Père Lizier de Bardies | 24 mai 2020
Homélie 17,1b-11a mgr G. Pontier
Voilà que nous allons retrouver la possibilité de reprendre les célébrations dans nos églises, ensemble, avec prudence et sens des responsabilités. C'est une grande joie pour nous tous, même si nous ne sommes pas demeurés comme des abandonnés. Nous avons bénéficié de nombreuses propositions de soutien pour notre prière et pour la vie de charité. L'année liturgique s'est poursuivie. Nous avons terminé le carême avec les grands moments de la semaine sainte dans la solitude de nos maisons. Nous venons de fêter l'Ascension du Seigneur.
La liturgie de reprise de ce dimanche nous invite à rejoindre ce temps de retrait des Apôtres, des disciples, de femmes, dont Marie, la mère de Jésus, regroupés dans la « chambre haute » pour attendre ce que Jésus leur a promis, l'envoi de l'Esprit-Saint. Comme de bons juifs, ils se préparent à la fête de Shavouot, nourris par ce qu'ils viennent de vivre, les apparitions du Ressuscité, le partage du pain et du vin, ses derniers enseignements.
C'est un peu providentiel. Nous ne reprenons pas sans transition ! nous nous remettons ensemble devant le Seigneur, devant l'appel à l'accueil de l'Esprit-Saint pour témoigner de notre espérance mise en Christ. Dimanche prochain, ce sera la fête de Pentecôte, celle de la venue de l'Esprit Consolateur, Esprit de vérité, Défenseur, Paraclet, Celui qui demeure en nous et achève en ce temps l'œuvre accomplie par le Christ. Il nous invite à la conversion, à l'amitié avec Dieu, à l'annonce de l'Evangile. Ceux qui attendaient le baptême, la confirmation, le mariage voient l'horizon s'ouvrir à nouveau. Les familles qui n'ont pas pu entourer leur défunt d'une célébration dans l'Eglise vont pouvoir prier pour eux et les confier au Seigneur. Oui, nous retrouvons le soutien de la célébration des sacrements et de la vie communautaire.
Le texte de l'évangile lu à l'instant nous fait entrer dans le dialogue intérieur entre Jésus et son Père avant son arrestation et la Passion, dialogue de confiance, d'amour, de prière en notre faveur, de remise au Père par Jésus de sa mission accomplie : « Je t'ai glorifié sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais donnée à faire. Je leur ai donné les paroles que tu m'avais données. Ils les ont reçues ! » Et Jésus ajoute : « L'heure est venue…, celle de donner la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » La vie éternelle, c'est connaître Dieu, le vrai Dieu dans son être le plus profond, sa relation d'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit-Saint, source de toute vie, qui nous ouvre les portes de cette communion d'amour.
Voilà bien notre foi, notre confiance en ce Dieu qui en Jésus nous a donné sa Parole la plus parfaite, celle qui sort de sa bouche de Père, celle qui nous a ouvert les portes de la foi : « Ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. »
Profitons de cette semaine pour nous joindre à la prière du Seigneur pour nous, pour nous préparer à la belle fête de Pentecôte, à l'accueil de l'Esprit-Saint.
Rejoignons la prière la toute première communauté chrétienne, rassemblée autour de Marie dans la confiance, l'attente, la prière et la charité.
« Viens, Esprit-Saint en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. »