Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

« Il vit et il crut »…Vivre une « expérience Pascale »…

9 avril 2023

A proclamer ces mots, au cœur du mystère de Pâques que nous célébrons, je me revois à Jérusalem, avant la période du covid, avec les directeurs de pèlerinages et les aumôniers nationaux, concélébrant au Saint Sépulcre, au tombeau de Jésus, lieu même de sa résurrection…Le prêtre qui nous guidait, me demanda de proclamer, en ce lieu, cet évangile que nous lisons aujourd’hui (Jean 20, 1-9). J’ai été habité d’une émotion de foi en proclamant ces mots de l'Évangile proclamé en ce jour de Pâques ; « il vit et il crut ». Il me suffisait de lever la tête pour voir « la pierre où Jésus reposa et d’où il se releva d’entre les morts ». Je pense souvent à ce moment de grâce et je me souviens de mon ressenti profond ; « si je suis prêtre aujourd’hui, c’est « à cause de lui » et « pour sa cause », en écho aux paroles du Livre des Actes des Apôtres, dans la bouche du consul romain « C’est à cause d’un certain Jésus, que Pilate fit mettre à mort et dont Paul prétend qu’il est vivant » (Actes 25, 19). Oui, je parle de « l’expérience pascale » qui a vocation à concerner chaque chrétien. Je parle de « cette mystérieuse transformation » du cœur et de l’âme qui « rend capable » d’un autre projet que le sien, « par les yeux du cœur » qui devinent « autre chose ». Benoit XVI parlait de « l’expérience Pascale » comme « d’une explosion d’amour, d’une nouvelle dimension de l’être qui l’imprègne et le transforme en le rendant capable de changer et de changer le monde ». Le Pape François dit à sa façon : « Nous vivons, chacun, quelque chose de la résurrection du Christ quand sa lumière illumine nos chemins de vie, et même les moments noirs de notre existence. Quand nous pouvons rire avec ceux qui rient et pleurer avec ceux qui pleurent et que, par notre attitude, notre vie, notre témoignage nous disons et illustrons, avec notre âme : Jésus est ressuscité, il est vivant »…On peut, à ce propos, se souvenir de « la course », de l’empressement, que le texte évangélique évoque, comme cette « quête humaine, personnelle et sociétale qui révèle un désarroi intérieur » qui n’échappe à personne. Ni Pierre, ni Jean, ni Marie Madeleine n’ont accédé à l’évènement de la Résurrection, à la vie « selon le mystère du ressuscité », sans être passé par des moments de confusion, d’incertitude ou d’impatience…pour goûter, enfin, « cette autre vie » qui commence déjà, mystérieusement, en ce monde. C’est alors que « le tombeau vide » prend tout son sens. Jésus n’est plus « parmi les morts » mais « il est transformé » comme nous avons vocation à l’être, malgré les ombres de ce temps…

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Vendredi Saint Office de la Passion 2023

7 avril 2023

Ce récit de la Passion de Jésus est bouleversant. Qu'il soit rapporté par Matthieu, Marc, Luc ou Jean, comme à l'instant, il nous touche au plus profond de nous-même, parce que nous savons et nous croyons que Jésus de Nazareth n'était pas un homme qui se faisait passer pour fils de Dieu, comme l'accusent ceux qui le conduisent à Pilate, mais qu'il était vraiment le Fils de Dieu fait homme et cet homme-là, pour accomplir la volonté de salut du Père, comme il le proclame lui-même. Vrai Dieu, Vrai homme, comme nous le proclamons dans le credo.

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Jeudi Saint

6 avril 2023

On s'attendrait à entendre comme évangile le récit de l'institution, le repas de la cène, les gestes et les paroles accomplis par Jésus la veille de sa mort. Quand on commémore le sacrement du corps du Christ livré pour nous, et du sang versé pour nous et pour la multitude, on attend légitimement le récit de ce moment.

Nous les avons bien entendues, mais non dans le repas que Jésus accomplit la veille de sa mort, mais dans l'acté réitéré, dans ce que vivent les chrétiens dans la célébration hebdomadaire de la Pâques du Christ, source de leur vie.  Il est ainsi dans les années 56, une peu plus de 20 ans après la mort du Christ, comme en témoigne la lettre aux Corinthiens, le texte le plus ancien de la pratique eucharistique dans l'Église apostolique, bien avant la rédaction des évangiles, une décennie plus tard. C'est le Faites ceci en mémoire de moi vécu par les modestes assemblées, célébrant et vivant le mystère pascal, comme nous le faisons nous-mêmes 21 siècles après, annonçant la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. Cette parole donne une perspective non seulement mémorielle, mais d'avenir, eschatologique, à l'eucharistie.

