Père Lizier de Bardies | 27 septembre 2017 | parole

La parabole des ouvriers embauchés à la vigne du maître ne veut rien nous apprendre sur la logique économique ou sur la justice sociale (même s’il n’est pas interdit de s’en inspirer) : comme beaucoup de paraboles dans l’Évangile de Matthieu, elle nous parle du « Royaume des Cieux ».
– Donc, ce maître embauche, il embauche pour la journée dès le lever du soleil. Mais il embauche tout le jour, même quand il est tard, trop tard. Il embauche largement, il embauche tous ceux qu’il trouve, même ceux dont aucun employeur n’a voulu.
Nous comprenons déjà qu'être chrétien, suivre le Christ et être son disciple, entrer dans l’alliance de vie que Dieu propose, c’est, de toute façon, se mettre au travail ! Si le champ, c’est le monde, si la Vigne du Seigneur c’est l’Église, on voit que la proposition est large ! Quels que soient notre situation, notre âge, notre passé, le chemin parcouru, ou celui qui reste à parcourir, quelle que soit la croix que nous avons à porter, personne n'est exclu de cet appel, et chacun est sûr d'être accueilli. À quoi, en effet, le Christ appelle-t-il ? Nous avons tous un immense pouvoir : celui de répandre et de donner de l’amour, de la paix, et de la joie autour de nous. L’appel de Dieu notre Père transforme ce pouvoir en responsabilité, afin que nous rendions ce monde « que Dieu a tant aimé » plus beau, plus fraternel, plus solidaire, plus accueillant, en un mot : plus digne de l'homme, et plus digne de Dieu.
D’autre part, pour que l’Église puisse assurer sa mission, pour que la communauté chrétienne vive, il faut que chacun de ses membres s’en sente pour sa part responsable. Une communauté paroissiale n’est riche que des personnes qui la constituent, et de ce que chacun lui apporte. Nos messes dominicales ne sont riches que de la participation de chacun à la prière, au chant et à la beauté accueillante des lieux. Notre communauté chrétienne n'est riche que de la part de responsabilité à la vie et la mission de l'Église que les baptisés que nous sommes veulent bien y prendre, au nom de leur baptême et de leur confirmation.
À chacun sa vocation dans l'Église, à chacun, à la place qui est la sienne, célibataire ou marié, parent ou enfant, jeune ou vieux, de répondre personnellement au double appel du Seigneur : servir et aimer.
– Ce dimanche nous portons particulièrement dans notre prière les quatre diacres permanents que Mgr Le Gall ordonne dans la cathédrale Saint-Étienne.
Pour finir, ce maître de la vigne donne le même salaire à chacun : ça c’est la plus grande grâce de l’Église : tout est donné, même au dernier de ses membres : la foi, la miséricorde de Dieu, l’Esprit Saint, la Vie Éternelle, donnés au plus grand saint comme au dernier des baptisés. Quel mystère !
– Seigneur, montre à chacun ce que tu attends de lui, et donne-lui la force de l’accomplir !
LB