Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

Homélie du Dimanche 17 Mars 2024

17 mars 2024

La demande de ces Grecs venus de l'étranger à Jérusalem pour la fête de la Pâque nous est proposée au début de cette quinzaine où nous allons faire mémoire des heures douloureuses de la vie terrestre de Jésus : « Nous voudrions voir Jésus ! » Oui, nous voudrions voir Jésus, nous voulons voir Jésus, reconnaître le visage de Celui qui aime jusqu'au bout, de Celui qui n'est vaincu ni par la mort, ni par la souffrance, ni par la haine, la faiblesse, l'orgueil, la violence, l'injustice des hommes. Comprendre Celui qui dit à André et à Philippe : « Vais-je dire : Père, sauve-moi de cette heure-ci ?  Mais non ! C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! » Communier à son combat intérieur face à la perspective tragique de ce qui va lui arriver et à la tentation de fuir cette heure. Nous voulons entendre et comprendre au fond de nos cœurs, ce lieu de la Nouvelle Alliance comme le dit le prophète Jérémie, la voix du Père qui dit : « Je l'ai glorifié et le glorifierai encore ! » Reconnaitre sa gloire dans ces heures tragiques ! Ne pas être aveuglés par ce qui se donne à voir, la fragilité, Jésus défiguré et rejeté, mais discerner ce qui est promesse et lumière de vie dans son obéissance, sa confiance au Père et son amour infini pour les hommes ses frères. Reconnaître la fécondité mystérieuse du grain de blé jeté en terre : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Croire que « celui qui aime sa vie la perd ; et que celui qui s'en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. » Entendre Jésus dire : « Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ! Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. »

Ils l'ont compris tous ceux et celles qui se sont dessaisis de leur vie mais l'ont sauvée aux yeux de Dieu. Je pense dans l'histoire récente aux moines de Tibhirine ou à Mgr Claverie qui n'ont pas cherché à sauver leur vie mais s'en sont détaché pour porter des fruits de communion, de fraternité, de fidélité. Je pense à tous ceux et celles qui se donnent totalement dans ce qu'ils font, de tous ceux et celles qu'on admire en reconnaissant qu'ils ont été jusqu'au bout dans leur travail, leur service, leur fidélité, leur amour. Je pense encore à tous ceux et celles qui ont eu le geste juste au moment voulu, à Arnaud Beltrame, cet officier de gendarmerie qui a pris la place d'une personne otage à Trèbes près de Carcassonne, voici 4 ans ; ou encore au Père Maximilien Kolbe dans le camp d'Auschwitz qui a pris la place d'un père de famille et a été fusillé ; et puis et surtout je pense à tous les anonymes qui humblement se détachent de leur vie et font face à leurs épreuves ou à celles de leurs proches, à ces parents, à ces mamans qui accueillent la vie qui vient, même celle, fragile, marquée par le handicap, à ceux et celles qui accompagnent la vie jusqu'au bout. Ils ont le geste juste : ils se détachent de leur vie et la sauvent. Leur sont ouvertes les portes de la gloire, celles de la vie qui ne finit pas, celle qu'ouvre l'amour, le don de soi, la confiance en Celui qui donne la vie qui ne finit pas, la vie éternelle, celle qui est sans fin. Telle est la gloire de Dieu, la gloire qui vient de Dieu : celle que trouve celui qui se donne en toute confiance et détachement de soi.

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Quelle est votre heure ?

