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33ème dimanche A 15 novembre 2020 LA PARABOLE DES TALENTS

 |  20 novembre 2020

Notre langue française – moins que la langue anglaise – témoigne une part biblique et chrétienne dans son enracinement culturel. Il est ainsi un mot bien commun dont bon nombre de nos contemporains ignorent qu'il est tout droit sorti d'une parole de Jésus, et a d'ailleurs changé de signification au passage. Il s'agit du mot ‘talent' que nous retrouvons dans l'Évangile et la parabole d'aujourd'hui.
Dans le monde gréco-romain le talent était une unité de poids de métal, pas moins de 20 kg, et un talent d'argent représentait une somme considérable. Dans notre français usuel un talent est une disposition naturelle, une capacité, une aptitude native à tel ouvrage, telle pratique, tel art ou tel métier… Un talent, dans la mentalité courante, est destiné à être exercé et entraîné afin d'être approfondi et perfectionné, à la fois pour le bien de celui qui l'a reçu et pour celui de ceux qui en bénéficient. N'est-ce pas d'ailleurs ainsi que nous comprenons cette parabole ? Au dernier jour le Seigneur nous demandera compte des talents gratuits que nous avons reçus comme des cadeaux : les avons-nous enfouis sans les faire fructifier, ou au contraire les avons-nous fait produire et mis au service du bien commun ?…
*Il me semble qu'il nous faut élever notre regard. Jésus donne ici les dernières paraboles du Royaume : dimanche dernier la parabole des vierges sages et des vierges folles, et dimanche prochain celle du jugement dernier. La Passion et la mort de Jésus sont proches. Ces trois paraboles s'inscrivent après l'enseignement de Jésus sur l'avènement du Fils de l'homme ; Jésus a déjà annoncé, aussi, la chute de Jérusalem et les grandes épreuves à venir.
L'année liturgique touche à sa fin, notre regard se tourne vers la conclusion de l'histoire et le retour du Christ.
L'évangile des talents nous parle, alors, du compte que l'homme doit rendre à Dieu. Aux rachetés le Rédempteur a « confié ses biens », « chacun selon ses capacités ». Les talents sont de précieuses sommes d'argent, mais il s'agit-il ici pour nous de talents spirituels, qui sont, eux aussi, donnés personnellement à chacun. Nous les avons reçus comme nos biens propres, mais il ne s'agit pas de travailler avec eux pour nous-mêmes, pour notre « épanouissement personnel », mais pour Dieu. Car nous-même, avec tout ce que nous avons, nous nous devons à Dieu.
Dans la parabole, le propriétaire part en voyage ; nous, les serviteurs, restons là avec tout son bien, et il est dans la nature des talents reçus qu'ils produisent quelque chose. Le serviteur paresseux ne veut pas voir en cela la bonté, mais la sévérité du maître. Il s'embrouille dans ses contradictions : « Tu moissonnes là où tu n'as pas semé…, j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. » S'il voyait dans le talent confié une mesure de sévérité, il aurait dû à plus forte raison travailler ; mais sa soi-disant peur lui a fait oublier qu'il est dans la nature des dons confiés de porter du fruit.*
Dieu nous offre, à nous qui sommes des vivants, ce qui est vivant et qui doit croître ; l'enfouir dans la terre comme ce qui est mort, est insensé, parce que nous ne pouvons plus même alors le rendre à Dieu comme le don vivant qui a été confié. Aux serviteurs, au contraire, qui rapportent le don fructueux avec les fruits, il donne comme salaire une fécondité incalculable, éternelle.
Ainsi la parabole des talents, si l'on peut à bon droit y lire un enseignement moral, déborde celui-ci d'un enseignement spirituel : nous aurons à rendre compte devant le juste Juge des dons que nous avons reçu au baptême : la foi, l'Esprit saint, le pardon des péchés et la vie nouvelle, le rachat et l'adoption filiale ; mais aussi l'Évangile, les sacrements, l'Église et la communion des saints, et par-dessus tout la charité, l'amour-même de Dieu.
Aurai-je donné, selon mes capacités, à ma vie et à celle de mon prochain, la dignité que Dieu lui destine ?

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Recteur Père Michel Pagès

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