Sanctuaire Saint-Jérôme L'Adoration Perpétuelle à Toulouse

19 mars 2021 SAINT JOSEPH par le père Lizier de Bardies

23 mars 2021

Le 8 décembre dernier, fête de l'Immaculée Conception, à l'occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l'Église universelle, le pape François nous a donné une belle Lettre apostolique qu'il intitule « Avec un cœur de père » et qu'il consacre précisément à la figure
paternelle de saint Joseph. « Le but de cette Lettre Apostolique est de faire
grandir l'amour envers ce grand saint, pour être poussés à implorer son
intercession et pour imiter ses vertus et son élan. »
Rappelant que Joseph a aimé Jésus, Jésus qui est appelé dans les quatre
Évangiles « le fils de Joseph », François souligne que saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien. Et il rappelle les titres que les papes ont donné à celui-ci : Pie IX l'a donc déclaré « Patron de l'Église Catholique », Pie XII l'a présenté comme « Patron des travailleurs », et Jean Paul II comme « Gardien du Rédempteur ». Le peuple enfin, écrit-il, l'invoque comme « Patron de la bonne mort ».
Mais ce qui va introduire la méditation du pape, c'est la grande proximité que
celui-ci voit dans la figure de Joseph. La pandémie dont nous souffrons nous fait prendre conscience que « nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, écrit le pape, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n'apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d'écrire aujourd'hui les évènements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d'entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l'ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant d'autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. » Alors le pape nous invite à trouver en saint Joseph – l'homme qui passe inaperçu, l'homme de la présence quotidienne, discrète et cachée – un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés.
Trouver en Joseph un intercesseur : la grâce des grâces que nous allons demander à saint Joseph sera celle de notre conversion. Le pape termine sa lettre par une brève prière : « Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie. À toi Dieu a confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est devenu homme.O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous sur le chemin de la vie. Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage, et défendsnous de tout mal. Amen. »

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Homélie du 14 fevrier 2021 A. de Percin Diacre

22 février 2021

Frères et sœurs,

Lors du passage de l'évangile de saint Marc que nous avons entendu, un lépreux vient se prosterner devant Jésus et lui demander d'être purifié. Alors que le plus souvent l'Evangile parle de guérison, ici le mot employé est celui de purification. Cette différence tient à la nature particulière de ce mal, que l'on appelait lèpre à l'époque, mais qui recouvrait bien des maladies de peau qui n'étaient sans doute pas la lèpre au sens médical que nous lui donnons aujourd'hui. Celui qui en était atteint était impur, à cause des impuretés de la peau qui identifiaient le mal, et aussi parce qu'il se trouvait mis à l'écart du reste du peuple, de ceux qui étaient purs de cette maladie.

Mais plus profondément, nous le savons, la lèpre n'était pas identifiée à une impureté rituelle seulement en raison des risques de contagion ou de l'apparence désagréable qu'elle donnait à ceux qui en était atteints, mais aussi parce que l'on considérait qu'elle était le signe extérieur d'une impureté intérieure. Le lépreux n'était pas exclu du peuple seulement en raison de sa maladie, mais aussi en raison du péché que celle-ci manifestait. Il était isolé de la communauté pour éviter que ce péché ne contamine le peuple tout entier.

Cet épisode n'est donc pas une guérison du type de celles que Jésus a déjà opérées à Capharnaüm, ou de celles qu'il accomplira dans la suite de l'évangile. Il s'agit d'une purification, c'est-à-dire que cet homme est délivré non seulement de sa maladie, mais aussi de ce qui est sensé en être la cause, c'est-à-dire du péché qui habite son cœur.

Ce lépreux qui vient se prosterner devant Jésus, et qui brave ce faisant l'interdit de la loi, fait donc un double acte de foi : il croit que Jésus peut le guérir de sa maladie, mais il croit aussi que le Christ est capable de purifier son cœur. Le début de la mission publique de Jésus, tel que nous le présente l'évangile de saint Marc, nous manifeste à la fois que la Parole de Dieu est à l'œuvre dans la personne de Jésus -« Je le veux, sois purifié, et à l'instant même il fut purifié » (Mc 1, 41)- mais aussi que l'efficacité de la parole de Jésus repose sur la foi de ceux qui l'accueillent.