15 mars 2024

Jésus parle fréquemment « de son heure », « l'heure est venue », « c'est pour cela que je suis parvenu à cette heure » (Jean 12, 20-33). Comme si nous devions prendre la mesure de l'heure dans laquelle nous vivons ! Vous savez de ces moments forts, importants, parfois heureux ou dramatiques de nos existences, pour en déceler l'enjeu. Pour preuve, ce « décalage » entre ces grecs qui « veulent voir Jésus » et l'attitude de Jésus…Philippe les conduit et voilà que Jésus paraît plus grave : « L'heure est venue où le fils de l'homme doit être glorifié. Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Maintenant je suis bouleversé, que vais-je dire ? Père, sauve-moi de cette heure, mais non, c'est pour cela que je suis parvenu à cette heure ». L'exercice du ministère, m'a conduit à ce constat d'un « décalage » fréquent entre les attentes des hommes, leur liberté, leurs prises de consciences des choses importantes et des choses moins importantes…et ce que Dieu veut leur dire, ce que Dieu attend d'eux par Jésus ! « L'heure » que Jésus évoque, c'est cela, ce qui, soudain prend de l'importance, de la valeur, de la profondeur, du sens, en dépit des obstacles et des épreuves…Et « cette heure » vient toujours ! Etre interpellé par les mots de Jésus, c'est bien ! Tenter de le connaître et de vivre selon ses appels, c'est mieux ! Comprendre que l'enjeu de notre vie, c'est là où nous sommes attendus. C'est établir dès lors une échelle de valeur qui bouscule l'évidence des choses et nous veut « en vérité » ! Au constat quotidien du « temps qui passe », les moments de joie ou d'épreuve, les rencontres, les étapes où tout va si vite et nous pousse à nous interroger sur ce que nous en retirons, ce que nous en faisons.  « C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure » dit Jésus. Les regrets ne servent pas à grand-chose, c'est ce que nous retirons des expériences qui a vocation à « porter du fruit ». « Qui aime sa vie la perd, qui s'en détache la garde pour la vie éternelle ». Il ne s'agit pas de dénigrer sa vie, il s'agit de la comprendre au travers de ce qu'elle nous donne de vivre, même fugacement, la rencontre qu'elle nous prépare ! Par sa Passion et sa Résurrection, nous sommes engendrés à une vie nouvelle, c'est une nouvelle naissance et une croissance….Il nous associe à ce mystère. Regardons St Paul, il parle de sa prédication comme d'une « œuvre d'enfantement » qu'il paie de sa personne.     Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire Saint Jérôme

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Homélie de Mgr JP. BATUT Messe mémorielle pour les victimes d’abus Dimanche 10 Mars 2024

13 mars 2024

En ce quatrième dimanche, nous voilà parvenus au milieu du Carême. Un Carême que nous avons sans doute abordé avec beaucoup de bonne volonté et quelques décisions concrètes pour essayer de bien le vivre. Mais au fil des jours, nous avons peut-être aussi expérimenté la difficulté de durer dans ces décisions : c'est un phénomène d'usure auquel personne n'échappe. Tenir dans la fidélité n'est jamais facile, et c'est pour cela qu'il est bon que le Carême dure un certain temps : car le Carême n'est pas fait pour nous glorifier de notre force, il est fait pour expérimenter notre faiblesse et pour apprendre à ne pas nous appuyer sur nous-mêmes, mais sur le Seigneur.

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Homélie du Dimanche 10 Mars 2024

11 mars 2024

Comme il serait bon que chacun de nous puisse prendre le temps de relire, de prier, de laisser pénétrer dans son cœur les lectures de la Parole de Dieu de ce jour : celle de la lettre de Paul aux Ephésiens qui commençait par cette affirmation : « Dieu est riche en miséricorde » et puis celle de l'évangile avec un extrait de la rencontre du Pharisien, Nicodème, membre du Sanhédrin, avec Jésus, pour mieux comprendre qui il était. Oui, comme il est important dans notre marche de carême de nous laisser émerveiller par la profondeur impensable de l'amour de Dieu pour nous, pour l'humanité, pour les hommes. « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais obtienne la vie éternelle. » Oui nous émerveiller de cette révélation : à l'origine de tout, il y a ce débordement d'amour qui vient du Dieu qui est amour ! Il a créé par amour. Par amour, Il a envoyé le Fils bien aimé donner le témoignage de cet amour jusqu'au bout. Par amour Il a répandu la lumière de son Esprit dans nos cœurs pris dans les ténèbres des questionnements, de la souffrance, des épreuves, de l'expérience de nos fragilités multiples. Nous ne sommes pas le jouet des aléas de nos vies. L'humanité n'est pas que le jouet des convoitises des plus forts. Nous ne sommes pas prisonniers d'une mort implacable qui nous conduirait tous vers le néant.

