Homélie du Dimanche 5 Janvier 2025

Mgr Georges Pontier |  5 janvier 2025

Après les bergers venus la nuit de Noël dont nous parlait l'évangéliste Luc, voici les Mages que Matthieu nous présente : ils ont vu se lever une nouvelle étoile et ils se sont mis en marche pour se laisser conduire là où l'étoile les mènerait. Luc a voulu insister sur l'humilité de ce Dieu qui se fait frère des hommes, couché dans une mangeoire, proche des pauvres et des petits. Matthieu a rédigé son récit pour qu'on comprenne bien que celui qui vient de naître est le sauveur de toutes les nations espéré et annoncé par les prophètes.

Et nous voilà, chrétiens catholiques du XXI° siècle nous mettant en marche pour une année jubilaire en action de grâce pour ce Dieu qui a révélé son visage et accompli son projet en Jésus, fils de Marie voici 2025 ans. Le Pape François a ouvert cette année sainte le 24 Décembre au soir à Rome et depuis chaque évêque l'ouvre dans le diocèse dont il a la charge. C'est ce que fera cet après-midi notre archevêque en partant en procession depuis St Jérôme derrière la croix du jubilé pour se rendre à la cathédrale St. Etienne. Il ouvrira cette année sainte dans une célébration au cours de laquelle il ordonnera diacres trois jeunes hommes.

Voici donc que nous est donnée une année jubilaire comme tous les 25 ans depuis plusieurs siècles.

Année d'action de grâce pour l'amour de Dieu, source de toute vie, sauveur des hommes par le Fils bien-aimé fait homme, consolateur par son Esprit répandu sur l'univers et qui habite le cœur des hommes. « A tous ceux qui le reçoivent il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu », comme nous l'entendions le jour de Noël.

Année de conversion pour venir comme les bergers et les mages nous incliner devant le mystère de ce Dieu qui se fait frère et qui révèle son amour pour l'humanité qui est la famille qu'Il aime : « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils, son unique non pas pour juger le monde mais pour que par Lui le monde soit sauvé. » Il est venu nous apprendre à vivre en Fils de Dieu au plus profond de nous-mêmes et en frères en humanité entre nous. Oui, nous sommes invités à contempler ce Fils bien-aimé, à accueillir la source de l'amour, la puissance de sa miséricorde qui sait rejoindre chacun dans les méandres de sa vie et inviter à le suivre pour devenir à notre tour des « pèlerins d'espérance » dans un monde qui cherche des raisons de vivre. Il s'agit de nous laisser toucher plus profondément par Celui qui, après nous avoir fait le don de la vie, nous a fait celui de la foi afin d'en être des témoins dans tout ce qui fait nos vies. Les œuvres de miséricorde qui nous sont suggérées sont là pour nous conduire plus loin sur le chemin de vies vraiment filiales et fraternelles. Les sacrements de l'eucharistie et de la pénitence nous sont donnés pour nourrir et guider nos vies éclairées par sa lumière. L'étoile qui nous guide, c'est le Christ. Celui qui nous unit à Lui, c'est l'Esprit-Saint répandu.

Année de pèlerins d'espérance dans un monde qui traverse une période incertaine sous des formes bien différentes. Chez nous en Europe la guerre a refait son apparition avec son cortège de souffrance, de morts innocentes et d'impasses cruelles. La tentation de repli sur soi est grande dans toutes les nations. Mais nous pouvons aussi voir à l'œuvre des artisans de paix, de fraternité, de solidarité, de soignants aux visages si divers. Il nous appartient de témoigner de la lumière de vérité qui nous vient du Christ. Il nous révèle ce qui conduit à la paix : se reconnaître fils de Dieu et frères entre nous. Il nous appartient de vivre dans la totalité de nos existences selon ce que nous croyons et proclamons.

La Vierge Marie, la première en chemin, la première des sauvés nous est un modèle. Le Christ sur la croix nous l'a donnée pour mère. Elle a donné chair au Fils de Dieu. Elle l'a accompagné jusqu'au bout. Elle a été présente avec ses disciples jusqu'au bout. Elle a espéré jusqu'au bout. Elle croyait que Dieu est fidèle et ne renonce pas à son amour. Qu'elle nous accompagne durant cette année jubilaire. « Heureux les invités au repas des noces de l'agneau. »      Mgr Georges Pontier