Mgr Georges Pontier | 11 mars 2024
Comme il serait bon que chacun de nous puisse prendre le temps de relire, de prier, de laisser pénétrer dans son cœur les lectures de la Parole de Dieu de ce jour : celle de la lettre de Paul aux Ephésiens qui commençait par cette affirmation : « Dieu est riche en miséricorde » et puis celle de l'évangile avec un extrait de la rencontre du Pharisien, Nicodème, membre du Sanhédrin, avec Jésus, pour mieux comprendre qui il était. Oui, comme il est important dans notre marche de carême de nous laisser émerveiller par la profondeur impensable de l'amour de Dieu pour nous, pour l'humanité, pour les hommes. « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais obtienne la vie éternelle. » Oui nous émerveiller de cette révélation : à l'origine de tout, il y a ce débordement d'amour qui vient du Dieu qui est amour ! Il a créé par amour. Par amour, Il a envoyé le Fils bien aimé donner le témoignage de cet amour jusqu'au bout. Par amour Il a répandu la lumière de son Esprit dans nos cœurs pris dans les ténèbres des questionnements, de la souffrance, des épreuves, de l'expérience de nos fragilités multiples. Nous ne sommes pas le jouet des aléas de nos vies. L'humanité n'est pas que le jouet des convoitises des plus forts. Nous ne sommes pas prisonniers d'une mort implacable qui nous conduirait tous vers le néant.
En avançant vers la fête de Pâques nous sommes invités à nous émerveiller et à reconnaitre derrière le visage de Jésus de Nazareth le sourire de Dieu, sa miséricorde, sa fidélité, sa patience, sa présence fidèle. Nous reconnaissons également en Lui le visage défiguré de l'homme confrontée aux forces du péché et du mal, à sa vulnérabilité, à sa fragilité. Il est élevé sur la croix, rejeté, moqué, abandonné. Mais voilà, c'était Dieu, riche en miséricorde, qui venait en son Fils dans le monde pour que triomphe la force du pardon, la force de l'amour plus forte que la force des haines et des puissances mortifères humaines. Il ne tue pas, lui. Il aime jusqu'à mourir d'amour, par amour, pour que ressuscite et revive l'amour. Il est riche en pardon, Il déborde de pardon ! Non par faiblesse, mais par sa force, la vraie force, celle du pardon qui ouvre les portes d'une vie nouvelle, de la vie éternelle.
Voilà l'espérance qui habite notre cœur, voilà notre foi ! Croire en l'amour plus fort que la mort, en la victoire de l'amour de Dieu au-delà de la mort et marcher à sa suite dans l'humilité reconnaissante. Nous voilà appelés nous aussi à avancer derrière et à la manière du Fils bien aimé, en proclamant la grandeur de tout être humain, même dans ses fragilités multiformes, physiques, morales, spirituelles. Tout être humain est aimé de Dieu et ses fragilités n'y font rien, qu'elles soient physiques, morales, spirituelles ! Nul n'est trop loin ou trop abimé pour Dieu. Il se fait proche pour sauver. Nous voilà appelés à être les témoins des sourires de Dieu à ceux et celles qui souffrent, qui marchent dans les ténèbres, les épreuves de cette vie et à faire fleurir les fleurs de la tendresse, de la justice, de la réconciliation, de la fraternité, des fidélités, enfin, toutes ces facettes de l'amour qui ne meurt pas et de l'espérance qui ne trompe pas !
« Qu'Il est grand l'amour dont le Père nous a aimés : Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et vraiment nous le sommes ! » écrira l'apôtre Jean dans sa première lettre !
Emerveillons-nous, chantons cet amour qui illumine nos ténèbres, laissons nous conduire par lui. Soyons des porteurs d'espérance, celle qui ne trompe pas, celle qui rayonne du visage proche et fraternel du ressuscité, premier-né d'une multitude de frères. Le jour viendra où nous le verrons face à face dans la pleine lumière !
« Tressaillez de joie, car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu. » Mgr Georges Pontier