1er Novembre 2022 – Toussaint
1 novembre 2022
Le soupçon atteint toute chose et inscrit le déni. Nous pourrions nous demander : Y-a-t-il encore ne sainteté possible quand les contradictions les plus graves sont étalées, compromettant les bons fruits. Ne canonise-t-on pas trop rapidement des vies quand tel élément de leur existence peut faire question par la suite. On a vu ces questions posées récemment. D'autres questions peuvent surgir que chacun a pu ou peut se formuler. Elles peuvent aboutir à ces ruptures intérieures, où plus rien n'a de sens, où ce qui avait précédemment une cohérence se trouve défait, une foi déconstruite !
Homélie du Dimanche 30 Octobre 2022
30 octobre 2022
Cette page d'évangile est riche d'enseignements. Zachée, le collecteur d'impôt pour l'occupant romain, dont la malhonnêteté le fait haïr de tous, monte sur son sycomore pour voir ce Jésus dont il a entendu parler. Jésus s'arrête au pied de l'arbre, lève les yeux vers lui et s'invite chez lui. La rencontre porte son fruit mais provoque l'incompréhension des habitants de Jéricho. Et enfin Jésus affirme le but de sa mission : « Le Fils de l'homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu. »
« Nous n’avons pas les mêmes valeurs »…
28 octobre 2022
Ce slogan a de quoi nous faire sourire bien sûr mais il peut aussi, nous faire entendre autrement cet Évangile (Luc 19, 1-10) et les valeurs qui font référence pour nous…à la manière de Zachée, le héros du jour. Les apparences lui sont contraires ; il fait un métier qui est mal vu (collecteur d’impôt), il est de petite taille et le voilà trop curieux, voulant voir sans être vu. Mais Jésus ne s’arrête jamais aux apparences ! Il devine les potentialités de ceux qu’il croise et même « il s’invite chez eux » dit l’Évangile, sans craindre le « qu’en-dira-t-on » ou les commentaires qui vont bon train « Il est allé loger chez un pécheur ». Sauf que la Grâce n’attend pas et opère en un instant. Il suffit pour Zachée, d’être regardé pour qu’il s’ouvre à la vérité de sa vie « Je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et si j’ai fait du tort à quelqu’un je vais lui rendre quatre fois plus ». Personne ne lui a rien demandé mais il comprend que ses valeurs ne sont pas tout à fait celles de celui qui le touche et lui parle…L’histoire de l’Eglise est remplie de ces rencontres « qui changent tout ». D’une façon ou d’une autre une vérité se fait dans une vie, le rapport aux autres, change, les valeurs qui nous animent se déplacent, le plus profond que les apparences surgit, l’image de Dieu se modifie et devient concrète… au point que Jésus s’exclame à la face de tous « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison ». Car le Salut a quelque chose à voir avec « une mystérieuse alchimie » qui touche les cœurs et les consciences, qui change les regards, les analyses, les comportements…la vie ! J’ai dans le cœur, le récit de cet homme du 12e siècle, du nom de Pons de l’Héras. Il régnait en maître, en force et meurtres, sur les hauteurs de l’Hérault, près de Lodève. Conscients de ses responsabilités dans les nombreuses exactions au lieu-dit du Pas de l’Escalette, subitement touché par la grâce, il sollicita une rencontre avec l’évêque de Lodève, le célèbre Saint Fulcran. Il fut conduit à l’oratoire de l’évêque qui, à genoux, dans la pénombre, priait. Son attente fut longue et il lui fallut longtemps pour habituer ses yeux à cette pénombre. Alors l’évêque Fulcran se leva et lui parla ainsi ; « tu étais toi-même dans les ténèbres de tes égarements mais Dieu t’aime et il est venu jusqu’à toi. Tu étais loin et le voilà désormais tout près de toi ». De cette rencontre, bien plus tard, Pons de l’Héras devenu religieux, dira ; « J’avais quitté Dieu mais Dieu, lui, ne m’a jamais quitté, il m’a regardé autrement et j’ai compris qu’il voyait au-delà de mes erreurs »… Père Michel Pagès, recteur
30e dimanche du Temps ordinaire
23 octobre 2022
Comment nous tenir devant Dieu ? Comment nous tenons nous ? question essentielle pour celui qui croit.
