Père Michel Pagès | 19 décembre 2023
Savez-vous quel est « le secret de la joie » ? Ce dimanche, dit « de la joie » (Gaudete) nous dit que c'est de « trouver sa place », sa juste place, en ce monde et devant Dieu ! Alors que tant de voix prétendent nous guider, qui peut-on écouter ? A qui faire confiance ? La question est de toujours. Dans le contexte biblique, Jean Baptiste fascine, interpelle, touche par sa parole, parce que sa parole sonne vraie, authentique et accessible. Jean Baptiste ne joue pas un personnage, il ne revendique rien pour lui, il est ajusté, il n'est pas le Christ. Cependant il est tellement habité de la personne du Christ, qu'on a envie de connaître celui dont il parle si bien et de le suivre. Il ne se réduit pas à une peau de bête, il rayonne. Sa parole est pleine de promesses et d'espérance. Il ne cesse d'annoncer la venue, la présence et l'action de Jésus, justement parce qu'il y a déjà « goûté ». Et si la parole de Jean est forte, celle de Jésus, elle, « accomplir toutes choses », toutes ces aspirations qui sont au fond de nous et qui ont « le goût de Dieu ». Nous devons être attentifs et à l'écoute des « voix de Dieu » en ce monde, pas à celles des « gourous » ou des « illuminés de pacotille ». Plutôt des personnes « habitées » et qui ont conscience de leur devoir d'annoncer le seul Messie qui soit, le seul qui sauve. On n'a pas besoin d'être important pour parler de Dieu, on a besoin d'être vrai ! Notre monde est rempli de voix, de messages qui envahissent nos écrans, qui ont fait le siège de nos vies et qui souvent nous trompent ou nous détournent de l'essentiel. Noël célèbre « la venue de Jésus en notre chair » mais Noël annonce aussi la venue de Jésus à longueur de vie. Comme si, mystérieusement, il était « au milieu de nous », celui qui s'adresse à nous mais que souvent nous ignorons, sourds à sa parole ou aveugles de ses signes. Mais, au fait, nous qui, d'une façon ou d'une autre, avons goûté à sa présence, à sa voix, comme Jean Baptiste, comment l'annonçons-nous ? Comment en parlons-nous ? Sommes-nous signes de sa joie ou repliés sur nous-mêmes ? Il y a un moyen de vérifier cela, c'est notre attachement à la Messe. Jésus y est mystérieusement et réellement présent, parce que nous rappelons ses paroles, nous refaisons ses gestes et il vient. « Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » disaient les chrétiens d'Abitène (Afrique du Nord) en 304 alors que l'empereur Dioclétien leur interdisait de ses réunir le dimanche pour célébrer l'Eucharistie. Il vient, il ne cesse de venir…le désirons-nous ?
Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire