Mgr Georges Pontier | 26 décembre 2023
« Ne craignez pas, dit l'ange aux bergers, Aujourd'hui dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Et soudain il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime. »
Comme les bergers allons voir ce nouveau-né emmailloté de langes et couché dans une mangeoire. Comme les bergers qui rejoignent Marie et Joseph, nous sommes venus ce soir contempler « ce Dieu qui se rend visible à nos yeux. » Contemplons sa manière de révéler ce qu'Il souhaite dire de Lui : non pas la puissance écrasante de la force mais celle de la vie et de l'amour, non pas la puissance que donnent le pouvoir et la richesse mais celle qu'offre la pauvreté choisie pour demeurer serviteur de ses frères, disponible et mendiant d'amour, non pas celle de l'orgueil mais celle de l'humilité. L'orgueilleux ne pense qu'à lui-même, l'humble sait donner son sourire à tous. Car il s'agit bien du sourire à Noël, du sourire de Dieu qui s'offre aux hommes et du sourire des hommes qui accueillent Dieu. Il s'agit d'un lien d'amour, comme dans toute naissance : l'amour relie, l'amour n'existe que dans un échange, un sourire, un respect, un don, un soutien. L'amour ne fait pas peur, il sourit. Il mendie le sourire de l'autre et il donne le sien aux autres. Sinon c'est la mort !
Devant le berceau d'un enfant, devant la mangeoire de Bethléem, il est des sentiments qui n'ont pas leur place au risque d'arrêter la vie ! l'indifférence, la peur, l'égoïsme, la haine, la violence, la vengeance. Devant la mangeoire de Bethléem, ce qui donne vie, ce sont le sourire, la confiance, la joie, la tendresse, l'affection, l'admiration. Qu'il est beau ce nouveau-né ! C'est le nôtre ! C'est notre Dieu. On l'appelle « Père à jamais, Prince de la Paix. On l'appelle Emmanuel : Dieu avec nous»
Trouvera -t- il place dans notre monde ? Trouve-t-il place dans notre vie, dans notre maison, dans notre cœur ? Y est-il reçu pour être ce porteur de joie, de paix, d'espérance, d'amour ? Ou bien n'y a-t-il pas de place pour Lui dans la salle commune de nos vies ?
Emerveillons-nous encore dans cette nuit de Noël. Celui qui est à l'origine de tout, source de toute vie et de tout amour, notre Dieu, se fait petit d'homme, frère, notre frère, humble, pour nous rendre un cœur confiant de fils. Oh mes frères, Que notre monde a besoin de tendresse, de bonté, de bienveillance, de gratuité, de proximité, de fraternité, de paix, de confiance, de pardon, de réconciliation !
Alors dans cette nuit de Noël, rejoignons la troupe céleste autour des bergers jusqu'au lieu béni où nait le Prince de la paix et chantons : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. » Si nous ne le faisons pas, qui le chantera, qui se fera ouvrier de paix, de fraternité, de justice, de réconfort ? Dans les ténèbres épaisses de notre monde, allumons les lumières de l'espérance, de la bienveillance, de la fraternité : Il est né le divin enfant, chantons tous son avènement ! Joie sur terre : Dieu nous aime ! Dieu nous appelle à aimer ! « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils, son Unique. »