Une « semence » est en nous…

Père Michel Pagès |  14 juin 2024

Qui l'ignore ? Par le Baptême, le Royaume de Dieu a commencé en chacun de nous ? Il a commencé son œuvre dans le monde depuis la venue du Christ Jésus ! Nous ne savons pas trop bien ce qui se passe en nous. Nous ne connaissons pas les profondeurs de l'histoire du monde et pourtant ! Ce dont nous devons être sûrs, c'est que « le Christ grandit » en nous et dans le monde. Nous  ne savons pas trop « comment » mais il grandit ! C'est l'enseignement des deux paraboles de l'évangile du jour (Marc 4, 26-34). « Il en est du Règne de Dieu comme d'un homme qui jette en terre la semence… Il en est du règne de Dieu comme la graine de moutarde en terre, la plus petite de toutes les semences »…Faut-il nous étonner de ce qui a visage d'humilité dans ces images où il nous est dit que tout commence par ce qui est petit ? Rien d'impressionnant, pas d'esbroufe, mais une semence qui promet du fruit et une forme ou l'autre de promesse. La Parole de Dieu serait donc ainsi, forte par ses promesses et humble dans son expression ? Sûrement comme la manière d'être de Dieu, une toute puissance cachée, toute en promesse et en vitalité future, si, comme la terre, nous lui donnons l'hospitalité. La semence de Dieu fait son chemin, toujours…comme une parole ajustée, une rencontre, une présence, une expérience peuvent bouleverser une vie, la transformer en un visage « autre ». « Le pape, combien de divisions » disait Staline du haut d'un orgueil humain effondré. La Parole de Dieu, annonce du Royaume qui vient, est irrésistible, indéracinable, sûre dans ses promesses, aussi sûre qu'une semence, au point qu'un jour, « quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères et étend ses longues branches pour accueillir les oiseaux du ciel ». « Qu'importe que ce soit par zèle ou par envie, du moment que la Parole est annoncée » dit St Paul (2 Tm 4,2) Alors méditons et examinons-nous. Le Christ a vocation à tout transformer pour nous conduire à notre destinée ultime et pour cela, il veut notre concours, le voulons-nous ? La Parole de Dieu prend son temps pour agir et transformer, c'est ce qui parfois, nous désespère, mais le temps est un partenaire objectivement humain et positif, en sommes-nous si sûrs ? Et puis le piège de la tentation de l'efficacité humaine ou apostolique comme si tout dépendait de nous ?  « Qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit » cela s'appelle « Espérance ». Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire