Aussi loin que l'on regarde le message chrétien, on arrive toujours à cette « mystérieuse attente ». il ne s'agit pas d'une angoisse mais d'une certitude que ce monde passe mais qu'il nous prépare à « autre chose ». Que, d'une façon ou d'une autre, « le Seigneur est proche », « Il vient » dit la Bible et pour lui « un jour est comme mille ans » (2 Pierre 3, 8). Le chrétien est donc bien celui « qui a vocation à attendre » sachant que son espérance est sûre. L'Evangile nous parle « de signes » avant-coureurs (Luc 21, 25-36). Certains sont extérieurs et spectaculaires quand il touche « le soleil, la lune, les étoiles, la mer, les flots ». D'autres touchent les personnes « les nations seront affolées, désemparés et mourront de peur ». Au-delà des mots il y a bien cette réalité que les éléments et les hommes restent fragiles ou fragilisables ! Avez-vous fait cette observation, que, souvent, dans la vie, ce sont ces signes qui nous réveillent ou nous interpellent vraiment ? Comme si l'homme, dans sa réalité profonde, négligeait, s'égarait, s'endormait « sur ses lauriers », lent à croire devant l'évidence des urgences ? Vous le voyez, ce qu'on appelle « le temps de l'Avent » « préparation à l'Avènement du Seigneur » devient un appel pressent et bien concret ? Jésus ne manque pas de mots : « Redressez-vous, relevez la tête, te nez-vous prêts, restez éveillés, priez ». Il a aussi dit cela avant sa passion, au jardin angoissant de Gethsémani ; « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation « (Mt 26, 41). On trouve aussi des mots plus doux mais le même appel : « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe » (Apocalypse 3, 20) ou encore « Mon bien aimé a passé la main par la fente de la porte et mes entrailles ont frémi » (Cantique des Cantiques 5,4). C'est toujours le même appel à se projeter plus loin que l'angoisse ou notre finitude, en tout cas, rien à voir avec ce qu'on appelle « la pétoche » mais bien un désir qui émerge et nous invite à une forme ou l'autre d'espérance concrète Ce désir que les amoureux connaissent, se fonde sur une relation entretenue qu'on appelle dans le langage de la Foi, « prière ». Il n'est pas de vocation chrétienne authentique que sans l'expression de ce désir traduit en prière. Certains ont dit de la prière qu'elle était « un Avent perpétuel », comme l'expression d'un Jésus toujours appelé, attendu, espéré. Jamais une illusion ou une évasion mais une espérance en actes que rien ne menace. Où en êtes-vous de votre espérance ? Où en êtes-vous de votre prière ? Et quel va être votre Avent ? Au fait, vous attendez quoi ? Père Michel Pagès, recteur du Sanctuaire