Une église-sanctuaire au cœur de Toulouse

Sanctuaire Saint-Jérôme L'adoration perpétuelle au cœur de Toulouse

14 mai 2023 – Homélie 6ème dimanche de Pâques

Père Christian Teysseyre |  14 mai 2023

Apprendre à aimer le Christ par l'Église

Jésus ne nous ouvre pas seulement un chemin de vie, il ne nous donne pas seulement une feuille de route, une ligne de conduite, mais il établit avec chacun une relation d'amour. La parabole sur la brebis perdue et l'enseignement sur le vrai berger nous le donnent à voir, comme bien d'autres moments de l'évangile. L'amour du Christ pour les hommes est à la source de ce qu'il a accompli au long de sa mission, et de la vie qu'il donnera pour nous et pour la multitude par sa mort sur la croix.

Il attend en retour notre engagement envers lui, un engagement semblable au sien : Pierre m'aimes-tu ? demandera le Ressuscité à Pierre. Le Christ ressuscité nous rejoints dès lors en tout temps et en  tout lieu, sans quelque limite de temps et d'espace. Il se fait présent à chacun de nous de manière unique. Il vient faire sa demeure parmi nous.

L'évangile de ce jour reprend cette réalité et nous dit ce que cela demande et présume : « Si vous m'aimez », dit Jésus. « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements, vous garderez ma parole ». Il ne s'agit pas d'une conservation de données sacrées, mais d'être habité par l'Esprit qui a animé Jésus, d'avoir la mémoire de sa présence aimante et rayonnante qui nous stimule et nous anime. C'est pour cela même qu'il nous promet son Esprit qui nous ouvre à la vérité : « il est près de nous, il demeurera en nous ».

La finale du passage que nous avons lu, reformule cela plus amplement : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c'est celui-là qui m'aime ; et celui-là qui m'aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui ». Là, nous retrouvons l'expérience de Jésus et sa certitude : cette circulation de l'amour, cette circularité, cet échange qui ouvre à la communion, amour fait de réciprocité entre le Père, le Fils et nous, dans l'Esprit.  Le Christ Jésus nous demande non seulement de le connaître, mais aussi de l'aimer. Dieu n'attend-il pas d'être aimé de tout notre cœur, de tout notre esprit, de toute notre âme. N'est-ce pas le premier commandement

Nous avons dans la parole de Jésus la réalisation de la vie chrétienne. C'est tout à la fois, une expérience intérieure, celle de la présence et de l'Amour de Dieu en nous, comme les pèlerins d'Emmaüs au cœur brûlant. Mais c'est aussi une réalité tangible : garder la parole : c'est-à-dire vivre un attachement effectif, fidèle au Christ dans notre vie concrète, en laissant sa Parole nous habiter et nous conduire, en aimant nos frères. Ce qui nous conduit, en effet, ce ne sont pas des règles formelles ou des valeurs, mais le Christ lui-même : nous sommes conduits par sa Parole inscrite dans nos cœurs, écoutée, par ce qu'il nous inspire dans la prière, quand nous lui faisons place. Pour garder la Parole, il faut se mettre à l'écoute du Christ et nous tourner vers lui.

Sans doute percevons nous cela. Nous en avons, ou nous en avons eu l'expérience. Ravivons notre amour effectif du Christ (aimer, c'est être et vivre avec dans une engagement de soi – Sainte Thérèse de Lisieux disait dans une formulation simple et plénière : « aimer c'est tout donner et se donner soi-même ».

Mais voici que surgit l'Église. Est-t-elle une nécessité ?  Ce qui a été dit précédemment ne peut-il pas exister dans l'espace de chacun, indépendamment de la communauté ecclésiale ? La tentation de séparer le Christ et l'Eglise n'est pas récente. Aujourd'hui pour diverses raisons cette tentation est plus encore marquée. Renan a eu cette formule : « [Jésus] avait annoncé le Royaume de Dieu et c’est l’Église qui est venue ». De même, dans cette perspective, le rôle qu'on fait endosser fréquemment à Saint-Paul…comme si l'Église se trouvait séparée du Christ, comme une séquence imprévue, formée indépendamment de lui.

Or Jésus a eu cette pensée d'une communauté vivant de son Esprit et de sa vie. L'évangile de ce jour fait entrevoir cette communauté dans le propos collectif qu'il adresse, comme aussi dans la promesse du Défenseur. A l'évidence seul ses disciples pourront accueillir et reconnaître sa promesse. L'Église ne peut être ni confondue avec le Christ, ni séparée de lui.

C'est par l'Église, communauté des croyants, que nous entrons pleinement dans cette expérience d'amour et de communion. Les nouveaux baptisés le savent bien, comme tant d'hommes et de femmes qui ont rencontré des traits du Christ par l'Église, et d'autres pareillement sans cependant pouvoir franchir le pas et entrer dans l'Église par le baptême, telle la philosophe juive Simone Weil, marquée par une quête de vérité existentielle, décédée en 1943.

La première lecture des Actes des apôtres nous a montré que les cœurs s'ouvrent à la vérité du Christ en accueillant son message annoncé. Le récit des Actes nous fait entrevoir la puissance de transformation qu'opère l'annonce et l'accueil de l'Évangile du Christ. Il y eut dans cette ville de Samarie une grande joie. Une réalité nouvelle advient qui a un visage public et social. Un changement s'opère.

L'Église va aller reconnaître ce qu'il en est. Le collège des apôtres envoie Pierre et Jean, les colonnes de l'Église, les plus intimes de Jésus, aller valider l'expérience de foi rapportée, leur conférer l'Esprit et les établir ainsi dans la force de la foi et dans une même communion. On peut observer que c'est le collège des apôtres qui envoient Pierre et Jean et non l'inverse.

L'Église est le lieu où l'amour du Christ nous est venu et nous vient.  Bien sûr  le visage du Christ peut se trouver voilé par le péché, les contradictions, les infidélités de ses membres de son corps qu'est l'Église, mais comme le soulignait le recteur de ce sanctuaire, la semaine dernière, dans le feuillet dominical, le visage des chrétiens a sans cesse  au long des temps, à travers ombres et lumières, fait entrevoir le visage du Christ.  Il écrivait : « le visage des chrétiens a connu bien des aléas au long des siècles, mais ce visage a contribué à transformer notre monde et à faire progresser notre vie ». Nous avons rencontré le Christ par l'Église de notre enfance, comme nous continuons de le faire par celle d'aujourd'hui.

Les chrétiens sont visage de l'Église, visage du Christ, appelant les hommes à la rencontre du Christ. L'Église témoigne de l'Amour du Christ pour le monde, elle est envoyée et donnée comme sacrement de Dieu qui fait alliance. L'Église, au-delà et malgré ses faiblesses, est à la fois le signe et le moyen de la rencontre de Dieu et de l’humanité. Son origine est l'Amour du Père et du Fils dans l'Esprit. Le dessein du Père éternel s’accomplit en elle par la mission du Christ et l’envoi de l’Esprit.

Ce que nous sommes ensemble, est la réalisation de la parole du Christ, se faisant présent pour le monde. « Là ou deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux ». L'Église est le lieu où la parole du Christ ne cesse de se dévoiler et de s'accomplir, et de se diffuser pour chacun : « Il n'y pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ».

L'eucharistie que nous célébrons nous introduit dans cet amour.

L’Église a besoin de vous…

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