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Dimanche des Rameaux

2 avril 2023

La lecture de la passion de Jésus nous touche profondément : Comment est-ce possible que les hommes soient si durs et ignobles entre eux ? Comment est-ce possible que le Fils Bien aimé du Père connaisse ce sort-là alors qu'il s'est incarné pour le salut des hommes ? Comment se fait-il que Dieu, le tout puissant subisse un tel sort ? St Charles de Foucauld fut marquée par une phrase prononcée par l'abbé Huvelin, curé de St augustin à Paris : « Le Christ a tellement pris la dernière place que jamais personne n'a pu la lui ravir. » Et il s'est employé à rechercher la dernière place, lui qui avait essayé d'autres chemins de réussite, ceux de ce monde. Mais cela ne l'avait pas comblé !

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Rameaux – Année C

2 avril 2023

Quelques mots pour laisser résonner en nous cette passion de l'évangéliste Luc.

Chaque évangéliste relit dans une perspective propre les événements de la passion de jésus, et présente les éléments d'un récit commun, mais aussi des traits uniques de ce moment primordial, où nous revivons la mort, la passion et la résurrection de Jésus

La Passion selon Saint Luc a la particularité de décrire plusieurs moments du chemin de croix de Jésus, ignoré par les autres évangélistes, par exemple le dialogue entre Jésus crucifié et le bon larron.  Parmi les éléments du récit propre à Luc il y a aussi les trois paroles de Jésus : lors du dialogue avec le bon larron (Lc 23,40-43) / la Prière de Jésus au Père avec ces deux paroles : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34) / « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46).

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La Semaine Sainte : Synthèse d’un cheminement chrétien….

31 mars 2023

Les récits évangéliques de la Passion ont vocation à éclairer nos vies et nos cheminements. Si nous y sommes attentifs, tout y est en « annonce » et en « promesses » ; « Jésus monta à Jérusalem »…la vie n’est-elle pas à comprendre comme « une montée », une croissance à assumer et à vivre ? Près de « l’endroit des oliviers »…Nous savons ce que ce que ce « jardin des oliviers » représente de « douloureux » pour Jésus et l’annonce de sa passion. Mais savons-nous que, dans une perspective biblique plus large, ce lieu est « le lieu des pleurs » ? Sans doute, qu’au seuil de la ville sainte de Jérusalem, tant d’hommes, avant nous, se sont demandés comment franchir « un seuil » de vie, traverser une épreuve, assumer un rôle…et, sans fausse honte, ont commencé par pleurer ! « Vous trouverez un petit âne attaché, personne ne l’a monté et dites : le Seigneur en a besoin » …L’âne est bien plus que ce que l’on croit. Il nous est coutumier, mais il révèle le mystère de l’homme dans sa réalité basique, capable d’endurer ou de se cabrer, appelé à porter et à avancer sur un parcours de vie. Celui qu’on réquisitionne pour Jésus est comme « neuf » .à la manière du « tombeau neuf » pour la sépulture de Jésus ! Le cardinal Etchégaray a commenté son parcours de vie et de serviteur de l'Église, avec ces mots « j’avance comme un âne »…« Le Seigneur en a besoin »…curieuse remarque qui annonce ce qui ressemble à la providence… On ne prend pas impunément le bien ou l’âne de son voisin, mais Jésus annonce que cela doit se faire et se fera comme cela arrive parfois dans nos vies…Mais cet âne dit bien plus ! On le couvre de manteaux dessus et dessous et on se réjouit du fait qu’il porte Jésus qu’on honore et qu’on loue « Bénie soit celui qui vient au nom du Seigneur »… « La foule » se montre capable de « reconnaître le Messie », celui qui vient sauver…c’est la même foule qui criera « à mort » quelques jours plus tard…de quoi nous faire comprendre ce que nous sommes, capable du meilleur et du pire, de l’enthousiasme de la Foi et du déni de Foi. Qui l’ignore ? Ainsi sont « les gens », ainsi sommes-nous ! « Quelques pharisiens s’inquiètent » de cette popularité et voit la menace…la suite montrera qu’ils sont capable de tout pour le faire taire…Oui mais Jésus annonce  « si les disciples se taisent, les pierres crieront »…C’est la vocation prophétique des témoins de Jésus, de l'Église que nous sommes…Voilà notre parcours de vie, voilà notre mission et voilà notre joie, qu’en faisons-nous ?…          Père Michel Pagès, recteur

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