Jésus nous fait entrevoir ce qu’il en est de notre relation à Dieu dans cette parabole du pharisien et du publicain. Il nous les décrit chacun dans leur attitude de prière. Le contraste est volontairement saisissant. Jésus souvent fait apparaître ainsi les traits marqués. Par souci pédagogique, parfois ils les surchargent. Mais ici les protagonistes sont conformes à ce qu’ils sont.
22 octobre 2022
Chers amis,
Encore une fois, Jésus s’adresse à nous en abordant la manière propre que nous avons de nous situer devant notre manière d’exister,exister centré sur son image ou exister ouvert à l’inconnu, de nous situer par rapport aux autres,en comparaison ou en authenticité … La parabole que nous narre Jésus est une nouvelle proposition pour prendre du recul, pour privilégier une manière d’être sur l’autre. La question lancinante pour nous est bien celle-ci : Peut-on envisager de changer de pied ? … Nous avons chacun de nous, du pharisien et du publicain, mêlés en nous… Comment pouvons-nous vraiment vivre ce basculement ?
Dis-moi comment tu pries et je te dirais qui tu es…
21 octobre 2022
Nous l’avons tous noté, Jésus a donné un véritable enseignement sur la Foi et tous ces dimanches nous ont donné l’occasion d’y goûter bout par bout. Son enseignement s’achève aujourd’hui dans l’observation de nos façons de prier (Luc 18, 9-14). Nous l’avons compris, la Foi se manifeste d’abord comme des « cris d’appels » et puis des « remerciements », mais Jésus l’exprime ici en termes de prière …Blaise Pascal, le philosophe, disait ; « Il n’y a finalement que deux sortes d’hommes ; les uns, justes, qui se croient pécheurs et les autres, pécheurs qui se croient justes ». On pourrait dire que « tout est dit » de ce que Jésus veut nous donner d’entendre. J’ajouterais une provocation de plus ; « Dis-moi comment tu pries et je te dirais qui tu es ». Le pharisien et le publicain ont des façons bien différentes de prier parce qu’ils ont un rapport différent à la vie et à Dieu. Il y a la prière qui est tournée vers soi et qui rend le Seigneur assez lointain tant elle se complet à mettre en avant les mérites et les titres de gloire. Cette prière empêche Dieu d’agir…Et puis il y a la prière qui se tourne vers Dieu avec une conscience claire de ses limites et qui assume sa vie telle qu’elle est, en se tournant vers Dieu. Ne serait-ce pas une « opération vérité » qui sollicite chacun d’entre nous mais sereine pour le coup ? Quand sommes-nous sincère avec nous-même ? Quand sommes-nous sincère avec les autres ? Quand sommes-nous sincère avec Dieu ? Rassemblés pour la prière commune, quels sont nos sentiments réels ? Dieu voit le fond des cœurs, mais pourquoi craindre de nous confier à lui tels que nous sommes ? Pourquoi pavaner et pourquoi nous cacher de son regard aimant et patient ? Et si nous lui demandions de nous aider à voir plus clair en nous, à ne pas juger trop vite, à vivre la grâce de la sincérité ? Et si nous lui demandions de pouvoir mettre la réalité de nos vies, de nos personnes, de nos attentes, de nos erreurs, de nos failles pour qu’ils les touchent et les guérissent ? Nous retrouverons alors l’attitude du psalmiste dans sa prière ; « Des profondeurs je crie vers toi Seigneur, écoute mon appel, que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière » (Ps 129). La réponse nous la recevons dans le psaume de ce jour ; « Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris, il est proche du cœur brisé, pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge » (Ps 33). Le Sanctuaire St Jérôme est ce lieu donné à tous pour une authentique prière… Père Michel Pagès, recteur