Père Michel Pagès | 24 novembre 2023
Le saint Pape Jean Paul II a écrit : « Pour les hommes, la royauté du Christ ne cesse d’être paradoxale : il vit pour toujours, alors qu’il connaît la mort humaine, il est vainqueur, alors qu’il est déchu par un jugement et cloué sur une croix » et il continue… « L’Eglise, regardant le Christ qui rend témoignage à la vérité, doit toujours se demander à elle-même et au monde, comment libérer les forces du bien qui sont dans l’homme et qui sont plus fortes que les forces du mal » (Redemptor hominis n°12) .Le ton est donné ! Il y a un enjeu « aux choses humaines » et cet enjeu est plus grand que tout. Dans toutes les situations de précarité, Jésus nous invite à reconnaitre cet enjeu : « J’avais faim, j’avais soif, j’étais un étranger, j’étais nu, malade, en prison » (Matthieu 25, 31-46). Il s’agit de reconnaître Jésus, sa présence, sa force, sa bienveillance, bien au-delà des apparences. Quand notre Foi chancelle et que nous doutons de connaitre le Christ et sa puissance, quand le monde semble s’éloigner de la Foi, il faut revenir à la source ; donner et se donner, accueillir et partager, visiter et prendre soin ! Le juste devant Dieu est celui qui est tellement habité par la grâce, qu’il est comme unifié entre sa foi, son sens de l’autre, sa capacité de « faire quelque chose » dans une forme ou l’autre de gratuité. Les « bénis » de l’Evangile, sont ceux qui « disent et font ». Les « maudits » de l’Evangile sont ceux qui « disent et ne font pas », pas ceux qui font le mal mais d’abord ceux qui ne font pas le bien qu’ils pourraient faire ! Du coup, c’est tout l’Evangile qui nous rattrape : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’ils vous fassent…mais…tout ce que vous voulez que le gens fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7, 12). Mère Teresa disait que « la plus grande pauvreté est de ne compter pour personne »…
Notre Archevêque écrivait aux Associations familiales catholiques de notre Diocèse : « Une des questions majeures pour notre société, est la question anthropologique ; Qu’est-ce que l’homme ? Parce que l’anthropologie chrétienne est la seule vision de l’homme à mettre pleinement en lumière l’unicité de la personne humaine, l’humanisation de chacun et de la société capable de nous ouvrir à un avenir et à une espérance. Pratiquement toutes les lois sociétales de ces dernières années, manifestent une forme de désespérance et une incapacité à penser l’avenir ». Où est la vraie puissance ? Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire