Mgr Georges Pontier | 15 août 2024
Il y a quelques événements et quelques moments privilégiés qui font expérimenter à l'humanité la joie de vivre en frères, en harmonie, en paix, en joie profonde. Pendant deux semaines il s'est agi un peu de cela autour des jeux olympiques qui se sont déroulés dans notre pays. Et l'image de ces hommes et de ces femmes, originaires de toutes races, pays, couleurs, rassemblés fraternellement dans la joie, sur la pelouse du stade de France, fut de cet ordre. Qu'elle est belle l'humanité lorsqu'elle vit ainsi, en frères et sœurs ! Qu'il est beau le désir de Dieu de nous inviter à cette communion dans l'Amour qui est sa vie propre, qui est la source de toute vie.
C'est dans ce contexte que nous célébrons cette année cette fête de l'Assomption de la Vierge Marie. Et nous tressaillons de joie en pensant à ce lien d'amour que Dieu a créé avec une jeune fille de notre sang pour réaliser le projet de salut de sa famille humaine, en se faisant l'un de nous. Nous tressaillons de joie comme Jean le baptiste dans le sein de sa maman entendant la voix de Celui qui appelle à la vie sans fin. « Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Nous tressaillons de joie à la pensée de l'amour infini, inimaginable de notre Dieu pour l'humanité, un amour fou, la folie de l'amour quand il se sacrifie pour ceux qu'il aime. Et nous tressaillons de joie en chantant cette délicatesse de l'amour de Dieu pour celle qui est devenue la mère de celui qui en Dieu est le Fils bien aimé. Dès sa mort corporelle, Il l'a gardée unie dans le lien de l'amour maternel à Celui qu'elle avait enfanté, accueilli, nourri, élevé entouré, protégé, accompagné. Celle qui ne l'avait jamais quitté durant son aventure humaine et surtout pas aux moments des pires dangers, celle qui fut là pour recevoir son corps descendu de la croix, venant de rendre son dernier souffle, ce souffle d'amour qui allait passer de ce monde vers son Père pour lui présenter enfin l'homme accompli, l'homme tel que désiré par le créateur : le cœur d'un fils confiant et d'un frère universel.
Oui, nous comprenons qu'il ne pouvait en être autrement. Le Dieu d'un tel amour ne pouvait tenir éloignée la mère du fils. Et le Fils devait recevoir en sa vie nouvelle, le corps de celle qui avait tenu le sien, corps défiguré, portant seule l'espoir du monde. Nous rendons grâce pour cette marque de tendresse divine à Celui qui a réuni le fils et la mère, le Ressuscité et Celle qui devait bénéficier la première en son âme et en son corps de la victoire sur la mort obtenue pour tous par l'abandon confiant du Fils et la miséricorde du Père.
Telle est notre foi : si belle, si profonde, si simple. Nous sommes faits pour Dieu et nous sommes sans repos tant que nous ne demeurons en Lui. Celle qui avait marché dans la foi devait être introduite dans la lumière de cette foi, dans la clarté de la vie de Dieu, de la vie en Dieu. Le Fils incarné fut le premier, le tout premier d'une multitude de frères et la mère la première des sauvés.
Oui, chers frères et Sœurs, tressaillons de joie, et entrons corps et âme dans cette lumière salvatrice Nos corps sont appelés à demeurer sous la lumière de l'esprit qui nous révèle notre dignité d'enfants du même Père. Et nos vies doivent être des vies de fraternité, de confiance, de respect et d'amour
Il est grand le mystère de la foi. « Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». « Heureux ceux qui marchent à la lumière du Seigneur. » « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés Fils de Dieu. » Ecoutons Marie nous dire comme à Cana : « Faites tout ce qu'Il vous dira. » Telle fut la lumière de sa vie, une lumière éternelle.
Mgr Georges Pontier