Homélie du Dimanche 22 Juin 2025

Mgr Georges Pontier |  22 juin 2025

De nombreuses paroisses choisissent ce dimanche de la fête du corps et du sang du Seigneur pour célébrer les premières communions des enfants baptisés petits. Et nous savons quel beau moment de fête paroissiale et familiale cela représente. En donnant la communion à des parents accompagnés de leurs enfants n'ayant pas fait la communion, nous voyons souvent leurs yeux désirant goûter cette hostie que leurs parents reçoivent, mais pas eux. Et parfois ils tendent la main ! Et encore, se joignent à la procession, des personnes demandant la bénédiction, signe de la bienveillance de Dieu pour elles, à défaut de pouvoir communier.

Oui, l'eucharistie tient une grande place dans nos vies de baptisés. Nous y faisons mémoire de ce geste de Jésus que St Paul nous rappelait dans la lecture. « La nuit qu'il fut livré, le Seigneur prit du pain, le partagea et le donna à ses disciples. Puis il prit la coupe remplie de vin, la bénit et la donna à ses disciples, en disant ; ceci est mon corps, ceci est mon sang, livré, versé pour vous et pour la multitude. Prenez et mangez, buvez. En faisant cela vous proclamez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. » Nous proclamons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. Nous rendons grâce pour son corps livré, pour sa vie donnée du début jusqu'à la fin, « pain rompu pour un monde nouveau », comme nous le chantons parfois. A l'eucharistie, nous faisons mémoire de cet immense amour de Dieu pour l'humanité. Il l'a créée, Il a fait alliance avec elle. Par Jésus Christ, Il est venu la sauver, sceller l'Alliance nouvelle et définitive. Cela, il l'a fait en aimant jusqu'au bout, malgré toutes nos fautes et jusqu'au bout, jusqu'à donner dans ce sacrement le signe de sa présence réelle dans nos vies et jusqu'à son retour dans la gloire. Par son Esprit, il nous rejoint pour faire de nous « une éternelle offrande à sa gloire », pour changer nos cœurs en des cœurs filiaux et fraternels.

Nous n'aurons jamais saisi la totalité et la profondeur de cet amour de Dieu pour nous. A chaque eucharistie, l'écoute de sa parole nous permet d'y entrer plus profondément. Ensuite nous nous unissons à cette grande prière d'action de grâce au Père, source intarissable d'amour qui, par son Fils et dans l'Esprit, ne cesse de nous entrainer dans une vie semblable à la sienne, une vie dans l'amour.

C'est par un débordement d'amour que Dieu a créé. C'est par un débordement d'amour qu'Il a sauvé en Jésus Christ. C'est par un débordement d'amour que son Esprit vient guérir et sauver nos cœurs, nous ouvrir à ce mystère que nous sommes : « Tout homme est une histoire sacré, l'homme est à l'image de Dieu. » Et tout dans la célébration de l'eucharistie vient nous inviter à nous laisser nourrir par l'amour de Dieu pour nous, pour tout homme, et à nous laisser guérir dans nos relations entre nous.

Quel drame, plus grand que nous ne le réalisons, représentent les divisions, les guerres, les haines, les sentiments de vengeance, les refus de pardonner, les replis sur soi, les indifférences, les haines, le chacun pour soi !

La célébration de l'eucharistie nous ramène à l'essentiel : Nous sommes aimés de Dieu. Il est présent à notre vie. Le geste de la communion en est un signe éminent. Il vient en nos cœurs, habiter nos pensées, nos paroles, nos actes. Le geste de paix proposé parfois après la récitation du Notre Père et avant la communion nous invite à prendre notre part dans la construction de ce monde fraternel que Dieu construit par son Esprit répandu dans nos cœurs.

« Pain rompu pour un monde nouveau, gloire à Toi, Jésus-Christ. Pain de Dieu, viens ouvrir nos tombeaux, fais-nous vivre de l'Esprit ! ». Mgr Georges Pontier