Père Michel Pagès | 9 décembre 2022
Jean le Baptiste est un prophète que Jésus loue et donne en exemple ; « Amen je vous le dis, parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste » Mt 11, 2-11). Mais il précise « Cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui ». En hébreu, le mot « prophète » renvoie à « la vision de ce qui vient de la part de Dieu » et c’est bien ce qu’annonce Jean le Baptiste. « Celui qui doit venir ». Jean n’est pas « un roseau agité par les vents » ni « un homme habillé de de façon raffinée » mais il est « petit/humble » c’est-à-dire « à sa place ». Faut-il rappeler la racine du mot « humble » du latin « humilis » « à hauteur de simple créature » on pourrait dire « qui ne se la joue pas » ! Et c’est cela qui le fait « grand » aux yeux de Jésus. Jésus n’a cessé de parler des malades, des aveugles, des boiteux, des lépreux, des sourds, des pécheurs et même des morts ! Il dira que la condition ultime « pour entrer dans le Royaume qui vient c’est de devenir un petit enfant » (Luc 18, 17). Le groupe dont il parle et qui est le commencement de l’Eglise, Jésus l’appelle « le petit troupeau…mais qui n’a rien à craindre » (Luc 12, 32). Jésus vient de dire dans l’évangile entendu que « dans le Royaume, le plus petit est le plus grand » (Mt 11, 11 et Luc 7, 28). On se rappelle ses propos ; « ce que vous aurez fait aux plus petits d’entre les miens c’est à moi que vous l’aurez fait » (Mt 25, 40). Quelle est donc ce mystérieux « secret de vie et de joie » que Jésus voit dans la personne de Jean Baptiste et à laquelle il appelle ses disciples ? C’est celle de trouver sa place, humblement mais en vérité et de servir…La fête de Noël, qui vient, fascine toujours à cause de cela. Chacun comprend ce qu’on appelle « le mystère de l’enfance », « la grâce de l’enfance ». Chacun s’émerveille de cela et les enfants spontanément sont premiers. Ils sont sacrés sous le regard de Dieu et nous rendent humbles. On connait « la spiritualité de l’enfance » dont parle si bien « la petite Thérèse » (Ste Thérèse de l’enfant Jésus). Chacun sait la dignité d’une personne qui se sait humble devant Dieu et parfois même devant les autres. Qui ne s’est interrogé et qui s’est habitué au récit de l’évènement de la Nativité ? Une crèche, une étable, une grotte, des animaux, des bergers…Lorsque Dieu vient à nous et qu’il veut nous sauver de quelques embûches ou de quelque orgueil, il se fait humble, accessible, à portée de main. Faut-il encore la saisir ? Père Michel Pagès, recteur