Père Michel Pagès | 19 mai 2023
Qu’elle est réconfortante cette prière dite « sacerdotale » de Jésus pour tous ceux qui veulent avancer dans sa « connaissance » ; « la vie éternelle c’est de te connaître, toi, le seul Dieu » (Jean 17, 1-11). On parle dans la Bible de « connaissance » et chacun sait que cette « connaissance » est bien plus qu’intellectuelle ou affective, elle est de l’ordre de « la communion ». La Bible dit même de cette « connaissance », qu’elle concerne la profondeur d’un amour humain authentique, c’est dire ! Mais, la connaissance passe par l’attente, et toute « attente » peut devenir pénible, tant il peut nous sembler que le Seigneur tarde, que les difficultés ou les épreuves s’accumulent et que certains abandonnent…Jésus sait tout cela, alors il prie pour nous en intercédant auprès du Père. La prière de Jésus est un encouragement bien réel et un « horizon » qu’il nous rend accessible ; « Je prie pour eux, ils sont à toi Père » ». Qu’il est bon d’entendre cela quand la patience nous abandonne et que Jésus nous dit que nous comptons aux yeux du Père du ciel et que nous sommes faits pour « le connaitre » et donc « partager sa gloire »…« Ils sont à toi, Père » dit Jésus. Voilà qui vient rappeler à chacun « le choix » dont il est mystérieusement l’objet, quelle que soit sa vocation et quelle que soit sa patience. Alors il nous faut nous réveiller sans cesse à cette joie du choix de Dieu…Ce choix a deux effets. Le premier est celui de nous tenir en attente, habité d’une promesse apte à éclairer nos journées. C’est l’évangile au quotidien de nos existences et il est si nécessaire pour vivre. Le second est celui de nous situer, pas à pas, dans la construction du Royaume qui vient. Ces deux effets disent le mystère même de l'Église qui est là à notre portée et à notre réflexion…Parce que l’Eglise ne désespère jamais de Dieu en Jésus et de ses promesses. Elle ne désespère pas du monde et de ses limites ni de sa conversion permanente. Tout cela peut vraiment nous donner de « la joie de croire ». L'Église dont nous sommes membre, construit le Royaume, bien au-delà des apparences et des inquiétudes, elle en est « le signe » et « l’instrument ». Et si nous en doutions, invoquons l’Esprit Saint qui est le vrai maître de l'Église ; « Esprit-Saint, âme de mon âme, éclairez-moi, guidez-moi, fortifiez-moi, consolez-moi, dîtes-moi ce que je dois faire et comment le faire. Faîtes-moi connaître votre volonté, amen » (Cardinal Mercier) Père Michel Pagès, recteur