Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

Homélie du Dimanche 3 Mars 2024

Mgr Georges Pontier |  4 mars 2024

Le Temple de Jérusalem représentait pour le peuple hébreu le lieu de la présence de Dieu au milieu de son Peuple. Sa construction avait marqué la fin de leur longue histoire itinérante. Il avait remplacé la tente de l'alliance. Il était le lieu de la rencontre de Dieu. Jésus d'ailleurs y était monté à douze ans avec ses parents. Et déjà il avait étonné Joseph et Marie en leur disant : « Et pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous qu'il me faut être chez mon Père ? Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur disait. », rapporte Luc au deuxième chapitre de son évangile.
Voici que l'évangéliste Jean, témoin privilégié de Jésus, met au tout début de son évangile cet épisode que les autres évangélistes mettent bien plus tard dans la vie de Jésus. En le mettant au début de son évangile, il lui donne un relief particulier qui pose la question de la présence de Dieu, de sa rencontre, sous quelle forme, de quelle manière. Au fond tout l'évangile aborde cette question : Trouve -t- on Dieu dans des lieux sacrés et des pratiques codifiées, ou le trouve-t-on au fond de son cœur dans un lien d'amour filial et fraternel qui change nos cœurs ? Jésus est-il venu restaurer un lieu ou convertir et sauver des cœurs, des liens d'amour ? « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. Les juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi quand il se réveillera d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent à l'Ecriture et à la Parole que Jésus avait dite. » Paul écrira aux Corinthiens : « Le Temple de Dieu est saint, et ce temple, c'est vous. »
Le système religieux mis en place par les grands prêtres et les légistes avait mis la main sur la rencontre de Dieu : elle passait par des sacrifices et tout un marchandage entre l'homme et Dieu. Donne ce qui est prescrit à Dieu et il te sera favorable. Rentrer dans ce marchandage, c'est s'enfermer dans un donnant donnant, dans un système où on a la main sur l'autre. Le cœur de personne n'est à vendre !
Jésus vient révéler le vrai désir, le vrai projet de Dieu : c'est une alliance d'amour. Et l'amour ne se marchande pas. Il ne s'achète pas. C'est un don permanent et total dans une relation où chacun se donne à l'autre jusqu'à se perdre dans ou pour l'autre : « celui qui veut sauver sa vie la perdra, celui qui la perd à cause de moi et de l'évangile, la sauvera. » Jésus donnera le sens de cela en disant encore : « Ma vie nul ne la prend c'est moi qui la donne. » Et comment ne la donnerait-il pas s'il est Dieu d'amour, un Dieu qui n'a en lui que les moyens de l'amour ? Aucune domination, mais la souffrance de l'amour si elle est nécessaire pour que ne meure pas le lien d'amour et de confiance avec celui qu'on aime ? C'est ce que Jésus révèle dans sa mort suivie de sa résurrection. C'est sa fidélité amoureuse au Père et à ses frères humains qui habite ce mystère. St Paul dira : « Ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que l'homme ! » Il y a la force de l'amour plus forte que tout. Au chapitre quatrième de son évangile dans le récit de la longue rencontre avec la samaritaine au bord du puits de Jacob Jésus lui révélera : « Crois-moi, femme l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père…L'heure vient et maintenant elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; Tels sont les adorateurs que cherche le Père. » Adorer en esprit et en vérité, c'est se laisser toucher au plus profond de son cœur par la profondeur de l'amour de l'autre et s'abandonner à cet amour en vivant soi-même dans la vérité de cet amour, la vérité de ce lien d'amour qui ne marchande pas mais va jusqu'au bout.
Aimer jusqu'au bout, tel est bien le Dieu que nous révèle Jésus : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde les aima jusqu'à l'extrême. » Et le voilà lavant les pieds de ses disciples, tel l'esclave, ou plutôt tel le Père dont l'amour est tout puissant : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son Unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. »
Entraine nous Seigneur sur les chemins de l'amour et de la fraternité. « Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père. » Mgr Georges Pontier

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