Bien tard je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t'ai aimée !
Et voici que tu étais au-dedans de moi, et moi au-dehors de moi-même
et c'est là que je te cherchais, …
Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi…
Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité
tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité
tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et haletant j'aspire à toi
je t'ai goûtée, et j'ai faim et j'ai soif ;
tu m'as touché et je me suis enflammé pour ta paix.
Quand je me serai attaché à toi de tout moi-même
nulle part il n'y aura pour moi douleur et labeur
et vivante sera ma vie toute pleine de toi.
Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis,
n'étant pas rempli de toi je suis un poids pour moi.
Confessions Livre X.XXVII-XXVIII