3 janvier 2025

L'Epiphanie…Surprenant récit de ces hommes, alertés « par l'étoile qu'ils ont vu se lever » (Mt 2, 1-12) comme une lumière, un signe suffisamment impérieux pour « qu'ils se mettent en route » et viennent à la recherche de ce qui, mystérieusement, les attirent…Le mystère de Dieu n'est-il pas de se manifester de façon singulière, inattendue, à peine croyable, urgente parfois y compris pour chacun de nous ? Cependant ils interrogent la révélation biblique et les autorités du temps, y compris celles « qui s'inquiètent ». Ils cherchent une convergence avec le signe reçu… Et puis, ces hommes qui viennent de loin, « venus d'Orient » ne viennent pas seulement d'un lointain continent, ils ressemblent à tous les hommes dans leur quête de sens et dans le fait de venir d'ailleurs. Ne sommes-nous pas humainement toujours étrangers de quelqu'un ? Voilà pourquoi la fête de l'Epiphanie (Manifestation) est notre fête, œuvre du Christ qui appelle tous les hommes au Salut. Saint Paul dira : « Vous n'êtes plus désormais des étrangers ni des émigrés, ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la famille de Dieu » (Ephésiens 2, 19).   Peut-être nous faut-il relire ce récit comme un appel pour chacune de nos vies ? Ne devons-nous pas rester en quête d'un signe personnel et suffisant clair, capable de « nous mettre en route » ? Ne devons-nous pas davantage nous appuyer sur la Parole de Dieu dont l'Eglise porte l'annonce ? Avec cette certitude que le Seigneur intervient et parle quand il le veut et à sa manière, sans oublier de nous réjouir des appels et des signes qu'il nous donne « Ils éprouvèrent une très grande joie » dit l'évangile…la joie d'être appelé, la joie d'appartenir à un peuple, la joie d'une promesse…

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