Mgr Georges Pontier | 20 octobre 2025
« Il faut toujours prier sans se décourager. », voilà la leçon de cette parabole par laquelle Jésus enseigne ses disciples. C'est donc qu'on peut se lasser de prier, se lasser de se tourner vers Dieu à cause des épreuves, des déceptions, de la dureté de certains moments de nos vies. « Il faut toujours prier sans jamais se lasser. » Et comme pour renforcer cette leçon, la liturgie de ce Dimanche nous propose le récit de Moïse sur la montagne en train de prier pour que Josué dans la plaine gagne son combat contre les Amalécites. Moïse est entouré d'Aaron et d'Hour qui l'aident à lever ses bras vers Dieu pour tenir dans la prière sans se lasser. Oui il y a les combats de la vie, notre engagement dans ces combats, nos efforts, mais il y a l'aide de Dieu à accueillir sans se lasser et sans désespérer de la victoire contre les ennemis de toujours. Et nous pouvons nous entraider en priant les uns pour les autres, comme Moïse pour Josué. On a souvent noté combien la prière des contemplatifs soutenait l'action des actifs pour qu'ils ne se lassent pas. Thérèse de Lisieux n'a -t-elle pas été nommée « Patronne des Missions », elle qui, pourtant, n'a pas quitté son cloitre, mais qui priait sans cesse pour ceux qui étaient à l'œuvre sur le terrain de la mission.
Les épreuves « éprouvent » notre foi, disent souvent les lettres des apôtres aux premiers chrétiens rejetés ou persécutés. Elles les éprouvent de fait dans la réalité à vivre, mais elles les éprouvent au sens de la vérification d'un métal précieux qu'on éprouve pour vérifier sa réelle valeur. N'avons-nous expérimenté que notre foi a pu grandir au travers des épreuves ? On ne souhaite les épreuves à personne, quand on pense à tout ce qu'elles peuvent détruire. Mais les épreuves sont là et elles peuvent avoir pour fruit de nous faire grandir dans la foi. La vie des Saints nous le montre, mais aussi la vie des saints de la porte d'à-côté, comme le Pape François appelait la sainteté dans la vie ordinaire. Le terme de la route n'est pas pour ici-bas et les fruits de la victoire finale ne nous seront partagés qu'au-delà de cette vie terrestre. En attendant ce jour, nous restons vigilants, nous ne nous lassons pas, nous prions et « nous attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l'avènement de Jésus-Christ, notre Sauveur », comme le prêtre le dit à chaque eucharistie après la récitation commune du Notre Père.
Recevons pour nous cet enseignement de Jésus à ses disciples. Faisons-le nôtre. Que les épreuves de la vie ne nous arrêtent pas sur notre route, mais que notre prière et celle de nos frères nous permettent de traverser notre vie sans tomber dans le désespoir ou le non-sens. Ne nous coupons pas de l'amour de Dieu révélé par Jésus-le Christ durant tout sa vie terrestre et soutenu par l'Esprit-Saint présent dans nos cœurs et dans le monde, Lui qui poursuit l'œuvre du Fils et la conduit à son achèvement.
Ce matin, nous osons répondre au Seigneur qui nous dit : « Le Fils de l'homme, quand Il viendra trouvera -t- il la foi sur la terre ? » Oui, Seigneur nous croyons en Toi, Tu as les paroles de la vie éternelle. Seigneur, fais grandir notre foi en ton amour pour nous et pour ce monde, fruit de ton amour. « Nous attendons le jour de ta venue dans la gloire. » Mgr Georges Pontier