En avançant vers la fête de Pâques nous sommes invités à nous émerveiller et à reconnaitre derrière le visage de Jésus de Nazareth le sourire de Dieu, sa miséricorde, sa fidélité, sa patience, sa présence fidèle. Nous reconnaissons également en Lui le visage défiguré de l'homme confrontée aux forces du péché et du mal, à sa vulnérabilité, à sa fragilité. Il est élevé sur la croix, rejeté, moqué, abandonné. Mais voilà, c'était Dieu, riche en miséricorde, qui venait en son Fils dans le monde pour que triomphe la force du pardon, la force de l'amour plus forte que la force des haines et des puissances mortifères humaines. Il ne tue pas, lui.  Il aime jusqu'à mourir d'amour, par amour, pour que ressuscite et revive l'amour. Il est riche en pardon, Il déborde de pardon ! Non par faiblesse, mais par sa force, la vraie force, celle du pardon qui ouvre les portes d'une vie nouvelle, de la vie éternelle.

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Elevons nos regards et osons croire…

8 mars 2024

« De même que le serpent de bronze fut élevé dans le désert…de même le Fils de l'homme est élevé » (Jean 3, 14-21). Cette évocation renvoie au réalisme d'un épisode biblique (Nombres 21, 6-9) où le peuple hébreux se trouve dans une région infestée de serpents lors de la traversée du désert et qui furent miraculeusement « immunisés » contre leur morsure, alors que Moïse les exhortaient à « lever les yeux » vers le signe du serpent. Le « désert » nous rattrape en ce dimanche de Carême que l'on dit pourtant « de la joie » ! Pourquoi « de la joie » ? Parce qu'un désert et tout ce qui a visage de désert, « « ça se traverse », comme « on traverse une épreuve », telle  une » traversée du désert » disons-nous…Un désert est fait pour être traversé, dépassé, vaincu…Il y a tant de visages de « déserts » en ce monde et personnes n'est exempt d'un traversée de désert, personne ! L'homme n'a pourtant pas vocation à « accomplir sa vie » dans un désert ! Il est appelé et conduit vers des oasis de vie qui apaisent et étanchent ses soifs tout en transformant son coeur. Comme un appel à « élever notre regard », à nous situer « au-dessus de la mêlée », à nous élever un peu, à voir plus loin que l'immédiateté des choses, sans pour autant s'en évader. J'ai dans la mémoire cette remarque à propos d'une personne dont on disait « Un gramme de finesse dans une société de brutes ». Voilà ce qui doit résonner dans  nos vies en ce jour. Tant de choses abaissent, réduisent, déçoivent, humilient, parfois même « en Eglise »…et voici qu'on nous invite à « regarder » le Christ lui-même, comme celui qui nous tire vers le haut. On se grandit dans le Christ !…« Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son fils unique, non pour juger le monde mais pour le sauver, ainsi celui qui croit échappe au jugement »… Changer sa vie, changer son cœur, reconnaitre ses fautes, se convertir, nous invite à prendre la mesure de l'Espérance qui est la nôtre et à laquelle nous ne devons pas renoncer. Ce qui nous menace au point d'en mourir, ce qui nous humilie, est un appel à prendre la mesure de la promesse de Jésus qui est « promesse d'éternité », rien de moins.  « En Eglise », envers et contre tout, donnons à l'actualité, à ses questions, à ses défis, à nos vies, toutes chances d'éternité… « Celui qui fait la vérité vient à la lumière » (Jean 3, 14-21). Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire

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Homélie du Dimanche 3 Mars 2024

