Père Michel Pagès | 3 mars 2023
Comment traduire cet évènement et le ressenti des témoins (Pierre, Jacques et Jean) dans ce récit de la « Transfiguration » ? (Mt 17, 1-9). Comment parler de ces moments, toujours un peu mystérieux, où Dieu parle et se donne à connaître ? Comment exprimer la manière dont il se manifeste à nous ? On peut et on doit faire œuvre de croyant en revenant à la Bible et évoquer Abraham, et ce mouvement premier de Dieu qui appelle et envoi : « Quitte ton pays, ta parenté, la maison…par toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 1-4). On peut et on doit aussi ré-entendre l’appel des apôtres et l’appel de St Paul ; « Cette grâce nous a été donné dans le Christ Jésus » (2 Timothée 1, 8-10)… On doit tout autant regarder notre propre vie et faire mémoire du « don premier de Dieu » pour nous. La Transfiguration est un évènement unique mais elle réveille en nous l’évidence d’un appel qui nous donne confiance sur ce que nous avons à comprendre en nos vies, sur ce qu’il y a à y faire ou plutôt à y vivre ! En ce temps privilégié du Carême, prenons conscience que notre marche, nos efforts, notre volonté, nos projets et même nos difficultés, doivent être éclairés de cette réalité essentielle en perspective chrétienne : nous sommes appelés par Dieu et Dieu veut se faire connaître à nous, à chacun de nous. J’ai souvent entendu : « ils ont du pot » ces apôtres Pierre, Jacques et Jean ! Manière bien spontané de traduire « le mystérieux appel », « le mystérieux langage », « la mystérieuse figure » de Dieu et de Jésus lui-même.
On comprend vraiment la valeur du monde et son sens, quand on sait ce qui s’y prépare ! Concrètement ?« La conscience de nos limites personnelles », les limites du monde, les menaces de toutes sortes sur « ce qu’est un être humain » et sa dignité, ne peuvent faire taire cette voix de la promesse de Dieu et de Jésus… « La Parole » que Dieu nous adresse ou « les signes » qu’il nous donne, sont réels parce qu’ils redonnent vie…« Une capacité nouvelle » à « faire du bien » révèle la présence de Dieu en nos vies….Saint Thomas d’Aquin le traduisait ainsi ; « Aimer, selon le cœur de Dieu, c’est vouloir le bien de l’autre et s’y donner »…. Faîtes vôtre cette prière ; Que ton désir soit de voir Dieu. Que ta crainte soit de le perdre. Que ta douleur soit de ne pas le posséder. Que ta joie soit de ce qui peut te conduire à lui et tu vivras une grande joie » (Saint Thérèse d’Avila) Père Michel Pagès, recteur