Père Michel Pagès | 18 novembre 2022
L’onde de choc de la révélation des abus sexuels dans l'Église n’en finit pas d’être alimentée par de nouvelles affaires. Après des prêtres, des évêques…et encore et encore ! L'Église est défigurée par les péchés de certains de ses enfants et non des moindres. La colère, la révolte, le dégoût, le désarroi, les doutes viennent ronger nos cœurs et nos pensées. Jusque à quand ? Comme vous tous, je suis personnellement éprouvé. Que faire ? D’abord penser aux victimes, prier pour elles et contribuer à leur permettre de se reconstruire. Comme Marie au pied de la croix de son Fils et unie à elle, nous souffrons avec les victimes et nous pleurons sans pour autant désespérer. Le mal ne peut pas avoir le dernier mot, la résurrection de Jésus l’atteste. Ensuite, nous pouvons prier pour les auteurs d’abus et pour leur conversion. Puis nous pouvons travailler, dans l'Église et dans la société à ce que ces drames ne se reproduisent plus. L’Église de France s’y attèle très sérieusement, nous y travaillons dans notre diocèse. Enfin, n’oublions pas notre propre conversion. Sans avoir commis de tels actes, nous sommes des pécheurs qui ont sans cesse besoin de recourir à la miséricorde de Dieu. Tout péché, même petit, a des conséquences négatives. La justice veut que les auteurs assument leurs actes et participent à la réparation du mal commis en étant condamnés à une juste peine. Il ne nous revient pas cependant, en cherchant à éliminer le mal, d’éliminer les auteurs du mal. L'Église ne peut désespérer de personne. Dieu lui-même ne désespère de personne ! Pour rester dans l’Espérance, vertu dont nous sommes chargés de témoigner, rappelons-nous en qui nous avons mis notre foi, pas dans tel prêtre ou tel évêque, mais en Dieu le Père, en son Fils Jésus-Christ, en l’Esprit d’Amour. Ne nous laissons pas fasciner et inhiber par le mal ; sans l’ignorer, tournons-nous vers Jésus et hâtons-nous de faire le bien.
Mgr Guy de Kérimel, Archevêque de Toulouse