Ceci nous invite à nous demander comment nous recevons la parole de Dieu dans notre vie, comment nous en reconnaissons l'efficacité, comment nous nous approchons de celui qui est la Parole du Père, et avec quelle foi nous le prions. Sommes-nous dans les dispositions intérieures de cet homme lépreux, capable de se prosterner publiquement devant Jésus en reconnaissant qu'il est pécheur et de se tourner vers lui pour lui exprimer son espérance de pouvoir être purifié par la puissance de sa parole ?
Quand le lépreux supplie : « si tu le veux, tu peux me purifier » (Mc 1, 40) il ne veut pas dire que le Christ choisirait arbitrairement d'exercer sa puissance à l'égard des uns et pas à l'égard des autres, mais il exprime la conviction que le Christ est celui qui peut purifier l'homme tout entier.
C'est pour cela qu'il est venu, « pour proclamer la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 38). L'évangile de dimanche dernier se concluait ainsi : « Il parcourait toute la Galilée proclamant l'évangile et chassant les esprits mauvais » (Mc 1, 39).

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Homélie du 31 01 2021 par Arnaud de Percin Diacre

6 février 2021

Chers sœurs et frères,

« Voici un enseignement nouveau, donné avec autorité » dit la foule qui a été témoin de la force de la Parole du Christ.

La Parole de Jésus a libéré un homme d'un esprit impur. Le Christ a fait un exorcisme. Situé au tout début de l'évangile de saint Marc, cette libération faite par Jésus, nous dit combien le Seigneur souhaite une humanité libérée. Libérée de tout ce qui l'aliène, de tout ce pour quoi l'humanité n'est pas faite pour, selon le projet de Dieu.

Jésus rend à l'humanité sa dignité. L'homme de l'évangile, sauvé par Jésus, est à nouveau pleinement en possession de lui-même. Il a un cœur et un esprit libres. Libres pour vivre, agir et aimer en homme responsable.

La liberté est la condition fondamentale de l'amour. Elle rend l'être humain pleinement responsable. Elle lui donne de se réaliser en tant que personne et lui donne de conduire sa vie avec le Seigneur. Finalement, Jésus rend l'homme de l'évangile à la vie. Jésus fait de cet homme un vivant.

« La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant » écrivait saint Irénée au 2ème siècle :

  • Vivant, c'est-à-dire non pas étouffé par des éléments qui l'entravent en aliénant sa dignité humaine et sa vocation d'enfant de Dieu
  • Vivant, c'est-à-dire qui accepte de vivre d'une manière responsable, en tant qu'enfant de lumière qui construit sa vie avec le Seigneur.

Une des réalités courantes qui entrave la liberté et la dignité de l'humanité est cet étonnant consentement, plus ou moins volontaire, de l'être humain au mystère du péché. Chaque fois qu'une liberté humaine dit « non » à Dieu, c'est un « mal » que l'être humain fait. Jésus vient nous en libérer.

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Homélie de mgr Pontier 3°Dimanche de l'Avent 2020

15 décembre 2020

Homélie 3°Dimanche de l'Avent 2020

« Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas. » La réponse de Jean le baptiste aux envoyés des pharisiens qui se demandent qui il est, rejoint celle des croyants que nous sommes : Nous témoignons que Dieu est présent mais que nous ne le connaissons pas parfaitement, que nous cherchons encore et toujours les signes de sa présence. Jean Baptiste, lui-même, demeure incertain. Plus tard, lorsqu'il sera en prison, il enverra certains de ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » et Jésus lui fera répondre en se rapportant lui aussi au prophète Isaïe : « Allez dire à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! » (Mth 11, 3-6). Nous attestons, nous aussi, qu'il y a au milieu de nous quelqu'un que nous ne connaissons pas, en tous cas que nous ne connaissons pas vraiment par nous-même. L'apôtre Jean l'évangéliste qui écrit cela rapportera plus loin ces paroles de Jésus : « Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, nous l'a dévoilé. » Ou encore ailleurs il fera dire à Jésus : « Je suis le chemin, la vérité, la vie. Personne ne va au Père si ce n'est par moi. » (Jean 14,6)

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Le Christ Roi de l'univers 22 novembre 2020 HOMÉLIE LA PARABOLE DES BREBIS ET DES BOUCS

