Prenons la main que Dieu nous tend…

Père Michel Pagès |  9 mai 2025

« Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles suivent mes pas » (Jean 10, 27-30). C'est donc bien comme « berger » que Jésus se situe, lui, le Ressuscité qui veut guider chacun sur son chemin de salut. Je note que « le vrai berger » comme il se nomme, est d'abord celui qui fut « offert tel un agneau ». Cela nous a été rappelé par le Livre de l'Apocalypse (7, 9-17) Comme si l'on ne pouvait « guider » que parce qu'on a d'abord été « agneau », livré, donné à un peuple, solidaire de la marche humaine. C'est donc bien cette proximité, cette connaissance de l'âme humaine, qui peut guider les hommes et qui résume la mission même de Jésus en ce monde et de son Eglise. J'ai cela dans le cœur en priant le Bréviaire en ce temps pascal : « Ne cherchons pas hors de nos vies à retrouver son passage, il nous rejoint sur nos sentiers, mais au-delà de notre mort c’est lui encore, qui nous attend sur le rivage ». Jésus précise : « Je leur donne la vie éternelle » comme une invitation à comprendre que, si l'on accepte d'être guidé et conduit, c'est vers plus large et plus grand que soi ! « La vie éternelle » dit de la vie qu'elle est une promesse d'accomplissement. Si nous comprenons que notre vie s'enracine dans cette conviction « de vie éternelle », alors nous comprenons le projet de Dieu sur nous. Nous prenons conscience que le Père demeure fidèle et que nous pouvons le suivre. « Personne ne peut les arracher à la main du Père » dit Jésus. Le péché, aux multiples visages, c'est ce qui peut nous éloigner de Dieu, nous « arracher » à lui, mais nous valons plus que cela. Nous pouvons tout traverser avec lui. Et nous voilà invités à entendre une promesse capable d'unifier nos vies : « Le Père et moi nous sommes un ». Le chemin de la vie éternelle passe par une forme ou l'autre « d'unification » de nos vies à l'exemple de ce que Jésus vit avec le Père. Nous sommes appelés à « entrer dans une communion ». C'est aussi cela qu'il faut interroger en nos vies ; sommes-nous si unifiés que cela ? Ne sommes-nous pas plutôt dispersés, divisés, écartelés, tiraillés, parfois opposés ? Il est juste de dire que  Dieu, en Jésus,  nous tient la main. Cette main ne nous retient pas, elle manifeste une présence, un soutien, une aide comme on le fait par amour ou amitié.  « Prenons la main que Dieu nous tend, voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre, l'unique Esprit bénit ce temps, le temps de vivre en grâce avec nos frères » chante le poète…Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire