Père Michel Pagès | 28 avril 2023
Comment nous lasser de l’image du « berger » ? Comment ne pas nous réjouir d’être conduits par Jésus qui est venu accompagner tout chemin d’humanité vers sa part de lumière ? Mais Jésus précise ; « Moi, je suis la porte de la bergerie » (Jean 10, 1-10). Qui ignore ce mouvement spontané des brebis devant la porte de la bergerie attendant que le berger leur ouvre ? Parce qu’elles connaissent leur maître, parce qu’elles lui font confiance, parce qu’il est fidèle, parce qu’il prend soin d’elle et elles le savent ! J’aime à penser à ce mouvement quotidien des brebis qui, soit accèdent à la prairie, soit viennent se retrouver dans la chaleur de la bergerie, en franchissant « la porte ». C’est bien ce mouvement là qu’il nous faut scruter et sur lequel il nous faut méditer pour avancer encore sur le chemin de la Foi. Jésus est clair, il est « la porte », l’accès au Père, au Royaume, à « la maison » où Dieu nous a préparé une place. Je sais, les chemins vers Dieu, dans l’immense quête des hommes, sont nombreux mais « l’accès » qui ne peut tromper, c’est Jésus. Comme si, après des chemins de traverse ou des impasses, il fallait y revenir toujours ! Je pense aux tâtonnements des siècles, je pense aux erreurs et aux impasses finalement dénoncées dans l’histoire des hommes, je pense à chacun de nous…Peut-être faut-il avouer qu’à certaines heures de nos vies, nous nous sommes trompés de « porte », que nous avons pris des « chemins détournés » ? L’image d’un troupeau de brebis nous est donnée pour creuser la force de la fidélité. Mais aussi que nous entendions « le défi du temps » dans nos sociétés et dans nos vies. Comme s’il fallait que « chaque matin » nous renouvelions notre fidélité à « la porte », c’est-à-dire au bon chemin où nous sommes appelés. Comme si chacun de nos choix au quotidien, avait valeur de test et d’endurance…Saint Augustin était un « chercheur de Dieu ». Il a interrogé « le temps » et « le sens du temps », et il a fini par en donner une définition majeure qui vaut pour comprendre l’enseignement de Jésus et la grande quête des hommes depuis qu’ils sont hommes ; « Le temps, c’est l’exercice de la patience de Dieu pour nous ». Car le Bon Pasteur est fidèle et « ne veux perdre aucune de ses brebis », alors, il ne se lasse pas de se tenir à « la porte », de montrer le chemin, de faire entendre sa voix, de nous appeler par notre nom…Alors l’ultime « porte » sera celle du « retour à la maison » pour notre joie, le croyez-vous ? Père Michel Pagès, recteur