Mgr Georges Pontier | 1 novembre 2022
En ce jour de la fête de Toussaint, la Parole de Dieu nous présente la vision grandiose de cette « foule immense, que nul ne peut dénombrer, une foule de toutes les nations, tribus, peuples et langues. » Ils se tenaient debout, comme des ressuscités, devant le Trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, vêtement de noces des invités à la table du Seigneur, chantant : « Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l'Agneau ! », c'est-à-dire le Christ, agneau pascal immolé pour notre salut !
Accueillons cette fresque qui nous entraine dans l'espérance : Oui, Le Christ ressuscité a vaincu le péché et la mort. Il est le premier-né d'une multitude de frères. Cela nous dépasse. Cela nous émerveille. Cela nous attire. Nous sommes faits pour vivre en Dieu, vivre en communion d'amour en Lui. C'est le désir de Dieu, c'est son projet. Il l'a réalisé dans l'acte de la création, dans celui de la rédemption et dans celui de l'entrée dans sa gloire. « Là nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu'il est », comme écrivait l'apôtre Jean. Il nous a faits à son image. Enfin nous lui ressemblerons. Nous serons en sa présence, nous lui serons semblables, tels des enfants bien aimés, enfin apaisés, enfin sauvés, enfin comblés et guéris de nos blessures multiples. C'est la fête de l'humanité autour de son créateur, de son sauveur. « Il sera tout en tous. » et nous serons dans la paix et la joie.
Voilà, frères et Sœurs, notre foi, voilà notre espérance.
En attendant ce jour, comme dit encore l'apôtre Jean, nous cheminons dans la foi : ce que nous serons n'a pas encore été manifesté.
Jésus le sait bien, lui qui propose à la foule rassemblée devant lui le chemin qui, ici-bas, conduit vers ce salut, le chemin de la paix du cœur, celui des doux, des artisans de paix, de ceux qui ont de la compassion pour leurs frères, le chemin de la confiance, de la fraternité, celui de la liberté intérieure. Jésus proclame 9 béatitudes. La cinquième se trouve au milieu, comme celle qui rassemble et inspire toutes les autres : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » Celle qui rend semblable au Seigneur, doux et humble de cœur, dont la miséricorde se renouvelle chaque matin, celle qui proclame le cœur de Dieu : « Je ne désire pas la mort du pécheur mais qu'il se convertisse et qu'il vive ! » Il est le Dieu qui pardonne, qui sauve par le pardon. Il est le Père du fils prodigue. Il rend à chacun son cœur de fils, son vêtement de fête, sa place à la table du royaume.
Chers frères et Sœurs, Ne nous laissons pas voler notre espérance, comme le disait le Pape François dans son exhortation apostolique « la joie de l'Évangile » N'allons pas boire dans des citernes fissurées ni nous nourrir chez des marchands d'illusions !
Nous sommes redevables au monde d'aujourd'hui d'être les témoins de l'espérance qui ne trompe pas, celle qui triomphe des forces de mort, celle qui est amour, celle qu'est notre Dieu qui nous aime, nous accompagne et nous attend pour nous dire le moment venu : « Entre dans la joie de ton Père. »