Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

Homélie 4ème dimanche de Pâques

Père Christian Teysseyre |  30 avril 2023

La voix du berger et la vocation

Cette image du berger – que le Christ emploie pour parler de lui et de nous – nous rencontre et nous parle, elle est porteuse de bienfaits, tant nous percevons dans le Christ un amour total et miséricordieux pour chacun, un engagement sans défaut dans sa manière d'être, tant nous percevons aussi notre besoin d'être guidés pour trouver la vie. Jésus se définit et se montre le Dieu-berger qui conduit et prend soin de son peuple, réalisant l'annonces des prophètes.

Des figures humaines se présentent naturellement comme des guides de l'humanité, des bergers dans la société et dans l'Église. Nous assistons aujourd'hui à un certain discrédit de toux ceux qui exercent une responsabilité ou une fonction dans la conduite des hommes, qu'il s'agisse des responsables institutionnels ou des leaders charismatiques. On le voit dans la situation présente où toute autorité, toute fonction de service, se trouve décrédibilisée. Dès lors, comme un troupeau en dérive, l'on perçoit un affolement, une dispersion, la colère et la violence permanente à fleur de peau, une errance. Tous les lieux sont aujourd'hui concernés. L'Église elle-même aussi. La fonction des bergers et des pasteurs s'y est trouvée abimée. Il ne suffira pas de changer de langage comme certains veulent s'y employer pour remédier aux maux de notre temps, même si le langage induit toujours quelque chose.

D'ailleurs si les figures humaines sont nécessaires et utiles, elles ne peuvent se substituer à l'unique pasteur : le Christ

Pourquoi ? Parce qu'il a été dans la vérité de lui-même, dans cette unique coïncidence de la compréhension qu'il a eue de lui-même et de son être, jusqu'à donner sa vie pour tous les hommes, pour chacun de nous, pour que nous ayons la vie et que nous l'ayons en abondance.

Jésus s'affirme comme notre vrai berger, par rapport à tous ceux qui ont été et seront de faux bergers.  Il s'affirme aussi comme la porte des brebis, c'est à dire de la bergerie : c'est par lui que l'on entre dans la vie de Dieu.

D'où la double question : Comment le Seigneur nous conduits, comment nous laissons-nous conduire ?

– Il nous conduits par ce que le Seigneur dit à notre cœur, dans l'écoute de sa parole

Il nous conduits par ce qu'il nous dit par les frères et sœurs,

– Il nous guide aussi par ceux qu'il associe à sa mission de conduire et de rassembler dans la foi et l'amour : les pasteurs de son Église. Ils ne sont pas le Christ, mais ils signifient le Christ Pasteur des hommes. Le Christ a pris ce risque de se dire par l'humanité, dans l'humanité. C'est ce que Dieu fait depuis toujours.

Il nous guide selon ce que nous sommes, rejoignant chacun dans son existence, son chemin, ses fragilités  

Ce dimanche du bon pasteur clôture la semaine de prière pour les vocations La vocation, c'est n'est pas un statut, un état de vie comme nous le pensons spontanément, mais ce que chacun est appelé à être, au fond de lui-même, dans la réalisation de sa vie, de ce pourquoi Dieu l'a fait. Nous avons chacun, chacune une vocation. En effet quand on parle de vocation on parle de qui touche l'être humain au plus intime de lui-même : quelle réponse donner à sa vie. Cette réponse elle est tout-à-la fois un regard cherché sur l'accomplissement de toute sa vie, englobant ce que nous voulons être et faire de notre vie, elle est aussi ce qui se déroule au long du chemin, et ce qui se précise à tout moment dans les rencontres et les circonstances de la vie, qui sont la concrétisation du chemin que Dieu nous invite à prendre (les découvertes faites, tel événement traversé). C'est aussi ce que nous comprenons de ce qui nous a été donné de vivre. C'est donc tout à la fois notre avenir, le présent et notre passé éclairé par le présent. Les étapes successives ne se comprennent que dans l'unité de vie qu'il nous est donné de rechercher, d'accueillir et de mettre en œuvre.

Il importe qu'une liberté humaine découvre son chemin. J'en ai énoncé quelques modalités il y a un instant.

De quelles vocations avons-nous besoin aujourd'hui pour la mission et notre vie en église ?  J'en mentionnerai plusieurs qui m'apparaissent personnellement vitales et nécessaires aujourd'hui.     

– Nous avons besoin de la vocation de baptisés et de chrétiens, véritables disciples du Christ. Il s'agit de vivre du Christ et de l'Évangile et de faire qu'ils rayonnent en nous. Tous les saints nous aident en cela. Je pense à Madeleine Delbreil qui a marqué et continue de marquer nos contemporains. Je pense à cette laïc audoise (Limoux), Paulette Caillabat dont le procès en béatification est ouvert, décédée il y a une trentaine d'années. Des vies simples qui ont marqué ceux et celles qui étaient près d'eux. Comme dirait Saint-François de Sales toutes ces personnes qui ont fleuries là où Dieu les avaient plantées. Nous n'avons pas d'autre voie. C'est notre vocation commune.

– Nous avons besoin de consacrés, de religieux et de religieuses, d'hommes et de femmes qui témoignent de la radicalité évangélique. Leur présence est nécessaire à ce monde et à toute l'Église.

– Nous avons besoin de pasteurs attentifs aux personnes, à la vocation de chacun comme aussi à la croissance, à la communion et à l'élan des communautés et de l'Église… ils sont là pour nous conduire à la rencontre du Christ, aux sources vives du Salut.

– Nous avons besoin de ministres de l'eucharistie. Car l'Église ne peut pas vivre sans eucharistie.

– Nous avons besoin d'animateurs de communautés, de ministères institués comme ceux qui se cherchent actuellement dans notre pays, comme fonction ecclésiale de service dans l'annonce de la foi, la diaconie.

Si les besoins sont évidents, nous ne pouvons pas douter de l'engagement de Dieu. C'est la réponse de chacun, ce que chacun met en œuvre, qui vient accomplir et réaliser l'œuvre de Dieu.

Quand Jésus nous parle des faux bergers, ce propos indique la conscience qu'il a de lui-même et ce qui le distingue et le sépare des autres bergers, les faux bergers qui ne connaissent que des sentiers de morts.

Cela nous est utile et appelle quelque clarification et discernement à mettre en œuvre  : Avec qui marchons-nous ? Qui suivons-nous ? Qui est notre guide ? Que pouvons-nous en dire aujourd'hui ?

L'enjeu : trouver la vie en abondance, en vérité.

L’Église a besoin de vous…

Les Prêtres

Recteur Père Michel Pagès

Recteur Père Michel Pagès

Le Père Michel Pagès tient une permanence d’accueil dans l’église, le mercredi et le samedi de 15h00 à 18H

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