Homélie du Dimanche 7 Mai 2023
Mgr Georges Pontier | 7 mai 2023
L'évangéliste Jean nous conduit toujours plus loin dans la révélation du mystère qu'est Dieu et du mystère que nous sommes. Nous avançons dans la lecture de ce chapitre quatorzième de son évangile et nous nous reconnaissons dans les questions de Thomas ou de Philippe qui montrent combien seul Jésus peut nous conduire dans la compréhension, dans le cœur, du Dieu qu'il est et dans son projet à notre égard. A Thomas qui cherche le chemin pour aller où Il va, Jésus proclame « Je suis le chemin, la vérité et la vie : personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Et à Philippe qui lui demande de leur montrer le Père, il répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi. » Alors il n'est pas étonnant que l'apôtre Pierre dans sa première lettre écrive : « Bien-aimés, approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. » Oui, approchons-nous, du Seigneur Jésus. Il est le chemin, la vérité et la vie. Il est la pierre vivante sur laquelle tout l'édifice est bâti. Qui le voit, voit le Père.
« Aimer quelqu’un…c’est apprendre à le lire »
Père Michel Pagès | 5 mai 2023
Connaître et reconnaître Jésus est un véritable défi. Dans l’évangile, Jésus interpelle Philippe « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 1-12). C’est surtout « qu’on ne connaît pas Jésus seulement selon la chair » (2 Co 5, 16). L’histoire de l'Église et du monde dans sa quête de sens, a donné de Jésus et de son mystère, tant et tant de visages…Le véritable visage du Christ, est inscrit en nous par un don, le sacrement du Baptême et, jour après jour, nous avons vocation à le découvrir et à le manifester. C’est l’œuvre de l’Esprit en nous et dans le monde. De la même façon, le visage de chacun d’entre nous ne se réduit pas à ses traits extérieurs, il est appelé à « se révéler » : « Aimer quelqu’un c’est apprendre à le lire » écrit le poète. C’est bien cela : « Apprendre » ! Le monde révèle sa part de vérité dans cette recherche, dans cette patience et dans ce respect…Dans notre société l'Église a participé à « donner un visage » au Christ…Mais, de tout temps, il est des hommes qui agissent comme des gourous, ils se disent « être la voie », la vraie, la seule. Ils prétendent qu’il faut venir à eux sans réserve et sans condition et qui retiennent tout pour eux…Quand Jésus dit : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » il renvoie à son Père et à la libre recherche de tout homme qui veut connaître le sens de sa propre vie. On a dit de Jésus qu’il était « le passeur ». Il ne « retient pas », il « appelle » et respecte : « Voulez-vous partir vous aussi ? ». Jésus dilate les cœurs et les consciences pour que chacun avance dans sa vie et se mettent à sa suite, il ouvre un chemin authentique de libération et de paix…Pierre dit de Jésus ; « Qu’il est la pierre vivante, angulaire, pourtant rejetée par les hommes »…Les chrétiens ont vocation à être « des pierres vivantes et de grande valeur » (I P 2, 4-9) envers et contre tout et à leur rythme…On ne peut refuser cette réalité ; le destin de chacun en ce monde se joue dans la liberté d’accepter ou de refuser Dieu et dans le respecter de tous ! Tôt ou tard, « les masques tombent » et chaque vie, chaque société révèle sa vérité, imparfaite mais en attente de salut. Bien sûr que le visage des chrétiens a connu bien des aléas au long des siècles, mais ce visage a contribué à façonner, à transformer, et même à faire progresser la vie des hommes…qui l’ignore ? Qui le respecte ? Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 12) Père Michel Pagès, recteur
Homélie 4ème dimanche de Pâques
Père Christian Teysseyre | 30 avril 2023
La voix du berger et la vocation
Cette image du berger – que le Christ emploie pour parler de lui et de nous – nous rencontre et nous parle, elle est porteuse de bienfaits, tant nous percevons dans le Christ un amour total et miséricordieux pour chacun, un engagement sans défaut dans sa manière d'être, tant nous percevons aussi notre besoin d'être guidés pour trouver la vie. Jésus se définit et se montre le Dieu-berger qui conduit et prend soin de son peuple, réalisant l'annonces des prophètes.
