Père Michel Pagès | 7 octobre 2022
Rappelez-vous…« Seigneur, augmente en nous la Foi » s’exclamaient les proches de Jésus, et sa réponse « La Foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous déplaceriez les montagnes (Luc 17, 5-10). Jésus veut nos progrès dans la vie de Foi et nous voilà avec ces dix lépreux qui appellent au secours. Jésus ne demande rien, ne vérifie rien de leur Foi, il agit et purifie ! Curieusement, il lit dans les cœurs et les démarches humaines et y reconnait quelque chose de la Foi. « Ta Foi t’a sauvé » dira-t-il au seul capable de remercier, le lointain en apparence, le lépreux samaritain. Voyez bien que la Foi c’est tout autre chose qu’un calcul, un donnant-donnant, une quantité. La Foi c’est une capacité dans le cœur de tout homme pour « appeler le ciel » quand on n’y arrive pas et pour « remercier » quand on reçoit ! Regardez bien votre vie et celle de tous les hommes, de tous les temps et de toutes les cultures : ont-ils autre chose en eux que cela ? D’abord, une expérience d’appels, de cris, quand la vie, les évènements, les épreuves nous éprouvent. Mais aussi l’expérience du « merci », en se demandant parfois pourquoi ce « don » et cette capacité à « rendre grâce », comme une « louange ». Toute l’histoire de l’homme et son possible Salut passe par ces deux attitudes. Le récit de ce jour (Luc 17, 11-19) nous le raconte. Tous les « lépreux », on pourrait dire « les défigurés/blessés de la vie » appellent et attendent une lumière et nous pouvons tous « être défigurés/blessés » un jour. Jésus répond, il rejoint, il agit, il guérit…Mais nous savons tous aussi, que peut poindre ce qu’on appelle « l’ingratitude humaine » et il faut « faire avec » : « Un seul revient sur ses pas pour remercier ». Alors que retirer de tout cela ? Au final, celui qui semblait loin est proche et sa vie l’attache à Jésus avec qui il va continuer de grandir pour donner à son tour, quand il s’entend dire : « Va, ta Foi t’a sauvé ». Un avenir de tous les possibles s’ouvre pour lui désormais. Ceux qui s’en vont, bénéficiaires de la même bienveillance et qui oublient de remercier, resteront mystérieusement silencieux et stériles, incapables de donner.
A l’invitation de notre Archevêque, nous sommes tous invités à retrouver, en Diocèse, la générosité et la joie du témoignage « dans la force de l’Esprit ». Sûrement pas l’ingratitude ou le repli. Vous êtes-vous interrogés sur le témoignage que vous pouvez donner et comment ? Père Michel Pagès, recteur