| 18 septembre 2020
Chers Sœurs et chers frères,
Il donc important de prendre le temps de recevoir ce qui nous est donné, pour rendre la société plus humaine.
Dans l'évangile que nous venons d'entendre quelques mots me semblent important à regarder :
« Saisi de pitié ».
La pitié est ce qui situe chacun de nous à sa juste place, devant son frère qui le demande, le requiert, pour pouvoir vivre.
Peut-être, sommes-nous bien des fois sollicités à prendre pitié, dans la rue, par nos collègues, par nos amis, en famille… Peut-être aussi, demandons-nous la pitié à quelqu'un, nous lui demandons de nous pardonner, d'effacer notre tort, de restaurer la relation…
Peut-être aussi, recevons-nous de lui ce cadeau inestimable du pardon, de pouvoir recommencer… Et là, se joue aussi beaucoup de notre humanité. Ma demande a-t-elle été faite à quelqu'un de qui j'attendais vraiment le pardon, ou bien n'était-elle qu'un moyen pour avancer selon mon objectif propre, ramenant l'autre à un simple moyen que j'oublie aussitôt qu'il a rempli son office…
Ai-je pris le temps de goûter ce qui m'était donné ?
« Ne devais-tu pas, à ton tour »
Le maître de la parabole demande de redonner à un autre « autrui » ce que lui a fait de bien pour moi, moi qui suis son « autrui » …
Mais comment puis-je faire ainsi si je n'ai pas reçu vraiment ce qui m'a été donné, si je n'ai pas éprouvé ce que le pardon, la remise de dette produisait en moi… si je n'ai pas reçu le pardon qui m'était fait et que j'ai demandé…
Un nouvel horizon s'ouvre à moi, savoir entrer en reconnaissance, mesurer, peser, savourer les bonnes choses qui me sont données, redonnées, savoir aussi considérer celui qui me les donne, apprendre à lui dire merci, « peser avec beaucoup d'amour » comme le dit Saint Ignace.
Le reconnaître, laisser pousser en moi cette attitude de la reconnaissance, laisser mon cœur se dilater de reconnaissance. Alors, l'appel à la pitié me touchera vraiment, alors mon cœur sera compatissant, alors je serai proche de celui qui m'a remis la dette, proche aussi de celui à qui je remets sa dette, alors le Royaume habitera notre terre…
«Si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur »
Cette parole est infiniment précieuse, car celui qui l'a dit ne peut la dire sans se l'appliquer à lui-même, et c'est le Seigneur qui la profère. Il est Celui qui pardonne à son frère, c'est-à-dire à moi, de tout son cœur…
Pardonner, c'est l'acte le plus puissant qu'il soit donné aux hommes et aux femmes d'accomplir.
Pardonner, c’est d’abord ne pas juger.
Pardonner, c’est faire vivre notre foi.
Pardonner, c'est nous ouvrir à la miséricorde sans fin de Dieu.
Ainsi, nous bâtirons la paix autour de nous et en nous. Nous devons devenir, ou redevenir, comme le disait François d’Assise, des artisans de paix !
Il est bon pour chacun de nous de savoir prendre le temps de recevoir ce qui m'est donné, pour pouvoir donner à mon tour autrement…
Pour cette semaine, je vous propose un petit temps de silence sur ces deux questions que chacun pourrait se poser :En famille, entre frères et sœurs, entre parents et enfants, dans notre île, dans la vie professionnelle ou politique, quel premier pas pourrais-je faire pour n'être plus qu'un avec Jésus ? Quel premier pas le Seigneur m'invite-t-il à faire aujourd'hui ?
AMEN