12 décembre 2020

Le Christ Roi de l'univers 22 novembre 2020
HOMÉLIE LA PARABOLE DES BREBIS ET DES BOUCS
La solennité du Christ-Roi ouvre la dernière semaine de l'année liturgique (dimanche prochain nous entrons dans je temps de l'Avent qui nous conduit aux solennités de Noël). Le titre de Roi, que Pilate fait inscrire sur un écriteau au-dessus de la croix, est aussi appliqué au Christ par le Livre de l‘Apocalypse : « À toi, nous rendons grâce, Seigneur Dieu, Souverain de l'univers, toi qui es, toi qui étais ! Tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne. » (Ap 11, 17)
Quand Jésus parle de lui-même à la première personne du singulier, dans l'évangile, il use de comparaisons, dans un vocabulaire très imagé : je suis le bon Berger, je suis la Porte des brebis, je suis la Lumière du monde… S'il accepte de se laisser appeler Maître et Seigneur par ses disciples, leur disant même : « Je le suis ! » Il ajoute aussitôt : « Je suis parmi vous comme celui qui sert. » (Lc 22, 24) Quant au titre de roi, bien qu'il ne cesse d'annoncer la venue du Royaume, Jésus s'en méfie ! Ainsi, quand les foules rassasiées par les pains multipliés veulent faire de lui leur roi, saint Jean nous dit que Jésus se retire, seul, dans la montagne.
Peut-être la parole la plus éclairante que les évangiles nous aient transmise est celle que Jésus répond au bon larron crucifié à côté de lui, sur la colline du Golgotha : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton Royaume ! – Je te le dis, aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. » Jésus est bien Roi, mais c'est sa mort sur la croix qui révèle et inaugure son royaume, il ne règne pas comme règnent les rois de ce monde, qui « font sentir leur pouvoir et se font appeler bienfaiteurs ». Pour le Christ, régner sur nous c'est nous sauver, tandis que pour nous, le servir ce n'est pas autre chose que nous laisser sauver par lui.
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33ème dimanche A 15 novembre 2020 LA PARABOLE DES TALENTS

20 novembre 2020

Notre langue française – moins que la langue anglaise – témoigne une part biblique et chrétienne dans son enracinement culturel. Il est ainsi un mot bien commun dont bon nombre de nos contemporains ignorent qu'il est tout droit sorti d'une parole de Jésus, et a d'ailleurs changé de signification au passage. Il s'agit du mot ‘talent' que nous retrouvons dans l'Évangile et la parabole d'aujourd'hui.
Dans le monde gréco-romain le talent était une unité de poids de métal, pas moins de 20 kg, et un talent d'argent représentait une somme considérable. Dans notre français usuel un talent est une disposition naturelle, une capacité, une aptitude native à tel ouvrage, telle pratique, tel art ou tel métier… Un talent, dans la mentalité courante, est destiné à être exercé et entraîné afin d'être approfondi et perfectionné, à la fois pour le bien de celui qui l'a reçu et pour celui de ceux qui en bénéficient. N'est-ce pas d'ailleurs ainsi que nous comprenons cette parabole ? Au dernier jour le Seigneur nous demandera compte des talents gratuits que nous avons reçus comme des cadeaux : les avons-nous enfouis sans les faire fructifier, ou au contraire les avons-nous fait produire et mis au service du bien commun ?…
*Il me semble qu'il nous faut élever notre regard. Jésus donne ici les dernières paraboles du Royaume : dimanche dernier la parabole des vierges sages et des vierges folles, et dimanche prochain celle du jugement dernier. La Passion et la mort de Jésus sont proches. Ces trois paraboles s'inscrivent après l'enseignement de Jésus sur l'avènement du Fils de l'homme ; Jésus a déjà annoncé, aussi, la chute de Jérusalem et les grandes épreuves à venir.
L'année liturgique touche à sa fin, notre regard se tourne vers la conclusion de l'histoire et le retour du Christ.
L'évangile des talents nous parle, alors, du compte que l'homme doit rendre à Dieu. Aux rachetés le Rédempteur a « confié ses biens », « chacun selon ses capacités ». Les talents sont de précieuses sommes d'argent, mais il s'agit-il ici pour nous de talents spirituels, qui sont, eux aussi, donnés personnellement à chacun. Nous les avons reçus comme nos biens propres, mais il ne s'agit pas de travailler avec eux pour nous-mêmes, pour notre « épanouissement personnel », mais pour Dieu. Car nous-même, avec tout ce que nous avons, nous nous devons à Dieu.
Dans la parabole, le propriétaire part en voyage ; nous, les serviteurs, restons là avec tout son bien, et il est dans la nature des talents reçus qu'ils produisent quelque chose. Le serviteur paresseux ne veut pas voir en cela la bonté, mais la sévérité du maître. Il s'embrouille dans ses contradictions : « Tu moissonnes là où tu n'as pas semé…, j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. » S'il voyait dans le talent confié une mesure de sévérité, il aurait dû à plus forte raison travailler ; mais sa soi-disant peur lui a fait oublier qu'il est dans la nature des dons confiés de porter du fruit.*

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