Père Michel Pagès | 29 mars 2024
Les récits évangéliques de « l’événement » de Pâques sont nombreux et variés pour évoquer « les apparitions du Ressuscité » ! Comment ne pas être saisi par le réalisme de ces récits ? : « le trouble d’un tombeau ouvert » (Marc 16,) « la frayeur des femmes » (Marc 16) « l’enthousiasme de Marie Madeleine », l'expérience concrète de Pierre avant Jean… « il vit et il crut » (Jean 20). La foi chrétienne n'est pas symbolique, elle est réaliste ! Il faut nous en imprégner, il faut en faire mémoire, il faut en vivre dans nos vies concrètes. Car ces récits ont vocation à rejoindre et à transcender l’histoire de chacun d’entre nous, l’histoire de tous les hommes et l’histoire du monde….Réalisme, dîtes-vous ? Notez « la frayeur » des femmes » comme si l’événement de la Résurrection avait, à jamais, ce rôle de nous réveiller, de nous déranger, de nous provoquer sur la valeur de nos vies et sur notre destinée…Réalisme dîtes-vous ? « Il n'est plus ici, il vous précède en Galilée »…comme s'il fallait retrouver Jésus ailleurs, autrement, dans « une terre » et « une vie » renouvelée, pour vivre d'une autre présence… Réalisme dîtes-vous ? Certains théologiens parlent « d'une mentalité pascale » ! Comment ? Et si, à la suite des témoins des Evangiles, nous devions apprendre à attendre, à espérer envers et contre tous les bruits du monde, ce qui ne manquera pas de se réaliser ? Que d’impatience en nos vies et dans le monde ? La Foi Pascale s'inscrit au cœur du monde comme une Espérance. Réalisme dîtes-vous ? Et s'il fallait ne pas cesser de « nous étonner « ? Le texte évangélique le dit de Pierre « tout étonné de ce qui était arrivé » ! L’événement de la Résurrection porte cette capacité de savoir nous étonner de l'œuvre de Dieu en nos vies et dans le monde tel qu'il est, si violent et si fragile. La Foi Pascale est par nature dynamique et dynamisante. Elle nous pousse, à avancer, à progresser.
Rien n’est étranger au Ressuscité ! Rien ne le laisse indifférent ! Tout le concerne et l’appelle…notre vie concrète, notre corps, nos désirs d’intelligence, nos projets, le goût des choses…Tout l'appelle et l'invoque comme s'il fallait réapprendre à lire sa vie « autrement »…Voilà le réalisme de la Pâques de Jésus. Voilà notre espérance et voilà notre joie. Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire