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Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

1er dimanche Avent – Année A

Père Christian Teysseyre |  27 novembre 2022

Laissons résonner telle parole que nous entendons en ce dimanche (travail de résonnance, laisser la Parole faire son chemin en nous).

« Marchons à la lumière du Seigneur », telle est l'ordre de marche donné par le prophète Isaïe.  Un nouveau départ est vu, annoncé. De nouvelles perspectives s'ouvrent pour la terre entière. C'est le Seigneur qui intervient, initiant ce renouveau.

Nous avons là l'expression d'une immense espérance. L'espérance est active, mobilisatrice, créatrice d'avenir. Un ailleurs escompté, un ailleurs qui vient à nous, nous habite et nous construit. Des chrétiens comme Georges Bernanos ou Jacques Ellul ont été des porte-voix de l'espérance. Ce dernier nous invite à distinguer l'espoir et l'espérance. « L'espoir est la passion des possibles ; l'espérance, la passion de l'impossible ». Bernanos a ce propos à ce sujet : « Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore »

Seule la foi est capable de s'en remettre à Dieu qui peut tout recréer. Et redonner vie à son projet d'alliance, voire le redéployer, l'écrire de manière imprévisible.

Est-ce que cette espérance peut nous rejoindre aujourd'hui en ce monde abimé, usé, en proie à tant de maux. Nos cœurs mêmes se trouvent si incertains. Tant d'obscurités !

Pensons-nous nous en tirer par quelques arrangements avancés au gré des univers de chacun. En d'autres termes, je veux dire qu'une approche selon le monde ne peut être régénératrice.

Le prophète ajoute : « Que Dieu nous enseigne ses chemins et nous irons par ses sentiers ». Voilà comment un avenir peut exister : nous laisser conduire et construire par le Seigneur lui-même.

Aujourd'hui comme hier, il n'y a pas d'autre chemin.

L'apôtre Paul ne nous dit rien d'autre sinon de souligner l'immédiateté et l'accomplissement. Tout est en train de trouver place. Les données temporelles soulignées par l'apôtre traduisent cette réalisation entreprise, en cours. « C'est le moment, l'heure est déjà venue de sortir de notre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu'à l'époque où nous sommes devenus croyants ».  moment / déjà/ plus près / maintenant.

Il y a un maintenant qui suscite une réponse, un présent à ne pas manquer.

Sommes-nous disposés à entendre ces paroles, à croire en leur réalisation. Pour l'apôtre Paul, il n'y pas l'ombre d'un doute. Sa conviction a sa source dans la vision qu'il a du monde à la lumière du Christ, dans la vision qu'il a des communautés des disciples du Christ ressuscité. C'est son expérience de croyant. Dans cette parole de l'apôtre, nous reconnaissons la Parole de Dieu.

Il nous faut faire le choix de la lumière

« Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière ». C'est un choix toujours à faire.  Aucune vie n'est linéaire.  Voir autrement, c'est à l'évidence s'illusionner, à commencer sur soi-même. L'important c'est de se lever et de marcher à la lumière du Seigneur. C'est toujours à entreprendre, le chemin à prendre

Nous avons le même propos avec une autre thématique avec ses images symboliques et ce qu'elles véhiculent : « la nuit est bientôt finie, le jour est proche. Il est temps de sortir du sommeil ».

Il y a à nécessité à s'éveiller ou se réveiller. Ces images sont prégnantes, elles marquent le message évangélique et ont marqué l'expérience chrétienne.

C'est à ce renouveau que le temps de l'Avent nous convie. La où nous aurions mille raisons de nous laisser établir dans un sommeil profond, dans une sorte de suicide spirituel assisté,  il nous faut consentir à vivre, à nous tourner vers le Christ qui est notre vie et notre avenir.

L'apôtre Paul exprime la foi de l'Eglise, prenant appui sur l'enseignement du Christ et sa parole comme celle que nous avons entendu dans l'évangile.

Dans un langage une fois encore relevant du genre apocalyptique, c'est-à dire d'une révélation qui nous est faite, Jésus nous demande en effet de veiller, de traverser la nuit, de nous tenir prêt.

Le Seigneur vient et ne cesse de venir en notre monde et en nos vies, Ne nous laissons pas tromper par les apparences et les illusions d'un monde perdu pour Dieu, illusion d'un monde déserté. Nos illusions cachent nos désillusions et les engendrent.

Marcher à la lumière du Seigneur, s'éveiller, rejeter les œuvres des ténèbres voilà le programme de ce temps de l'Avent. Quel Noël célébrerons-nous ? Tout dépend comment cette venue de Dieu nous trouve aujourd'hui attentifs et disponibles.

Il y a une chose sous-jacente à ce que Jésus nous dit en parlant des contemporains de Noé, c'est que pour correspondre au monde de Dieu qui surgit, à une nouvelle création, il convient de ne pas réduire notre existence à un horizon de nécessités, de besoins et de fonctions, c'est à dire à une vie à ras de terre sans autre attente ni perspective. Il n'est pas reproché aux contemporains de Noé d'être des débauchés, mais de vivre anesthésiés, de se croire immortels, de ne pas se soucier de l'essentiel, d'oublier ce pourquoi ils sont faits, de vivre sans Dieu (La lettre de Pierre les qualifie d'impies, renvoyant à la pietas de l'antiquité romaine, appliquée en ce cas au Dieu de l'Alliance). L'humanité fait en permanence l'expérience d'un univers englouti. Notre temps ne manque de réalités de divers ordres qui en témoignent.

Notre devenir en Dieu suppose une attente, une détermination pour accueillir notre vie, pour nous ouvrir à un avenir.

L'Espérance est à la mesure de ce que nous sommes et devenons. Elle nous conduits bien au-delà des rêves et du maintenant avec ses arrangements. Elle est certitude intérieure qu'une réalité nouvelle advient, œuvre de Dieu pour ce monde, en nous.

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Recteur Père Michel Pagès

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