Mgr Georges Pontier | 14 mai 2023
La Résurrection de Jésus, les rencontres qu'ont vécues les apôtres avec lui après sa mort, rencontres fugaces mais bouleversantes, éclairantes ont profondément marqué tous ceux et celles qui les ont vécues. Elles ont transformé Pierre qui peut écrire, comme nous le lisions à l'instant : « Bien aimés, honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l'espérance qui est en vous : mais faites-le avec douceur et respect. » Et les voilà partis, transformés intérieurement, éclairés par le Défenseur que Jésus leur avait promis : l'Esprit de vérité. Et Jésus accomplissait sa promesse : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. »
Nous autres qui sommes là ce matin, nous vivons dans cette même lumière du Défenseur répandue dans nos cœurs lors de notre baptême, de notre confirmation, grâce à notre foi, à notre vie de prière, notre vie communautaire, grâce à la Parole de Dieu, aux sacrements, à l'eucharistie en particulier, grâce à notre apprentissage jamais achevé de l'amour pour Dieu et de l'amour pour les hommes que Dieu aime comme un Père, les plus fragiles et les plus éprouvés en tout premier.
Oui, le cœur de la vie chrétienne est bien là : vivre comme des fils de Dieu, à la suite et à la manière du Fils bien aimé fait homme qui nous apprend à demeurer dans l'amour du Père, à rechercher sa volonté, et aussi vivre une fraternité universelle. Nous nous reconnaissons appelés à entrer dans cette communion d'amour que Jésus nous révèle comme le désir du Père créateur. Il nous a appelés à la vie pour que nous connaissions la joie de la vie en Dieu, celle qui est la sienne : être dans le cœur de l'autre, vivre pour l'autre, être décentré de soi et centré sur les autres, vivre dans l'amour. Ce n'est pas l'accumulation des biens matériels qui comble notre cœur, mais le fait de se donner, de vivre pour les autres dans la confiance et l'amour.
Bien sûr que cela ne nous enlève pas les aléas de la vie en ce monde, comme son union au Père n'a pas évité à Jésus de Nazareth de connaître une vie semblable aux nôtres, marquée par les multiples fragilités et épreuves de l'existence humaine. Qui n'en traverse pas ? Mais Il nous a montré ce chemin de lumière que fut le sien : Animé par la communion d'amour avec le Père et l'Esprit, il a débordé d'attention pour ses frères, et d'espérance en la fidélité du Père. Il nous a ouvert à l'espérance qui ne trompe pas, celle qui se confie en Dieu et non en nous-mêmes, celle qui repose sur la fidélité du Père qui en a fait le vainqueur de la mort. Et non seulement de la mort charnelle, physique, mais aussi de la mort spirituelle, de la mort de l'amour. Il n'a connu ni la haine ni la vengeance ni le désespoir ni le mirage du confort matériel. Il a aimé jusqu'au bout. Il a vécu dans son Père et nous a ouvert la porte de la vie qui ne finit pas en priant ainsi : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. »
Soyons témoins dans ce monde de la lumière, de la joie, de la paix intérieure que nous donne ce chemin éclairé par la foi, l'espérance et la charité. Témoignons-en par notre manière de vivre. Soyons des semeurs d'espérance : Nous ne sommes pas orphelins. Nous ne sommes pas abandonnés à l'absurde de la mort sans lendemain. Nous sommes faits pour la vie en Dieu, à la suite du fils de Dieu fait homme pour nous sauver et pour répandre en nos cœurs l'Esprit de vérité, le Défenseur de l'espérance et de l'amour.
« Merveille, Dieu nous aime, son amour n'aura pas de fin. »