Père Michel Pagès | 17 mai 2024
« Quand viendra l'Esprit, il rendra témoignage et vous aussi, vous rendrez témoignage » (Jean 15, 26-27). C'est l'appel de Jésus et le fait d'avoir été témoin de sa mort et de sa Résurrection qui fait les Apôtres, mais c'est la venue de l'Esprit Saint qui donne corps à leur mission. Il en est de même pour nous, baptisés : « La mission de l'Eglise s'accomplit dans l'obéissance à l'ordre du Christ, mais aussi par la grâce de l'Esprit Saint et l'exercice de la charité » (Ad gentes 5). On dit aussi cela des prêtres : « c'est l'exercice loyal et inlassable de leurs fonctions dans l'Esprit, qui fait le prêtre » (Presbyterorum ordinis 12-13). Le récit de l'événement de la Pentecôte (Actes 2, 1-11) nous invite à nous identifier toujours davantage au Christ, par le don de l'Esprit Saint. On dit souvent du sacrement de la Confirmation qu'il est « notre Pentecôte » quand nous le recevons. C'est à ce point concret et sensible qu'on soupçonnera les disciples « d'être plein de vin doux » ! Et Pierre répondra : « non, ces hommes ne sont pas ivres, comme vous le pensez, car ce n'est que la troisième heure, neuf heure du matin ». Ce détail pittoresque et concret nous fait prendre conscience du réalisme de l'Esprit Saint en nos vies. En effet, l'Esprit Saint est comme l'âme du chrétien et de l'Eglise. Il surprend, il renouvelle, il convertit les actes, il modifie les comportements, il introduit dans l'homme, une action qui divinise au point de troubler ou de « rendre saoul » ! Avons-nous pris conscience de cela ? L'Esprit Saint veut nous renouveler à ce point que les Pères des premiers siècles aimaient faire le lien entre « le vin doux qui trouble » et ce passage de l'Evangile : « Personne ne met de vin nouveau dans de vieilles poutres, autrement le vin nouveau fait éclater les outres, à vin nouveau, outres neuves » (Luc 5, 37). Dans ce sens, les Pères nous questionnent, et n'en soyons pas offusqués : Sommes-nous de « vieilles outres » ou « des outres neuves » ? La vie concrète, avec son lot de difficultés, ne manque pas de nous durcir, nous scléroser, elle peut paralyser nos cœurs, nos volontés, nos forces, notre dynamisme et notre intelligences. Sommes-nous si différents du monde qui nous entoure ? Sommes-nous si sûrs de vivre de vivre « dans l'Esprit » ? au point que l'on dise :« Nous les entendons parler dans nos langues, des merveilles de de Dieu » (Actes 2, 11). Le Pape Benoit XVI invitait à sa façon, les chrétiens à donner goût « par attraction » et « dans la curiosité du témoignage » ! Où en sommes-nous ? « Dieu existe, l'Esprit est là, il faut juste, s'en préoccuper un peu »(témoignage chanteur Hervé Vilard). Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire