Mgr Georges Pontier | 11 août 2024
Chers Frères et Sœurs, avec humilité et confiance, rejoignons les compatriotes de Jésus, ceux de son village de Nazareth et ses premiers disciples, les futurs apôtres. Rejoignons-les. Entendons Jésus les conduire pas à pas vers l'inimaginable, l'impensable, l'inespéré : à l'origine de tout il y a un Amour, un Amour infini, un Dieu d'amour, qui nous poursuit de son amour. « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire et moi je le ressusciterai au dernier jour. » Quel mystère pour eux comme pour nous ! Ils croient avoir fait le tour de Jésus en le définissant à la manière terrestre, « Celui-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors, comment peut-il dire maintenant : « je suis descendu du ciel » ? ». Fils de et de, charpentier, voisin, ami, enfin tout ce qui nous sert à enfermer quelqu'un dans ce qu'on en perçoit, en oubliant tout ce qui nous est invisible en lui, que nous ne savons pas et qui va bien plus profond. Il y a un mystère en chacun de nous ! A fortiori il y a un mystère caché en Jésus de Nazareth. Et seul le Père qui l'a envoyé peut nous le révéler en nous attirant vers Lui, en nous ouvrant à la bonne nouvelle de la résurrection. Il n'y a pas que ce qui se voit. Il y a plus profond. Il y a ce désir de vie, il y a nos cœurs en recherche de ce qui les comblera, de celui qui les comblera. Et l'œuvre de Dieu, entendions-nous dimanche dernier, c'est que vous croyez en Celui que le Père a envoyé, a donné par amour.
C'est cela le pain de la vie : croire en Celui que le Père a envoyé comme un pain de vie éternelle, un pain d'amour, un pain qui comble ces désirs de vie qu'il y a enfouis au fond de nos cœurs et qui se manifestent souvent dans nos insatisfactions, nos déceptions, mais aussi dans nos joies, celles de croiser des vies données, des vies pour les autres, celles des mamans et des papas pour leurs enfants, des humanitaires, des soignants, de ceux et celles qui sont humains, ne désespèrent jamais des autres et poursuivent dans l'amour pour que l'amour ne meure pas mais triomphe et réveille en chacun la joie de vivre. Que de beaux témoignages de la fécondité de l'amour et du service dans nos vies humaines. On n'en finirait pas d'en faire mémoire.
Alors Jésus peut poursuivre la révélation : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Le voilà le pain de l'amour : c'est le pain donné par Celui qui est à l'origine de toute vie, Lui qui est le Vivant, le grand donateur, le Généreux, l'amour infini, l'amour qui se donne, qui donne et ne cesse de donner. En Jésus, reconnaissons le don du Père, reconnaissons Celui qui conduit à la vie en faisant de sa chair donnée le pain pour la vie du monde. Il fait éclater les limites de l'amour, celle de l'indifférence, celle de la méchanceté, du découragement, de la haine, de la vengeance, du désespoir, celle de la mort de la chair qui est passage vers la vie qui ne finit pas ! Il ouvre les portes de la Vie, celles du pardon, celles de la miséricorde, celles de la Vie !
Alors, comme Paul l'écrit aux Ephésiens : « Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l'amour, comme le Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous en s'offrant en sacrifice à Dieu comme un parfum d'agréable odeur. » « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns les autres comme Dieu vous a pardonnés dans le Christ. » Voilà bien le parfum d'agréable odeur, Il a l'odeur de l'amour offert et donné. Que nos vies le répandent sans lassitude ! Que nos vies respirent l'amour. Amen. Mgr Georges Pontier