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Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

Le combat spirituel comme chemin de la Victoire

Père Christian Teysseyre |  26 février 2023

Le Carême ouvre un chemin qui nous conduit à la victoire de Pâques, victoire du Christ sur le mal et sur la mort.

Le carême est le temps donné pour reprendre ce combat de la vie chrétienne qu'évoque souvent l'apôtre Paul dans ses lettres et pour nous unir au combat du Christ, inauguré lors des tentations dans le désert. Lors du mercredi des cendres la prière d'ouverture nous faisait demander les forces pour le combat spirituel que nous sommes appelés à vivre et la lutte contre l'esprit du Mal

Ce langage de combat pourrait nous sembler désuet. Et pourtant, il n'est pas sans rapport avec la foi au Christ.

– Le Christ est-il victorieux du mal et de la mort ? Le Christ nous a-t-il libérés ? Les réponses à ces deux questions conditionnent la manière de comprendre notre vie et de la conduire.

– Si le mal n'existe pas, si le Malin n'est pas à l'œuvre, s'il n'y pas d'ennemi à craindre et vaincre, pourquoi combattre ? Pourquoi le Christ serait-il mort ? De quoi le Christ nous libérerait-il ?

Il est très possible en effet que nous vivions comme s'il n'y avait pas de combat spirituel, de guerre lasse, sans avenir, sans perspective, au gré des jours. Les crises que nous traversons depuis quelques années ne sont pas sans impact sur notre manière de vivre et sur notre conception de la vie.

C'est pourquoi il importe de nous demander quel sens nous donnerons à ce carême, quelle sera sa réalité.

Conduit par l'Esprit, le Christ est entré dans un combat décisif.

Il commence par jeûner quarante jours et quarante nuits. Le jeûne comme privation volontaire de nourriture entend affirmer que l'homme ne se réduit pas à ses besoins et à ses désirs… d'ailleurs Jésus le dit explicitement : « l'homme ne vit pas seulement de pain ». Le jeûne nous aide à nous ouvrir à Dieu et aux autres. Si le monde catholique a pour une part perdu la réalité et la signification du jeûne comme expression de la place faite à Dieu dans sa vie, le jeûne resurgit depuis plusieurs années dans le monde séculier comme un mode de protestation, acceptant la possibilité de mettre la vie en jeu. Le jeûne signifie quelque chose du rapport à Dieu, à la vie, aux choix vitaux.

Ce rapport à Dieu se vit dans l'accueil de la Parole, dans le refus des compromissions. C'est bien ce qu'atteste Jésus au comment de sa vie publique.

Le Christ commence au désert le combat qu'il va mener jusqu'à la croix.

L'évangéliste nous dit que Jésus est conduit au désert par l'Esprit pour y être tenté par le diable.

Le diable tient dans ce drame divin un rôle décisif. Sa dénomination indique son programme : diviser, désunir. Pour cette fin, le tentateur utilise complaisamment la ruse et la falsification.

  • l es trois tentations débutent chacune par une provocation du démon. Il prend les devants de manière insidieuse et persuasive « si tu es…»
  • Il cite la parole de Dieu.

-Soit il la cite de façon mensongère comme on peut le constater dans le récit d'Adam et Eve et de la faute originelle. Il travestit alors ce que Dieu a dit, en manipulant la parole de Dieu.

– soit il invite à un détournement en donnant une compréhension flatteuse

  • Il agit par ruse, il est défini comme un serpent « rusé ». Il contredit Dieu sans en avoir l'air, en prenant des airs de connaisseur et de sage. Le diable est un spécialiste du détournement de la Parole de Dieu. C'est son art, l'art de la confusion.

Il utilise la crédulité pour arriver à ses fins[1].

Avec le diable tout est faussé, les liens vitaux détruits, l'homme se trouve entraîné dans la confusion et le mensonge. Tout est brouillé.

  • Par ailleurs, il propose un accomplissement immédiat. Le tentateur suggère des solutions rapides pour que Jésus apaise sa faim, pour se faire remarquer par un prodige au Temple, et pour qu'il reçoive la domination des royaumes du monde.

Comme tous les charlatans, il crée l'illusion. L'homme se complait dans cette illusoire valorisation de soi-même, dans un égo insatiable. Le diable nous conduits à nous déterminer selon sa vision.

Le Livre de la Genèse nous donne à comprendre que l'homme a consenti au mal, que l'homme est devenu pécheur, en préférant l'illusion de se faire par lui-même, dans sa prétention inavouée d'être comme des dieux, plutôt que de vivre dans une relation de dépendance humble et confiante au Créateur.

Le Christ, nouvel Adam, va revivre cette même histoire primordiale et originelle d'une façon semblable à celle d'Adam.
Mais il va dire Non. Non, par trois fois. Il va fermer la porte à la chanson de la séduction du Malin.

Comme dans le récit d'Adam, la Parole de Dieu tient dans ce récit de la tentation au désert une place déterminante. Par trois fois le diable s'approche du Christ. Ici, il cite correctement la parole de Dieu, mais il la détourne de son sens.

Au fond il veut que le Christ comme Adam, se détermine par lui-même et s'écarte et se détourne de son Père, préférant la vaine gloire que suggère le Tentateur.

Jésus va inverser l'histoire. Il choisit de vivre selon la Parole de Dieu, en toute obéissance, en accueillant et acceptant ce que le Père lui donne. A chaque parole usurpée du tentateur, Jésus répond par la vraie Parole qui le conduit.

Ce choix décisif le conduira à la Passion et à la croix.

Avec Jésus, nous ne sommes plus dans un rapport de concurrence et d'opposition avec Dieu, où l'envie, la jalousie et l'orgueil sont les moteurs de l'affirmation de soi et de la conduite de sa vie.

Au contraire Jésus dit la vraie Parole, sa vraie signification.

Il vit cette parole dans une relation de confiance et d'abandon filial, libre et sans réserve, ce qui lui permettra de dire : « Le Père et moi nous sommes uns »

C'est bien un combat auquel le Christ consent dans l'humilité et la vérité de son être. Le Christ n'a pour arme que la force de l'attachement indéfectible, l'écoute de la parole, et la volonté de vivre en communion avec le Père.

Par son obéissance, le Christ nous rouvre le chemin de l'alliance.

« Par l'obéissance d'un seul, la multitude a été rendue juste » (i.e. accordée à Dieu), comme le dit l'apôtre Paul dans la lettre aux Romains.

Toute cela nous concerne au plus haut point. Chacun aura pu au fil de ces réflexions entrevoir quelque implication pour son existence

Qui parle en moi ?

Quelle parole écouter ?

Quelle parole est vraie ?

Comme nous invite le pape François : « Vivons ce carême en nous mettant à l'écoute du Christ pour le suivre ». Cela ne se fera pas sans combat.

En ce premier dimanche nous sommes invités à prendre la route du Christ en vivants en fils et filles de Dieu, dans l'obéissance intérieure (nous laissant conduire par la Parole de Dieu), en rétablissant l'écoute primordiale.

Au cours de ce carême : qu'en sera-t-il de notre cœur ? que mettrons-nous en œuvre ?

[1] Le diable est un séducteur, un menteur et un pervers.

L’Église a besoin de vous…

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Recteur Père Michel Pagès

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Le Père Michel Pagès tient une permanence d’accueil dans l’église, le mercredi et le samedi de 15h00 à 18H

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