Arnaud de Percin | 1 juin 2025
Frères et sœurs,
Dans cadre du Jubilé des familles, fêté aujourd'hui à Rome et dans le monde, je vais plus vous parler de la famille.
Après celle de la Nativité, nous avons célébré celle de la Sainte Famille. Cela coïncide, cette année, avec l'ouverture du jubilé, “Pèlerins d'Espérance”, dont le thème peut constituer une “clef de lecture” à l'évangile qui relate cette fameuse “fugue de Jésus enfant”, qui échappe à la vigilance de ses parents pour retourner au Temple de Jérusalem.
Premièrement, ce récit nous parle de Marie et Joseph, en pèlerinage à Jérusalem, et plus exactement sur le retour. A l'intérieur de ce trajet, ils effectuent un autre parcours, celui d'une recherche de leur fils, qui est le Messie.
C'est donc un pèlerinage au sens le plus fort du terme, puisqu'il s'agit d'un déplacement en quête du Christ. C'est le premier point qui donne sens à ce Jubilé : faire que cette année soit pour tous un itinéraire de recherche menant à trouver et retrouver le Christ. Et notre Espérance de pèlerins, c'est que la rencontre est annoncée et promise au terme de ce cheminement.
Deuxièmement, si Marie et Joseph sont en quête du Christ au sein de leur pèlerinage, c'est bel et bien qu'à un moment, ils ont perdu le contact avec leur fils. Il convient de mesurer là ce que cela signifie : Marie et Joseph, bénéficiaires privilégiés de la Révélation, par l'annonciation qu'ils ont vécus, l'un en songe et l'autre avec l'ange Gabriel ; Marie et Joseph qui connaissent donc l'identité divine de leur enfant, fils de Dieu envoyé par le Père pour nous sauver, et qui leur est confié ; Marie, l'immaculée Conception et Joseph le juste … ont perdu de vue Jésus-Christ … ils ont manqué de vigilance et perdu le contact !
Il y a là quelque chose de très étonnant et en même temps, de très rassurant : la sainteté ne consiste pas en une communion parfaite qui ne connaitrait aucun accroc ni faux pas, mais en la capacité à reconnaitre humblement la rupture et à se remettre en quête de Dieu, à la recherche du Christ. Notre Espérance, c'est que même s'il nous est arrivé de perdre le contact avec Jésus, de le perdre de vue, rien n'est jamais définitif. Nous pouvons encore et toujours nous mettre à sa recherche et renouer la relation. Notre espérance c'est d'être des pèlerins en quête du Christ qui jamais ne se résignent à la séparation, et qui le retrouve.
Troisièmement, Marie et Joseph ne retrouvent pas leur fils parmi leurs parents et connaissances, au cœur de leurs réseaux habituels. Il leur faut élargir la recherche, revenir sur leur pas, retourner à la source comme nous le disions à Noël. Et parvenant au Temple, c'est là qu'ils le retrouvent ! Aussi, parce qu'ils l'ont trouvé avant nous, notre propre quête du Christ n'est pas une errance désespérée de gens perdus qui ne sauraient pas où chercher.
Nous avons des indications précises, et même un point de départ : le temple où se rassemblent les fidèles. Autrement dit, la figure de l'Eglise qui réunit les disciples du Christ bien au-delà de leurs réseaux personnels. Notre Espérance est d'être des pèlerins qui savent où aller pour chercher : l'Eglise ! Certes, comme l'étable de la nuit de Noël forcément souillée par les déjections du bétail, l'Eglise n'est pas toujours bien propre et même, franchement salie par le péché de ses membres. Mais elle a été voulue comme Temple de l'Esprit Saint, comme demeure du Très Haut parmi les hommes. En quête du Christ, nous ne cherchons pas au hasard et savons par où commencer.
A l'orée de cette année Jubilaire, aujourd'hui le Jubilé de la Famille nous offre une bonne nouvelle consistant en une triple Espérance :
Nous savons où commencer notre recherche du Christ : revenir à la source, à l'Eglise.
Les retrouvailles sont possibles et annoncées, même après une rupture, une perte de contact, une négligence dans notre vie de Foi.
Et la rencontre nous est effectivement promise au terme de cet itinéraire dans lequel nous entrons en ces jours.
Notre maison des familles, L'OASIS DES FAMILES, peut permettre de vivre tout cela, avec les diversités de chacun.
Ne perdons pas confiance dans la famille ! C'est beau de s'ouvrir toujours le cœur les uns aux autres, sans rien cacher. Là où il y a l'amour, là aussi il y a compréhension et pardon.
Confions tous ensemble, chères familles, ce pèlerinage domestique de tous les jours, cette mission si importante, dont le monde, l'Église et nous-même ayons plus que jamais besoin. Amen. Arnaud de Percin, diacre