Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

Homélie du Dimanche 31 Mars 2024 Jour de Pâques

1 avril 2024

Le lent cheminement de la foi ! Du tombeau vide à la joie de la résurrection ! Voilà le chemin qu'ouvre l'évangéliste Jean, le disciple que Jésus aimait. Et pendant les chapitres 20 et 21 de son Evangile il nous montrera ce lent cheminement de la foi dans le cœur de ses amis. « Jusque-là, les disciples n'avaient pas compris que, selon l'Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts » Il fallait qu'Il connaisse la mort et la traverse pour nous ouvrir le passage vers la vie qui ne finit pas, vers la confiance, la communion dans l'amour.

Ce matin nous lisons ce début du chapitre 20ème. Nous voyons Marie-Madeleine devant le tombeau vide, avec quelques autres femmes sûrement, puisqu'elle dira aux disciples : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a déposé. » Leur affection les a poussées, premières, au tombeau, au petit matin. Mais « c'était encore les ténèbres », nous dit le récit. Non seulement au dehors mais encore aussi les ténèbres dans leur cœur bouleversé. Ce qu'elles cherchent, c'est un corps, celui de leur ami pour que se poursuive l'affection qui les unit à Jésus, pour le toucher, l'embaumer peut-être, enfin, le tenir. Elles voient le tombeau vide, mais cela ne les conduit pas à la foi en Celui qui est vainqueur de la mort. Elles n'en sont pas encore là.

Alors Marie Madeleine court vers les disciples et entraine avec elle Pierre et Jean : Pierre, celui à qui Jésus a confié la mission de conforter ses frères dans la foi, mais Pierre marqué encore par sa fragilité, son reniement et ses larmes ; et puis Jean, le disciple que Jésus aimait, Lui qui était allé jusqu'au bout, au pied de la croix avec Marie, la mère de Jésus, Marie, sœur de sa mère et Marie Madeleine. Oui, c'est bien l'amour qui court le plus vite pour aller à Jésus ressuscité. Marie Madeleine est première au petit matin, Jean arrive le premier tant son amitié pour Jésus lui donne des ailes. Il attendra Pierre pour entrer dans le tombeau. Mais quand il aura vu le tombeau bien rangé sans le corps, il croira à la résurrection de Jésus.  « Il vit et il crut. » Il crut avant de voir le ressuscité. Il crut plus loin que ce qu'il voyait. Pierre, lui, attendra la rencontre au bord du lac au chapitre 21ème de l'Evangile de Jean pour redire à Jésus : « Oui, Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. » Ça y est, il est passé de ses faux désirs à l'accueil humble de l'amour reçu.

 Quant à Marie Madeleine, il lui faudra entendre bientôt Celui qu'elle prendra pour le jardinier l'appeler par son nom « Marie » pour s'ouvrir à la nouvelle présence de Jésus, celle de la foi et non plus celle du toucher, celle de la foi au-delà de ce qu'on touche ou ressent !

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Le réalisme Pascal

29 mars 2024

Les récits évangéliques de « l’événement » de Pâques sont nombreux et variés pour évoquer « les apparitions du Ressuscité » ! Comment ne pas être saisi par le réalisme de ces récits ? : « le trouble d’un tombeau ouvert » (Marc 16,) « la frayeur des femmes » (Marc 16) « l’enthousiasme de Marie Madeleine », l'expérience concrète de Pierre avant Jean… « il vit et il crut » (Jean 20). La foi chrétienne n'est pas symbolique, elle est réaliste ! Il faut nous en imprégner, il faut en faire mémoire, il faut en vivre dans nos vies concrètes. Car ces récits ont vocation à rejoindre et à transcender l’histoire de chacun d’entre nous, l’histoire de tous les hommes et l’histoire du monde….Réalisme, dîtes-vous ? Notez « la frayeur » des femmes » comme si l’événement de la Résurrection avait, à jamais, ce rôle de nous réveiller, de nous dérangerde nous provoquer sur la valeur de nos vies et sur notre destinée…Réalisme dîtes-vous ? « Il n'est plus ici, il vous précède en Galilée »…comme s'il fallait retrouver Jésus ailleurs, autrement, dans « une terre » et « une vie » renouvelée, pour vivre d'une autre présence… Réalisme dîtes-vous ? Certains théologiens parlent « d'une mentalité pascale » ! Comment ? Et si, à la suite des témoins des Evangiles, nous devions apprendre à attendre, à espérer envers et contre tous les bruits du monde, ce qui ne manquera pas de se réaliser ? Que d’impatience en nos vies et dans le monde ? La Foi Pascale s'inscrit au cœur du monde comme une Espérance. Réalisme dîtes-vous ? Et s'il fallait ne pas cesser de « nous étonner « ? Le texte évangélique le dit de Pierre « tout étonné de ce qui était arrivé » ! L’événement de la Résurrection porte cette capacité de savoir  nous étonner de l'œuvre de Dieu en nos vies et dans le monde tel qu'il est, si violent et si fragile. La Foi Pascale est par nature dynamique et dynamisante. Elle nous pousse, à avancer, à progresser.

