Père Michel Pagès | 16 juin 2023
La question me parait de plus en plus urgente en ces temps que nous vivons, en société et en Église. L’actualité ne cesse de parler des « pénuries » qui touchent qui, les soignants, qui les enseignants…il n’est de jours où la liste s’allonge. Il semble en être de même en Église quand, ici ou là, on se plaint du manque de vocations. Alors, dans l’un et l’autre cas, on cherche des solutions de facilité ; il n’est qu’à élargir le pouvoir des uns pour compenser l’absence des autres même sans compétence ! Il n’est qu’à « marier les prêtres et tout sera résolu » ! Comme si le mariage était un remède et comme si le mariage ne vivait pas la même crise ! L’attitude de Jésus est tellement différente. Il fait le constat de « foules désemparées et abattues » et « il est saisi d’émotion et de compassion » (Mt 9, 36 à 10, 8). Jésus donne une seule consigne ; « La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux, priez le maître de la moisson ». L’urgence de la prière, la force de la prière, l’interpellation de la prière, le révélateur de la prière en nos vies ! Voilà qui de quoi nous interroger tous et chacun ! Il nous faut réentendre que la mission de l'Église, celle des prêtres et celle des chrétiens doit être précédée et accompagnée par une vie de prière. De l’appel personnel des Douze à l’appel de chacun à trouver sa place et sa mission « dans le Christ », toujours l’urgence de la prière. Jésus n’a cessé d’être « modèle de prière » avant d’agir et d’appeler à la mission. En ce Sanctuaire Saint Jérôme qui a vocation à être un « poumon spirituel » pour notre ville et bien plus, nous devons entendre cela et nous devons être à la hauteur de cette urgence de la prière ! Il est un autre élément qu’il nous faut entendre. Jésus donne des consignes à ceux qu’il appelle. On pourrait dire qu’il les forme et les accompagne. Et puis Jésus précise leur mission ; « Proclamez que le Royaume est tout proche et guérissez les malades ». Chacun doit se demander s’il est signe du Royaume qui vient, au concret de sa vie ? Chacun doit se demander s’il est signe d’une forme ou l’autre de guérison ? Les prêtres et diacre qui servent ce Sanctuaire prennent la mesure de ces deux urgences ; prier et guérir. Arrêtez-vous un instant, comme « on s’arrête à Saint Jérôme » et examinez-vous s’il vous plait ! Ne fuyez pas dans des solutions à quatre sous mais demandez-vous si vous priez réellement ? Demandes-vous aussi, en quoi, vous êtes signe de guérison par votre vie Père Michel Pagès, recteur du sanctuaire