Père Michel Pagès | 23 juin 2023
Nous avons peut-être dans la mémoire ce cri du Pape Jean Paul II au balcon de la Basilique Saint Pierre, le jour de son élection le 16 Octobre 1978 ? « N’ayez pas peur ». Nous savons que venant de l’Est, au cœur de régimes qui opprimaient les croyants, il encourageait à un élan de confiance face à « des peurs » qui ne pouvaient faire taire l’annonce de la Foi. Mais ce « N’ayez pas peur » est comme un leitmotiv de la prédication de Jésus…au sermon sur la montagne (Mt 6, 25) ou dans le récit de la tempête apaisée (Mt 8, 26). « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme, craignez plutôt celui qui fait périr dans la géhenne » précise Jésus. Car il y a des peurs et des menaces qui ont vocation à passer sans toucher à l’essentiel ! Il est des épreuves, des violences, des régimes, des calculs, des systèmes, des tyrans, des situations de vie qui ne peuvent tenir dans la durée…face à « l’âme d’un peuple » et « à la foi promise à l’éternité de Dieu » ! « N’ayez pas peur, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance salvatrice. Ouvrez les frontières des états, des systèmes politiques et économiques, de la culture, du développement et de la civilisation » clamait Jean Paul II…Cet appel reste d’une actualité criante en ces temps que nous vivons et dans bien des domaines. « Ils sont essayé de nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines » dit le poète. « Craindre Dieu » c’est « avoir foi en lui », ce n’est pas la pétoche ! Pour le coup, où sont vos peurs et où est votre espérance, quand vous entendez Jésus vous dire : « Même les cheveux de votre tête sont comptés. Vous valez plus qu’une multitude de moineaux » ? Prenez le temps de goûter à cette parole et certaines peurs se tairont. Saint Jérôme écrivait : « Si les oiseaux sont petits et sans valeur, ils sont sous la protection de Dieu. Alors, si sa providence s’applique à tous, comment pouvez-vous craindre d’être abandonnés pour celui que vous appelez votre Père, vous dont l’âme est immortelle ? ». Il faut aussi s’interroger sur ces mots : « Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu ». Je pense à tant de visages de personnes qui s’engagent pour le respect des autres, le respect des consciences et qui œuvrent dans l’ombre contre le mal ! Un jour, la lumière se fera et les ténèbres ne seront plus, même si le mal se cache toujours ! Je pense aussi, positivement, à ce « dévoilement » auquel nous sommes invités chaque fois que nous accueillons la Parole de Dieu. Elle ne demande qu’à se faire connaître à nous et à éclairer nos vies…En sommes-nous si sûrs ? Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire