Homélie du Dimanche 18 Août 2024

Mgr Georges Pontier |  18 août 2024

Nous arrivons à la fin de l'enseignement de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Nous l'écoutons depuis trois dimanches. On appelle ce discours, « le discours du Pain de vie. » L'évangéliste St Jean, à la différence de Marc, Mathieu et Luc, ne rapporte pas le récit du dernier repas de la Cène de Jésus avec ses disciples où, il prit le pain et le vin, les leur partagea, en les invitant à manger et à boire pour se nourrir de son corps et de son sang qui vont être livré et versé pour le salut du monde. Les premiers chrétiens n'ont pas eu de mal à reconnaitre dans ce discours de Capharnaüm, au lendemain de la multiplication des pains, une préparation et une annonce de l'eucharistie, de ce repas qui, à partir de Pentecôte, les a réunis le dimanche pour fêter le Vivant, le Ressuscité, le Vainqueur de la mort, Celui qui ouvre les portes de la vie éternelle.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour. » « De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra par moi. » On ne vit pas de soi-même, ni que pour soi-même. La vie est reçue et ne porte son fruit que si elle est donnée, comme le Père qui est vivant donne la vie au Fils et par Lui à tous ceux qui le reçoivent.

Dans ce long enseignement, Jésus ouvre ses auditeurs à ce mystère, à cette réalité de la vie qui est la nôtre. Nous n'en sommes pas les maîtres. Nous la recevons de Celui qui est la source de la vie. Nous demeurons en elle dans la mesure où nous vivons de ce lien de vie et d'amour. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. » Jésus a vécu par le Père. Jésus est demeuré dans ce lien vital. Il a été envoyé pour restaurer ce lien de vie et d'amour. Il nous montre le chemin : de même que Lui vit par le Père, de même Il nous invite à vivre par Lui, à nous laisser nourrir et abreuver par son amour, sa vie donnée pour que la vie triomphe de l'amour.

« Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en Lui. », dit le cantique. Et ce rite est devenu la source de notre vie chrétienne, le lieu où nous apprenons à demeurer en Lui et à vivre par Lui, c'est-à-dire en communion avec Lui et à sa manière. Nous nous nourrissons de ce pain-là, nous nous abreuvons à cette source d'amour et de vie. C'est en Lui que nous prenons source, c'est en Lui que nous demeurons, que nous essayons de demeurer durant notre vie, : unis à Lui, goutant sa Parole et sa présence, et unis entre nous, fraternellement. Telle est notre vie. Telle est la vie venue du Père. Elle est source d'amour, elle est vie éternelle. Elle ne se perd pas parce qu'elle se donne et qu'on ne perd pas ce que l'on donne. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Oui, chers frères et Sœurs, apprenons à vivre par Lui. Apprenons à demeurer en Lui. Que nos pensées, nos paroles, nos actes, nos choix, nos intentions trouvent leur source dans cette demeure de l'amour et de la vie. Là où demeure l'amour demeure la vie. Là où l'on met de l'amour on transmet la vie. Notre existence humaine déjà nous fait voir la fécondité de cette demeure-là. Et souvent, ce temps de l'été nous offre des retrouvailles familiales ou des rencontres remplies de la joie de demeurer dans l'amour. Parfois aussi nous avons pu vivre un pèlerinage ou un temps fort de retraite. N'oublions pas ce beau service des personnes qui portent la communion à ceux qui ne peuvent pas y venir. Quelle importance pour ceux et celles qui en bénéficient. Chantons ensemble :

« Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en Lui. »

Mgr Geoges Pontier