A la suite du récit des Béatitudes on est en droit de se demander qui est « lumière » et qui est « sel » en ce monde ? (Mt 5, 13-16)
Père Michel Pagès | 3 février 2023
On peut se laisser tromper au regard des règles de ce monde tenté de ne voir « « que ce qui brille » ou « ce qui a du pouvoir ». Mais l'Évangile oriente autrement nos regards…Et si les pauvres en esprit, les doux, les compatissants, les artisans de paix « avaient goût de sel » et étaient « d’authentiques lumières » ? Car le disciple de Jésus a vocation à « donner goût et saveur ». Le disciple de Jésus a vocation aussi, à empêcher le monde de « pourrir » comme le sel pour les aliments. Saint Paul commentera cela en disant ; « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel » (Col 4, 6). Du sel, donc, mais pas trop, quitte à dégoûter et ne pouvoir manger « le trop salé » ! Mais juste assez pour « donner envie » et non « laisser indifférent » ! On se souvient « du sel » déposé dans la bouche du baptisé, qui avait l’avantage de faire comprendre ce qu’on appelle le discernement entre « le bien et le mal », « ce qui a du goût et ce qui n’en a pas ».
Il en est de même de « la lumière ». Dans les ténèbres tout est confus mais à la lumière tout prend forme. De quoi interroger notre manière d’être lumière en ce monde et notre vocation chrétienne. Pas d’arrogance donc, mais une capacité à mettre en lumière ce qui a vocation à l’être au cœur de ténèbres envahissantes. Il ne s’agit pas « d’être sous les feux des projecteurs » comme sous la lumière factice et illusoire d’un spectacle mais de donner à voir « ce qui demeure invisible », de « mettre en lumière » plus que nous-même ! Père Michel Pagès, recteur
« Merci à toi, mon Dieu, pour la lumière à l’horizon de mes soucis qui force le gris de mes ennuis et pour ce bout de ciel bleu aux fenêtres de mes angoisses…Merci à toi mon Dieu, pour la lumière du printemps qui ouvre les bourgeons en dépit des frimas. Pour toi, ils sont la promesse des fleurs et déjà la saveur des fruits…Merci à toi mon Dieu, pour ces lumières intérieures qui transforment mon regard et qui disent déjà les splendeurs du lendemain…Merci à toi mon Dieu, pour la lumière dans les yeux d’un enfant, pour ces rêves et ces éclats de rire qui résonnent de vie, pour la tendresse du vieillard qui annonce l’aurore au cœur du crépuscule »… Père Robert Riber