Père Michel Pagès | 20 janvier 2023
«Jésus commença à proclamer : convertissez-vous car le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 4, 12-23) ou traduit autrement « Jésus commença à proclamer : changez radicalement car le Règne des cieux s’est approché ». « Approché » comme une poussée de vie que Jésus propose et qui fait qu’on peut changer de vie et de comportement, non parce que notre péché est dénoncé, mais parce que l’amour de Dieu s’est enfin révélé à nous. Nous sommes désormais appelés à aimer non pour être aimé mais parce que nous sommes aimé et parce que le Christ s’est « approché » de nous. L’appel nominatif des disciples laisse deviner que la mission de Jésus est d’appeler tous les humains et chacun d’eux, à ouvrir leur cœur à cette « approche ». La spontanéité de leur réponse nous donne à entendre combien cet appel peut combler une vie et combien cet appel est urgent pour le monde. « Aussitôt ils le suivirent ». Et la feuille de route est claire ; « Je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Jésus ne réduit pas ses disciples à l’écoute d’un enseignement mais il en fait des collaborateurs de sa mission, eux qui ont fait l’expérience d’un amour sur leur vie et d’une générosité qui peut remplir une vie. Le contenu de la mission porte sur une forme bien réelle de « guérison » : « Il guérissait toute maladie et toute infirmité ». Plus loin l’évangéliste précisera ; « Il appela les Douze disciples et leur donna autorité pour chasser les esprits mauvais et guérir toute maladie et toute infirmité » (Mt 10,1). La guérison est un thème majeur pour Jésus et qui sommes-nous pour réduire cette annonce à un symbole ? Essayez de relire les évangiles en relevant les guérisons de Jésus qui touchent aux corps, aux consciences et à toutes sortes de mal et vous verrez combien ce thème est majeur. « Guérir » c’est être transformé, c’est être renouvelé, c’est trouver la force de traverser une épreuve, c’est prendre un nouveau départ en laissant les filets qui peuvent nous retenir et nous empêcher de vivre autrement. On a pu s’interroger sur « la tristesse » de l’homme riche (Mt 19, 22) qui a tant de mal à se détacher de tout ce qu’il possède et le retient. Le pape François dit ; « Nous en pouvons pas trouver la vie en restant tristes, sans espérance et en demeurant prisonniers de nous-mêmes. Ouvrons nos tombeaux scellés pour que Jésus entre et donne vie. Présentons faiblesses et chutes, rancunes et peurs mais surtout que le Seigneur nous libère du piège des chrétiens sans espérance comme s’il était absent de nos vies. L’Espérance chrétienne est une vraie force de vie qui nous est proposée ». En voulons-nous vraiment ? Père Michel Pagès, recteur