Père Michel Pagès | 13 octobre 2023
Il faut le rappeler : le message de Jésus est universel et il concerne tous les hommes, de tous les temps et de toutes les cultures ! Son message a vocation à rejoindre cette attente au cœur de tous, mystérieuse et parfois tortueuse. St Paul l’exprime ainsi : « Que tous les hommes soient sauvés et atteignent la connaissance de la vérité » (I Ti 2, 4). Jésus le dira à sa manière : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et je désire ardemment qu’il soit allumé » (Luc 12, 49). Dès lors, comment ne pas être intrigué par la remarque de cette parabole qui nous parle d’un repas de noce censé nous rassembler tous et toutes…quand il dit de « certains » : « Mon ami, comment es-tu entré sans avoir le vêtement de noce ? » (Mt 22, 1-14). Quel est le mystère de ce « vêtement de noce » ? Peut-être un désir, une volonté nécessaire, un jour ou l’autre, de « changer de vie », de « changer de comportement », de « changer de peau » comme « on change de vêtemen »t. Peut-être aussi de gérer « autrement » les enjeux humains et sociétaux » ? Comme s’il suffisait d’accepter de voir sa vie « autrement », de revoir ses habitudes, sa logique habituelle de vie pour devenir « autre » et ainsi « être revêtu du vêtement », justement celui que l’on porte ou que l’on revêt quand on va « à des noces » ? Pourquoi est-il si difficile de « changer » ? On porte pourtant, « en soi », ce désir mystérieusement « libérateur ». On parle d’une lumière et d’un feu qui purifie parce qu’on peut « être autre ». L’inverse, c’est parfois, le poids de la conscience et des erreurs de la vie. Comme s’il fallait nous souvenir de « la grâce » de notre Baptême, je veux dire de ce que le Baptême a opéré en nous et dont on parle comme « vous avez revêtu le Christ », « la vie nouvelle dans le Christ » (Galates 3, 27) où tout homme est appelé ! Je vous invite à puiser dans l’Encyclique du Pape François « Fratelli tutti » (« la fraternité humaine et l’amitié sociale » ; « Chaque jour, nous sommes confrontés au choix d’être de bons samaritains ou des voyageurs indifférents qui passent outre »… « Face à l’imposture du tout -va-mal-, il est quelque chose de fondamental à reconnaître pour progresser vers l’amitié sociale et la fraternité, c’est de réaliser combien vaut un humain, toujours et en toute circonstance » (N° 75 et 106)… « Il faut développer cette conscience qu’aujourd’hui…ou bien nous nous sauvons tous…ou bien…personne ne se sauve »…(n°137) Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire