Père Michel Pagès | 30 mai 2025
Comment ne pas être frappé par la convergence des textes de la Liturgie ? Ils nous parlent tous de la prière et viennent rejoindre sans doute notre expérience dans la diversité ! Le Livre de l'Apocalypse (22, 12-20) est un cri, un appel, l'expression d'un désir fondamental : « Viens Seigneur » ! Il apparaît comme une réponse à une promesse « Celui qui a soif, qu'il vienne, celui qui désire, qu'il reçoive l'eau de la vie et gratuitement ». Une réponse vient en son temps : « oui, je viens sans tarder ». Cette prière, elle est au coeur du monde et de chacun, comme l'expression d'un désir fondamental de sens, un ressort de l'histoire, un murmure et une attente…Le Livre des Actes (7, 55-60) nous relate le martyre/témoignage de St Etienne, avec la prière du croyant, dans les moments décisifs de sa vie et de son histoire, comme chacun peut en connaître : « Etienne fixe le ciel, il contemple » et des mots jaillissent de son cœur, d'offrande, d'abandon, de confiance, de conscience d'une rencontre qui s'annonce et qui va combler sa vie : « Seigneur Jésus reçois mon esprit ». Etienne a été appelé par le Seigneur Jésus et il a répondu par toute sa vie se mettant au service de son Eglise. Le temps vient toujours de s'en remettre à Dieu. Et, en dépit des circonstances difficiles, de faire confiance. Il demande d'être accueilli dans l'intimité de ce Dieu qui a visage de Jésus-Christ, dont il a fait l'expérience et dont il devine la bonté et l'accueil. Une prière lucide : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché ». On peut même deviner les fruits de sa prière : « il voit déjà et il contemple » au point de s'affranchir de toute plainte et de toute haine… L'Evangile de St Jean (17, 20-26) est la prière même de Jésus, on dit « sa prière sacerdotale », au sens où il intercède pour le plus grand nombre, il ne lâche personne, il est venu pour tous, c'est cela « sauver » ! « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là ». St Dominique portait ce souci du plus grand nombre : « Que vont devenir les pécheurs ? ». « Qu'ils soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé ». Il ne s'agit pas d'une union de façade, mais de mieux chercher ce qui nous unifie dans le Christ, un appel à « être unifié » parce que nous faisons le constat, humain et généralisé, que nous pouvons être déchirés, divisés, écartelés entre nos désirs et nos pensées, entre nos pensées et nos paroles, entre nos paroles et nos actes. Peut-être que le jour où chacun aura fait un chemin sur cette « unification personnelle », le monde croira davantage ? Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire