Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

5ème dimanche de carême 2019 FEMME ADULTERE Saint-Jérôme

Père Lizier de Bardies |  8 avril 2019

L'évangile de la femme adultère est une des pages les plus connues de l'évangile, avec la célèbre apostrophe de Jésus : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter une pierre. » Vous doutez-vous que ce récit est pourtant entré tardivement dans le livret des évangiles, et est absent des manuscrits les plus anciens ? Comme si la miséricorde dont témoigne Jésus semblait inacceptable à la première génération chrétienne.
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Scribes et pharisiens, qui amènent la femme surprise en train de commettre l'adultère face à Jésus, au milieu du cercle de ceux qui sont en train d'écouter un enseignement du Maître, ne sont mûs que par un seul projet : accuser, c’est-à-dire condamner. Mettre Jésus en contradiction avec la Loi de Moïse (encore que cette loi de la lapidation de l'adultère et de son partenaire n'était guère en application à l'époque de Jésus, si même elle l'a jamais été strictement dans l'histoire ancienne d'Israël) ; le dessein des scribes et des pharisiens est donc d'accuser Jésus, car on sait le bon accueil que celui-ci fait aux pécheurs. Accuser Jésus, accuser aussi cette femme de son péché, et contraindre Jésus à se joindre à leur accusation.
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La réponse de Jésus, « celui d'entre vous qui est sans péché… » au lieu de briser leur coeur et les amener à un mouvement de conversion, ne fait qu'incurver sur eux leur accusation : en se retirant l'un après l'autre, à commencer par les plus âgés, il s'accusent eux-mêmes et demeurent dans leur péché.
Les plus âgés ont-ils compris la leçon avant les plus jeunes ? Ou bien sont-ils comptables de plus de péchés ?
Quels traits Jésus trace-t-il sur le sol ? Nous savons que Jésus savait lire, puisqu'il a lu un passage du prophète Isaïe dans la synagogue de Nazareth. Écrit-il comme l'indique la traduction liturgique ? Fait-il le compte, trait après trait, des péchés de ceux qui lui ont amené cette femme qu'ils accusent d'adultère ?
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Mais Jésus est précisément celui qui n'est pas venu pour condamner le monde, mais pour le sauver. Comme le proclamera une voix puissante dans la vision du Livre de l'Apocalypse : « L'accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. » L'accusateur dans le Livre de l'Apocalypse n'est pas Jésus mais bien le diable, l'antique Serpent des origines.
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Le quatrième Évangile a eu bien raison d'accueillir finalement le récit de cet épisode violent. « La miséricorde de Dieu, déjà révélée dans le récit du fils prodigue – que nous entendions dimanche dernier – touche ici un point culminant. Étrange scène où le juste par excellence est face aux justes par auto-proclamation… L'enjeu est grave : la lapidation immédiate ou la vie. La vie interrompue selon la loi ou la vie renouvelée avec toutes ses chances selon l'Amour. La condamnation aveugle ou la confiance maintenue malgré le péché. » (André Dupleix)
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Nous ne sommes pas ici devant une parabole ; Jésus est confronté à une situation réelle, et devant le double piège de la sévérité ou de l'indulgence, opère un renversement, et oblige les spectateurs de la scène – spectateurs dont nous sommes – à devenir des acteurs et à regarder en face leur propre condition de pécheurs au lieu de stigmatiser cette femme.
« Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter une pierre. » Et Jésus de baisser les yeux avec délicatesse pendant que chacun examine sa conscience… et se retire.
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Jésus ne nie jamais le péché, ne manifeste pas la moindre indulgence ni la moindre complicité avec le péché. S'il s'était baissé, regardant le sol, où du doigt il traçait des traits, c'est qu'il ne voulait pas mêler son regard aux regards de haine portés sur cette femme par des hommes qui l'accusaient. Il attendra d'être laissé seul avec elle pour se redresser face à elle et lui dire : « Personne ne t'a condamnée ? Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Il ne faudrait pas comprendre cette parole comme si Jésus avait dit par exemple : « Ça va pour cette fois-ci, mais ne recommence pas ! » À cette femme à qui ses accusateurs voulaient ôter la vie, Jésus, au contraire, se manifeste comme celui qui donne la vie, celui qui rend la vie, car Jésus n'est venu que pour cela. « Je suis venu pour que les homes aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance. » dira-t-il plus tard à ses disciples.
« Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? » disait le Livre d'Isaïe dans la première lecture. Jésus accomplit cette parole.
Et parce que Jésus ajoute « Ne pèche plus » cette femme est libérée de son péché, c’est-à-dire reçoit la force de s'en éloigner. « Va, et désormais ne pèche plus » n'est-il pas l'équivalent, dans un autre contexte, de « Lève-toi et marche » ?
Il me semble que cette page d'Évangile peut nous aider à mieux comprendre le sacrement du pardon : la parole d'absolution du prêtre est une autre manière d'exprimer : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus ». La grâce, c’est-à-dire le don que Dieu donne dans le sacrement nous donnera la force de nous convertir, et de progresser.Amen LB

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