4 mars 2024

Le Temple de Jérusalem représentait pour le peuple hébreu le lieu de la présence de Dieu au milieu de son Peuple. Sa construction avait marqué la fin de leur longue histoire itinérante. Il avait remplacé la tente de l'alliance. Il était le lieu de la rencontre de Dieu. Jésus d'ailleurs y était monté à douze ans avec ses parents. Et déjà il avait étonné Joseph et Marie en leur disant : « Et pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous qu'il me faut être chez mon Père ? Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur disait. », rapporte Luc au deuxième chapitre de son évangile.
Voici que l'évangéliste Jean, témoin privilégié de Jésus, met au tout début de son évangile cet épisode que les autres évangélistes mettent bien plus tard dans la vie de Jésus. En le mettant au début de son évangile, il lui donne un relief particulier qui pose la question de la présence de Dieu, de sa rencontre, sous quelle forme, de quelle manière. Au fond tout l'évangile aborde cette question : Trouve -t- on Dieu dans des lieux sacrés et des pratiques codifiées, ou le trouve-t-on au fond de son cœur dans un lien d'amour filial et fraternel qui change nos cœurs ? Jésus est-il venu restaurer un lieu ou convertir et sauver des cœurs, des liens d'amour ? « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. Les juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi quand il se réveillera d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent à l'Ecriture et à la Parole que Jésus avait dite. » Paul écrira aux Corinthiens : « Le Temple de Dieu est saint, et ce temple, c'est vous. »
Le système religieux mis en place par les grands prêtres et les légistes avait mis la main sur la rencontre de Dieu : elle passait par des sacrifices et tout un marchandage entre l'homme et Dieu. Donne ce qui est prescrit à Dieu et il te sera favorable. Rentrer dans ce marchandage, c'est s'enfermer dans un donnant donnant, dans un système où on a la main sur l'autre. Le cœur de personne n'est à vendre !
Jésus vient révéler le vrai désir, le vrai projet de Dieu : c'est une alliance d'amour. Et l'amour ne se marchande pas. Il ne s'achète pas. C'est un don permanent et total dans une relation où chacun se donne à l'autre jusqu'à se perdre dans ou pour l'autre : « celui qui veut sauver sa vie la perdra, celui qui la perd à cause de moi et de l'évangile, la sauvera. » Jésus donnera le sens de cela en disant encore : « Ma vie nul ne la prend c'est moi qui la donne. » Et comment ne la donnerait-il pas s'il est Dieu d'amour, un Dieu qui n'a en lui que les moyens de l'amour ? Aucune domination, mais la souffrance de l'amour si elle est nécessaire pour que ne meure pas le lien d'amour et de confiance avec celui qu'on aime ? C'est ce que Jésus révèle dans sa mort suivie de sa résurrection. C'est sa fidélité amoureuse au Père et à ses frères humains qui habite ce mystère. St Paul dira : « Ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que l'homme ! » Il y a la force de l'amour plus forte que tout. Au chapitre quatrième de son évangile dans le récit de la longue rencontre avec la samaritaine au bord du puits de Jacob Jésus lui révélera : « Crois-moi, femme l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père…L'heure vient et maintenant elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; Tels sont les adorateurs que cherche le Père. » Adorer en esprit et en vérité, c'est se laisser toucher au plus profond de son cœur par la profondeur de l'amour de l'autre et s'abandonner à cet amour en vivant soi-même dans la vérité de cet amour, la vérité de ce lien d'amour qui ne marchande pas mais va jusqu'au bout.
Aimer jusqu'au bout, tel est bien le Dieu que nous révèle Jésus : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde les aima jusqu'à l'extrême. » Et le voilà lavant les pieds de ses disciples, tel l'esclave, ou plutôt tel le Père dont l'amour est tout puissant : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son Unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. »
Entraine nous Seigneur sur les chemins de l'amour et de la fraternité. « Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père. » Mgr Georges Pontier

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