Père Michel Pagès | 13 janvier 2023
Le cycle de Noël achevé, nous voici rendus « au quotidien » de » notre vie baptismale. Avez-vous noté qu’au sortir de la fête de « l'Épiphanie », (« manifestation » de Jésus à toutes les réalités du monde), le récit du baptême donné par Jean, apparaît clairement comme « une autre manifestation » de ce qu’est Jésus, de ce qu’il vient faire en nos humanités et dans toutes les réalités du monde ? Les mots de Jean sont lourds de sens : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève LE péché du monde » (Jean 1, 29-34). Jésus n’enlève pas une liste approximative d’erreurs en nos vies, il touche une réalité de fond qui concerne LE monde et donc tout homme et qui justifie la venue Christ et son Salut. Il libère fondamentalement tout homme de ce que l’on nomme « le péché originel » ou « la blessure fondamentale ». Cette « blessure » est de l’ordre « d’une expérience existentielle » en toute vie et qui peut tout déformer. Cette découverte fondamentale vient un jour ou l’autre dans la conscience de chacun, mais aussi dans la conscience des peuples, et cette conscience nous permet d’avancer. Face à cette réalité, l'Évangile parle d’une « libération » à vivre. On est dans le registre d’une « oppression » » dont on doit être libéré afin de vivre. Mais qui est ce Dieu qui veut nous rencontrer en vérité ? Qui est ce Dieu qui a envoyé son Fils pour nous sauver d’une réalité à ce point blessante qu’elle se dit dans « le mal », « la souffrance » et « la mort » ? « Les ténèbres » dont parle l'Écriture tiennent à un « mystérieux refus des choses de Dieu » au cœur d’une liberté que tous, nous avons reçu. Le Baptême « dans le Christ » opère cette œuvre de guérison et de manière fondamentale mais il inscrit en chacune de nos vies des questionnement nécessaires ; Comment le péché va contre « la liberté fondamentale » que Dieu me donne ? A quoi ressemble vraiment « l’attrait » du péché dans ma vie d’homme ? Quelle est la réelle « emprise » du péché en ma vie ? Charles Péguy écrivait ; « qu’il n’y avait pas trop de toute une vie pour que l’eau qui a été versée sur notre tête le jour de notre baptême descende jusqu’à nos pieds »…Comme si le combat de toute vie chrétienne consistait à faire en sorte que cette grâce vienne habiter la totalité de nos personnes, pas seulement pensées, paroles, actions, désirs ou rêves mais l’être tout entier appelé à sa lumière. Une œuvre de libération, je vous dis, rien de moins ! Père Michel Pagès, recteur
« Ce qui a de la valeur c’est d’être chrétien et non de le paraître » Saint Jérôme