Homélie du Dimanche 30 Avril 2023
Mgr Georges Pontier | 30 avril 2023
« Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » Tout au long de sa vie terrestre Jésus emploie des images pour révéler qui il est et quelle est la mission que le Père lui a confiée. Dans cet extrait du beau dialogue que nous rapporte l'apôtre Jean dans le chapitre dixième de son évangile il entremêle deux images qui se complètent et nous enseignent.
Franchir « des portes » et un jour « la porte »…
Père Michel Pagès | 28 avril 2023
Comment nous lasser de l’image du « berger » ? Comment ne pas nous réjouir d’être conduits par Jésus qui est venu accompagner tout chemin d’humanité vers sa part de lumière ? Mais Jésus précise ; « Moi, je suis la porte de la bergerie » (Jean 10, 1-10). Qui ignore ce mouvement spontané des brebis devant la porte de la bergerie attendant que le berger leur ouvre ? Parce qu’elles connaissent leur maître, parce qu’elles lui font confiance, parce qu’il est fidèle, parce qu’il prend soin d’elle et elles le savent ! J’aime à penser à ce mouvement quotidien des brebis qui, soit accèdent à la prairie, soit viennent se retrouver dans la chaleur de la bergerie, en franchissant « la porte ». C’est bien ce mouvement là qu’il nous faut scruter et sur lequel il nous faut méditer pour avancer encore sur le chemin de la Foi. Jésus est clair, il est « la porte », l’accès au Père, au Royaume, à « la maison » où Dieu nous a préparé une place. Je sais, les chemins vers Dieu, dans l’immense quête des hommes, sont nombreux mais « l’accès » qui ne peut tromper, c’est Jésus. Comme si, après des chemins de traverse ou des impasses, il fallait y revenir toujours ! Je pense aux tâtonnements des siècles, je pense aux erreurs et aux impasses finalement dénoncées dans l’histoire des hommes, je pense à chacun de nous…Peut-être faut-il avouer qu’à certaines heures de nos vies, nous nous sommes trompés de « porte », que nous avons pris des « chemins détournés » ? L’image d’un troupeau de brebis nous est donnée pour creuser la force de la fidélité. Mais aussi que nous entendions « le défi du temps » dans nos sociétés et dans nos vies. Comme s’il fallait que « chaque matin » nous renouvelions notre fidélité à « la porte », c’est-à-dire au bon chemin où nous sommes appelés. Comme si chacun de nos choix au quotidien, avait valeur de test et d’endurance…Saint Augustin était un « chercheur de Dieu ». Il a interrogé « le temps » et « le sens du temps », et il a fini par en donner une définition majeure qui vaut pour comprendre l’enseignement de Jésus et la grande quête des hommes depuis qu’ils sont hommes ; « Le temps, c’est l’exercice de la patience de Dieu pour nous ». Car le Bon Pasteur est fidèle et « ne veux perdre aucune de ses brebis », alors, il ne se lasse pas de se tenir à « la porte », de montrer le chemin, de faire entendre sa voix, de nous appeler par notre nom…Alors l’ultime « porte » sera celle du « retour à la maison » pour notre joie, le croyez-vous ? Père Michel Pagès, recteur
Homélie du Dimanche 23 avril
Mgr Georges Pontier | 23 avril 2023
Les auteurs des évangiles, Matthieu, Marc, Luc et Jean n'ont pas oublié combien cela avait été laborieux pour eux, disciples de Jésus d'entrer dans la foi en sa résurrection, dans la relation nouvelle, réelle avec Lui, avec celui-là même dont la mort avait éprouvé toute l'espérance qu'ils avaient mise en Lui, Jésus de Nazareth, avec lequel ils avaient cheminé pendant de longs mois. « Et nous qui espérions que c'était lui qui allait délivrer Israël » disent les deux disciples rentrant chez eux, désemparés, tristes, enfermés dans leur déception. Et ce n'est pas les dires de quelques femmes qui ont vu le tombeau vide et qui ont rendu leur témoignage qui ouvrira les yeux de leur cœur : Ils quittent Jérusalem et rentrent chez eux.