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Homélie du Dimanche des Rameaux 24 Mars 2024

26 mars 2024

Qui donc est l'homme pour que Dieu l'aime ainsi ? Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?

Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils, son Unique, Celui qui a tout son amour, Celui en qui Il met toute sa joie, afin que tous ceux qui croient en Lui ne périssent pas mais aient la vie éternelle. Or la vie éternelle, c'est de le connaître, Lui le seul Dieu, le vrai Dieu et Celui qu'il a envoyé !

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La Semaine Sainte…

22 mars 2024

Bien sûr, ce monde est difficile et violent…Bien sûr, il y a tant de défis et de questions…Bien sûr, il y a chacune de nos vies avec son lot d'urgence… bien sûr…et pourtant…il est des moments où nous sommes comme invités à voir  d'une autre manière, tous les enjeux de ce monde et tous les enjeux de nos vies…N'est-ce pas l'enjeu de ce que nous appelons « la Semaine Sainte » ?  Entrer  dans ce que St Paul décrit comme « un mouvement ascensionnel » (Philippiens 2, 6-11) qui nous a, en quelque sorte, « pris en charge », dès l'Incarnation. Il s'est développé à travers la succession des jours pour aboutir au Vendredi Saint et à Pâques. On dit, un « anéantissement pour une élévation ». On dit aussi, une « solidarité » que Jésus embrasse afin d'assumer tous les hommes et tous leurs défis, mais pour les faire mystérieusement grandir ! Entendons bien, le plus humble des hommes, le plus pécheur, le plus petit détail de notre vie, porte en germe, une plénitude, un achèvement, on dit, une glorification. Vous êtes-vous vraiment senti invité, avec le plus ordinaire de votre vie, à vivre ce « mouvement », cette « élévation » ?

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Homélie du Dimanche 17 Mars 2024

17 mars 2024

La demande de ces Grecs venus de l'étranger à Jérusalem pour la fête de la Pâque nous est proposée au début de cette quinzaine où nous allons faire mémoire des heures douloureuses de la vie terrestre de Jésus : « Nous voudrions voir Jésus ! » Oui, nous voudrions voir Jésus, nous voulons voir Jésus, reconnaître le visage de Celui qui aime jusqu'au bout, de Celui qui n'est vaincu ni par la mort, ni par la souffrance, ni par la haine, la faiblesse, l'orgueil, la violence, l'injustice des hommes. Comprendre Celui qui dit à André et à Philippe : « Vais-je dire : Père, sauve-moi de cette heure-ci ?  Mais non ! C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! » Communier à son combat intérieur face à la perspective tragique de ce qui va lui arriver et à la tentation de fuir cette heure. Nous voulons entendre et comprendre au fond de nos cœurs, ce lieu de la Nouvelle Alliance comme le dit le prophète Jérémie, la voix du Père qui dit : « Je l'ai glorifié et le glorifierai encore ! » Reconnaitre sa gloire dans ces heures tragiques ! Ne pas être aveuglés par ce qui se donne à voir, la fragilité, Jésus défiguré et rejeté, mais discerner ce qui est promesse et lumière de vie dans son obéissance, sa confiance au Père et son amour infini pour les hommes ses frères. Reconnaître la fécondité mystérieuse du grain de blé jeté en terre : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Croire que « celui qui aime sa vie la perd ; et que celui qui s'en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. » Entendre Jésus dire : « Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ! Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. »

Ils l'ont compris tous ceux et celles qui se sont dessaisis de leur vie mais l'ont sauvée aux yeux de Dieu. Je pense dans l'histoire récente aux moines de Tibhirine ou à Mgr Claverie qui n'ont pas cherché à sauver leur vie mais s'en sont détaché pour porter des fruits de communion, de fraternité, de fidélité. Je pense à tous ceux et celles qui se donnent totalement dans ce qu'ils font, de tous ceux et celles qu'on admire en reconnaissant qu'ils ont été jusqu'au bout dans leur travail, leur service, leur fidélité, leur amour. Je pense encore à tous ceux et celles qui ont eu le geste juste au moment voulu, à Arnaud Beltrame, cet officier de gendarmerie qui a pris la place d'une personne otage à Trèbes près de Carcassonne, voici 4 ans ; ou encore au Père Maximilien Kolbe dans le camp d'Auschwitz qui a pris la place d'un père de famille et a été fusillé ; et puis et surtout je pense à tous les anonymes qui humblement se détachent de leur vie et font face à leurs épreuves ou à celles de leurs proches, à ces parents, à ces mamans qui accueillent la vie qui vient, même celle, fragile, marquée par le handicap, à ceux et celles qui accompagnent la vie jusqu'au bout. Ils ont le geste juste : ils se détachent de leur vie et la sauvent. Leur sont ouvertes les portes de la gloire, celles de la vie qui ne finit pas, celle qu'ouvre l'amour, le don de soi, la confiance en Celui qui donne la vie qui ne finit pas, la vie éternelle, celle qui est sans fin. Telle est la gloire de Dieu, la gloire qui vient de Dieu : celle que trouve celui qui se donne en toute confiance et détachement de soi.

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Quelle est votre heure ?

15 mars 2024

Jésus parle fréquemment « de son heure », « l'heure est venue », « c'est pour cela que je suis parvenu à cette heure » (Jean 12, 20-33). Comme si nous devions prendre la mesure de l'heure dans laquelle nous vivons ! Vous savez de ces moments forts, importants, parfois heureux ou dramatiques de nos existences, pour en déceler l'enjeu. Pour preuve, ce « décalage » entre ces grecs qui « veulent voir Jésus » et l'attitude de Jésus…Philippe les conduit et voilà que Jésus paraît plus grave : « L'heure est venue où le fils de l'homme doit être glorifié. Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Maintenant je suis bouleversé, que vais-je dire ? Père, sauve-moi de cette heure, mais non, c'est pour cela que je suis parvenu à cette heure ». L'exercice du ministère, m'a conduit à ce constat d'un « décalage » fréquent entre les attentes des hommes, leur liberté, leurs prises de consciences des choses importantes et des choses moins importantes…et ce que Dieu veut leur dire, ce que Dieu attend d'eux par Jésus ! « L'heure » que Jésus évoque, c'est cela, ce qui, soudain prend de l'importance, de la valeur, de la profondeur, du sens, en dépit des obstacles et des épreuves…Et « cette heure » vient toujours ! Etre interpellé par les mots de Jésus, c'est bien ! Tenter de le connaître et de vivre selon ses appels, c'est mieux ! Comprendre que l'enjeu de notre vie, c'est là où nous sommes attendus. C'est établir dès lors une échelle de valeur qui bouscule l'évidence des choses et nous veut « en vérité » ! Au constat quotidien du « temps qui passe », les moments de joie ou d'épreuve, les rencontres, les étapes où tout va si vite et nous pousse à nous interroger sur ce que nous en retirons, ce que nous en faisons.  « C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure » dit Jésus. Les regrets ne servent pas à grand-chose, c'est ce que nous retirons des expériences qui a vocation à « porter du fruit ». « Qui aime sa vie la perd, qui s'en détache la garde pour la vie éternelle ». Il ne s'agit pas de dénigrer sa vie, il s'agit de la comprendre au travers de ce qu'elle nous donne de vivre, même fugacement, la rencontre qu'elle nous prépare ! Par sa Passion et sa Résurrection, nous sommes engendrés à une vie nouvelle, c'est une nouvelle naissance et une croissance….Il nous associe à ce mystère. Regardons St Paul, il parle de sa prédication comme d'une « œuvre d'enfantement » qu'il paie de sa personne.     Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire Saint Jérôme

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