Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

34e dimanche du Temps ordinaire Année C

Père Christian Teysseyre |  20 novembre 2022

Cette solennité du Christ Roi de l'Univers nous conduits à percevoir que le sens de l'histoire et de nos vies est de vivre dans la communion du Christ, Seigneur de Gloire. La Seigneurie du Christ est au cœur de ce que nous célébrons aujourd'hui comme chaque jour. Que voulons nous dire quand nous appelons Le Père et le Fils du nom de Seigneur, sinon de reconnaître en eux la source de la vie et notre dépendance et appartenance. « Vous êtes à Christ et le Christ est à Dieu » comme dit l'apôtre Paul (1 Co 3,23).

Cette seigneurie du Christ nous est présentée ici en ce jour par la croix. Elle nous est dévoilée sur la croix. C'est au moment où aucune erreur d'interprétation n'est possible que la Seigneurie de Jésus se manifeste. A Pilate qui demande à Jésus « Es-tu roi ? », celui-ci répond « Je le suis ». Et l'écriteau placé au-dessus de la croix portera l'inscription : Jésus de Nazareth roi des juifs. Le dérisoire est en fait prophétique.

Il y a un renversement total. Nous en avions déjà le pressentiment au jour des rameaux lors de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem quand il est acclamé comme roi alors qu'il est monté sur un ânon. Ce renversement est encore plus éclatant à l'heure de la croix. Jésus se donne à voir comme Seigneur, alors qu'il meurt du supplice des malfaiteurs, bafoué, réduit à l'impuissance, à n'être rien. L'écriteau – le titulus – portant l'inscription « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » comme les paroles narquoises des soldats romains renvoient mystérieusement à la royauté du Christ sans que les uns et les autres perçoivent la portée de ce qui est fait et dit. Mais Jésus, ligoté, l'avait précisé, en répondant précédemment à Pilate : « Ma royauté n'est pas de ce monde ».

Le Christ règne par l'Amour, dans le don de sa vie, témoignant jusqu'au bout comme il le fait auprès d'un malfaiteur de la compassion et du Salut offert à tous.

Contempler la gloire du Christ et sa seigneurie qui se dévoilent sur la croix a des conséquences sur notre façon de croire en Dieu – en quel Dieu nous croyons, et sur notre vie : nos choix, notre façon de vivre. La croix nous demande de subvertir nos rêves de toute-puissance qui habitent chacun, toute puissance qui se manifeste nous le savons en tous les domaines et régit nos comportements et nos pratiques. La croix du Christ opère un renversement que nous ne sommes pas toujours prêts à accueillir et à suivre.

Nous ne pouvons pas oublier ce que l'apôtre Paul dit aux Colossiens : « Dieu le Père nous a placés dans le royaume de son fils bien-aimé ». Nous sommes déjà participants du monde de Dieu depuis notre baptême. L'apôtre ajoute : « En lui nous trouvons la rédemption et le pardon des péchés ». Nous avons là le fondement d'une espérance pour nous-même et pour tous les autres. Cet horizon redit à chacun sa dignité et ce pourquoi il est fait.

Comme je le disais il y a peu de temps citant une philosophe, une société qui perd de vue de l'évangile ne sait plus ce que veut dire le pardon. Le pardon n'a pas de place. Elle ne connaît que la peine et l'irrémissible. Il n'y a plus d'avenir. Le royaume de la grâce ne se découvre que dans le pardon reçu. Nous n'existons que par grâce, c'est-à-dire dans le don reçu.

Précisément, les bras ouverts du Christ en croix accueille le bon larron : « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis ». Les bras ouverts du Christ ne cessent d'accueillir chacune et chacun de nous. Pour nous introduire dans l'univers de Dieu.

Le Christ est roi dans la ligne Davidique. David est une des grandes figures du Christ. Il ne s'agit pas d'une lignée successorale et généalogique. La lecture du livre de Samuel nous fait entrevoir l'affinité entre le Christ et David.

David, le petit berger, est choisi par Dieu par la médiation des tribus d'Israël pour succéder à Saül, pour être au service du peuple : « Tu seras le berger d'Israël mon peuple ». David annonce le Christ, notre vrai berger, comme lui-même se nommera.

Dans ce temps d'épreuve, choisissons le Christ. Qu'il soit notre berger. Laissons-nous conduire par lui. La croix ne cesse de s'offrir à nous, de venir à nous. C'est là que nous rencontrons la profondeur de l'Amour, le dévoilement de Dieu, sa puissance et sa gloire.

Nous avons à faire nôtre la supplication du bon larron : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ».  Que telle soit notre prière. Ce souviens-toi est un acte de confiance et une confession de foi.  Souviens-toi de moi, souviens-toi de nous tous.

Que le monde de Dieu s'instaure dans nos vies et dans ce monde.

Dans la liturgie eucharistique, cette intercession Souviens-toi revient (cf. Prière eucharistique n° II). Qu'elle soit la prière confiante de l'Église tournée vers le Père, unie au Christ, Seigneur de gloire, vainqueur du mal et de la mort.

L’Église a besoin de vous…

Les Prêtres

Recteur Père Michel Pagès

Recteur Père Michel Pagès

Le Père Michel Pagès tient une permanence d’accueil dans l’église, le mercredi et le samedi de 15h00 à 18H

pagesmichel31@gmail.com

Tout afficher